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Occupation illégale de Mayotte I Une mobilisation citoyenne pour la souveraineté comorienne sur l’île

Occupation illégale de Mayotte I Une mobilisation citoyenne pour la souveraineté comorienne sur l’île

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Des organisations de la société civile comorienne s’opposent à tout projet de construction d’une base militaire à Mayotte et «aux manœuvres» visant à intégrer l’île occupée au sein de la Commission de l’Océan indien (COI).

 

Le Mouvement patriotique panafricain de l’archipel des Comores (Mppac), en collaboration avec la coalition des forces vives comoriennes, a organisé une grande manifestation hier mercredi 16 avril sur la place de l’Indépendance à Moroni. Cette mobilisation, qui a rassemblé plusieurs partis politiques, organisations civiles et acteurs de la société comorienne, avait pour objectif de dénoncer deux initiatives françaises jugées inacceptables par les manifestants : les projets d’installation d’une base militaire navale à Mayotte et l’adhésion de l’île à la Commission de l’océan indien en tant que «département français».


Politique et patriotique, l’événement a connu une forte affluence. De nombreuses figures politiques y ont pris part, parmi lesquelles Mohamed Daoud alias Kiki, ancien ministre de l’Intérieur, Alhabib Sagaf, ancien ministre des Affaires étrangères, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, ancien gouverneur de Ngazidja, Ibrahim Ali Mzimba, député récemment élu, des militants du Comité Maore, ainsi que de nombreux citoyens patriotes, tous venus exprimer leur rejet des projets français et réaffirmer la souveraineté des Comores sur l’île de Mayotte.


Plusieurs intervenants ont appelé à une mobilisation générale, insistant sur le caractère légitime de cette lutte. « J’ai jugé utile de me joindre à mes compatriotes pour protester contre l’installation de la base militaire et l’adhésion de Mayotte à la Coi. Si cela est accepté, cela reviendrait à abandonner la revendication comorienne sur Mayotte», a déclaré le député Ibrahim Ali Mzimba, qui a ainsi rejoint la position du gouvernement comorien et de nombreux citoyens. Il a souligné que permettre à Mayotte d’intégrer une organisation régionale ou internationale reviendrait à reconnaître implicitement sa séparation de l’archipel.

Non à l’adhésion de Mayotte à la Coi

«Il n’est pas question qu’une organisation comorienne accepte en son sein une entité qui s’en détache», a-t-il renchéri. Selon lui, l’adhésion de Mayotte à la Coi, tout comme à toute autre organisation internationale où les Comores sont membres, est inacceptable. « Les Comores doivent poser leur veto. La charte qui régit la Coi exige l’approbation de tous ses membres. Les Comores disposent donc de tous les moyens juridiques et diplomatiques pour s’opposer à cette adhésion », a-t-il conclu.


Un sentiment partagé par tous les participants à cette manifestation. Ibrahim Abdourazak a dénoncé l’occupation illégale de Mayotte par la France et la complicité de certains acteurs politiques, lançant un cri du cœur en faveur de la souveraineté comorienne. Il a expliqué que la manifestation visait également à dénoncer la politique française à l’égard de l’Union des Comores, un point figurant parmi les recommandations de la coalition des forces vives. « Ce qui nous rassemble aujourd’hui, c’est la défense de notre nation. Il ne s’agit pas ici de soutenir tel ou tel parti, mais de défendre notre pays », a-t-il déclaré, ajoutant que toute action passe inévitablement par un engagement politique.


« Nous dénonçons les politiques néocoloniales perpétuées par certains Comoriens à travers leurs démarches. Nous appelons tous les Comoriens à exprimer leur indignation», a-t-il poursuivi. «Nous lançons un cri d’alerte à toutes les instances compétentes : la situation politique actuelle de notre pays est largement due à l’occupation illégale de notre île », a-t-il précisé, appelant les Mahorais à se joindre au reste des îles de l’archipel pour rejeter l’occupation française.

Soutien diplomatique

Il a également pointé du doigt certains politiciens comoriens complices, accusés d’agir en coulisses contre leur patrie. «Nous condamnons les agissements de la France sur notre territoire et rejetons toute forme de collaboration avec cette politique d’occupation. Nous ne céderons jamais dans notre lutte pour récupérer notre île sœur.»
Enfin, dans une lettre adressée au coordinateur du Système des Nations unies à Moroni, le Comité Maore appelle à un soutien diplomatique contre l’installation de la base militaire navale à Mayotte, ainsi que contre les manœuvres visant à faire intégrer l’île comorienne à la Coi en tant qu’entité départementale française.

Il est à noter que l’ambassade de France à Moroni a publié un communiqué, évoquant « des rumeurs » au sujet de cette deuxième base militaire à Mayotte. « Contrairement aux rumeurs, le gouvernement français n’a pas annoncé la construction d’une nouvelle base militaire navale à Mayotte. Ceci est une contre-vérité que nous démentons formellement », indique ce communiqué.

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