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Opération wuambushu I Blocage de la destruction d’un quartier de Koungou

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Selon des médias locaux qui ont largement relayé l’information, l’évacuation devait se dérouler mardi, avant que la préfecture ne se heurte au « véto » du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Dans sa dernière édition, le Canard enchaîné, avait d’ailleurs affirmé qu’un «seul décasage » était bouclé juridiquement.

 

La France n’arrête pas de montrer ses muscles dans l’île comorienne de Mayotte où un millier de policiers et de gendarmes mènent une opération coup de poing pour dit-on éradiquer la délinquance et l’insalubrité dans certains quartiers. Mais déjà, les plans du ministère de l’Intérieur français se heurtent déjà à de nombreux obstacles.
Après la résistance opposée par des jeunes de Tsoundzou, dimanche, la préfecture vient d’essuyer un autre revers juridique. D’après les informations relayées par des médias locaux, le tribunal de Mamoudzou a ordonné la suspension d’une démolition d’un bidonville de Koungou plus particulièrement dans la zone Talus 2.
Le tribunal aurait mis en avant “l’existence d’une voie de fait et des conditions d’expulsions irrégulières. On appelle voie de fait, “une action de l’administration réalisée sans droit qui porte matériellement et illégalement une atteinte grave à une liberté fondamentale ou à un droit de propriété”.Les habitants de cette commune située dans le nord-est de Mayotte risquaient en effet une évacuation mardi.

Un seul décasage légal

Mais il a été demandé au préfet de mettre à la disposition de la population visée des lieux de stockage pour la préservation de leurs biens. Le 8 avril, lit-on dans la décision du tribunal, les habitants avaient reçu des courriers contenants des alternatives d’hébergement. En revanche, il s’est avéré que ces logements étaient inadaptés. Raison pour laquelle le référé auquel Al-watwan a eu accès exige qu’il y ait des propositions de relogements au profit des populations concernées.
Cette décision reste quand même une victoire à la fois pour les quartiers menacés de démolition ainsi que pour les défenseurs des droits humains. Même si ce sursis est temporaire puisque la préfecture peut faire appel.


Depuis l’annonce de l’opération Wumbushu sur l’île de Mayotte, de nombreux collectifs et organismes onusiens, à l’instar de l’Unicef France se sont élevés contre cette intervention risquée. Dans un article publié le 13 mars par Le Monde, l’on avait relevé les imperfections et les vides juridiques qui entouraient ce plan qui vise à expulser le plus d’étrangers possibles considérés comme des clandestins à Mayotte. Le journal français a souligné l’obligation pour le préfet de trouver un endroit pour reloger les expulsés.


L’absence d’alternatives et l’impréparation ont même permis à un quartier de Majicavo d’obtenir gain de cause auprès de la justice qui, le 3 mars dernier, a cassé un arrêté préfectoral qui actait le décasage des logements de 500 personnes.Premier journal à révéler les plans de Gérald Darmanin, le canard enchaîné a dévoilé également dans son numéro du mercredi 19 avril qu’en raison de la fragilité juridique de l’opération «Wumbushu», le ministre de l’Intérieur était contraint de revoir ses ambitions.
A trois jours du lancement officiel de l’opération de lutte contre l’insécurité, il n’y avait toujours, d’après l’hebdomadaire satirique, qu’un « seul decasage » qui avait été validé juridiquement.


Pour l’heure, malgré le soutien apporté par le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, tout ne se passe pas comme prévu. Lundi, le navire Maria Galata transportant des comoriens déportés de Mayotte a été contraint de faire demi-tour. Les autorités comoriennes refusent pour le moment d’accueillir des ressortissants expulsés. Selon le porte-parole du gouvernement comorien, des tractations sont en cours entre les deux pays.

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