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Cela fait presque une semaine depuis que les abonnés de Comores Telecom ont du mal à avoir une connexion d’internet stable. Ni l’Adsl ni la 3G ne sont épargnés.
Les perturbations, fortement ressenties par la population depuis mercredi 12 juillet, seraient du Ă un accident de câble sous marin survenu en Afrique du sud dans la nuit du mĂŞme jour.Â
Cette coupure représenterait 67% de la capacité d’internet de l’opérateur national, à en croire le directeur de l’informatique et des nouvelles technologies de Comores Telecom.
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Nous avons remarqué ces perturbations depuis mercredi dernier à partir de 20 h. Le lendemain, Comores câbles nous a signalé l’accident. La capacité touchée par cette panne représente les 2/3 de notre connexion internet. C’est la raison pour laquelle tous nos clients sont fortement touchés et n’arrivent pas à se connecter facilement,
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a expliqué Maoulida Mmadi.
Comores câbles traine les choses
Mais il s’avérerait que les relations entre Comores Câble et l’opérateur historique ne sont pas au beau fixe et cette situation ne va pas arranger les choses. Et pour cause, les deux sociétés d’Etat s’accusent mutuellement.
Selon toujours le directeur de l’informatique de Comores Telecom, les responsables d’Eassy auraient mis en place deux circuits pouvant faciliter l’accès à internet en cas de panne.
Il y a celui du nord, situé au large de Djibouti, et celui du sud, situé en Afrique du sud. Ayant constaté les perturbations de connexion devenues monnaies courantes dans la zone, Eassy a conçu ces deux circuits pour garantir une connexion stable le temps de réparer les câbles en panne. La logique serait de basculer vers le Nord le temps de réparer celui du Sud.
Interrogée, Comores Telecom renvoie la balle à Comores câbles. Elle accuse clairement cette dernière de retarder le basculement vers la station de Djibouti, unique solution pour rétablir la connexion dans les plus brefs délais. «Cela prendrait quelques heures pour effectuer le basculement. Mais jusqu’à maintenant nous n’avons reçu aucune réponse de la part de Comores câbles», a regretté Maoulida Mmadi.
Refus de signer le contrat
Le chargé de missions du directeur général, Said Mohamed Mouigni, enfoncera le clou en accusant Comores câbles de vouloir pousser l’opérateur historique vers la faillite.
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Cela fait plus de deux mois depuis que nous avons demandé l’accès au basculement. Cependant nous n’avons pas encore reçu l’autorisation, malgré le fait qu’Eassy ait déjà terminé ses travaux. C’est regrettable car ce n’est pas seulement l’opérateur qui est pénalisé, mais la population toute entière. Les accusations seront portées contre nous alors que nous n’y sommes pour rien,
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se défendra-t-il. Le directeur de Comores câbles, Ali Karani Ahamada, quant à lui, a nié en bloc toutes ces accusations. Précisant que sa société ne faisait que vendre des produits. Donc le client qui remplira ses obligations pourra bel et bien avoir ce qu’il veut.
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Nous n’avons aucune responsabilité la-dessus. Comores Telecom a refusé de signer le contrat, donc aucun basculement ne peut être effectué ; Ils ne peuvent pas se croire au dessus de tout,
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assénera-t-il. Ali Karani refusera de s’épancher sur le contenu dudit contrat. Toujours est-il que si la situation restait en l’état, les comoriens pourraient continuer à vivre ce calvaire pendant des semaines encore.
Chez l’opérateur historique, on n’exclut pas la possibilité de passer par la voie satellitaire en attendant le rétablissement de la connexion. Et cela n’augure rien de bon.