Dans son intervention, le chef de l’Etat, Azali Assoumani, rassure à l’assistance que l’inauguration marque une étape de la politique que son gouvernement met en œuvre pour assurer une transition énergétique réussie dans notre pays. Il insiste sur le fait qu’elle symbolise également la volonté du gouvernement de tenir les engagements pris lors de la Cop21 à Paris sur le climat et de la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique. Certes, «nos émissions de gaz à effet de serre sont négligeables dans notre pays. Nous restons toutefois déterminés à contribuer à l’effort international de la lutte contre le réchauffement climatique. Pour cela, le secteur de l’énergie est identifié comme un des secteurs qui présentent un potentiel d’atténuation importante en particulier au recours des énergies renouvelables. Comme la photovoltaïque et la géothermie pour la production d’électricité et la diminution de l’usage du bois de chauffe», lance-t-il.

Après avoir remercié tous les acteurs dont l’engagement et le travail ont permis à ce parc solaire de devenir une réalité et les partenaires bi et multinationaux pour leur engagement constant dans la réalisation des projets de développement, Azali Assoumani rappelle, par ailleurs, que l’utilisation des technologies et des énergies renouvelables fait partie du plan Comores émergentes. «C’est ainsi que le gouvernement a fait adopter la loi, qui permet aujourd’hui à des producteurs indépendants d’intervenir dans ce secteur dans notre pays pour construire des centrales photovoltaïques en accord avec la Sonelec. Je remercie la société Innovent et lui demande d’être notre avocat pour convaincre les entrepreneurs français de venir investir dans ce pays», demande-t-il.

L’ambassadeur de France auprès de l’Union des Comores, Sylvain Riquier, soulignera, pour sa part, le plaisir doublé par la présence du président de la République qui marque, selon lui, l’importance qu’il accorde aux questions énergétiques et environnementales. A juste titre, car il s’agit des questions centrales dans le processus d’émergence qu’il a fixé. «L’énergie est au cœur de l’économie. Cette centrale a été construite par une société française spécialisée dans les énergies renouvelables. Cette centrale est en réalité en service depuis un an et demi. Et organiser cet événement d’aujourd’hui permet de montrer que cette opération fonctionne, que ce n’est pas tout simplement une promesse mais une réalité du quotidien. Grâce à une politique énergétique et technologique, les femmes et les hommes de Fumbuni ont de l’électricité, mais propre. C’est énorme», se réjouit-il.

Année riche dans le secteur

Selon Sylvain Riquier, grâce à la station de turbinage de pompage (Step), il ne sera pas nécessaire de recourir aux hydrocarbures pour démarrer cette centrale le matin. Dans la mesure où, a-t-il avancé, une fois les investissements consentis par Innovent aboutis, cette dernière pourra vendre à la Sonelec son énergie à un prix encore plus bas qu’aujourd’hui. À l’entendre, ce qui devrait permettre à l’Etat de récupérer des marges de manœuvre significatives, résume le diplomate.

De son côté, le ministre de l’Energie, de l’eau et des hydrocarbures, Ali Ibouroi, s’est montré convaincu que l’année 2022 puisse être considérée comme une année riche en évènements dans le secteur comorien de l’énergie. Après avoir inauguré la centrale photovoltaïque de Mwali en juin dernier, il exprime la joie d’inaugurer cette centrale solaire de Fumbuni. «J’ai lancé cette semaine les travaux de validation nationale du projet de loi sur le code des énergies renouvelables en Union des Comores. Un projet de loi que je compte soumettre avant la fin de cette session parlementaire. La transition énergétique est en ce moment en marche. Et ce parc solaire représente l’image de cette transition au bénéfice concret et immédiat de la population», annonce-t-il.

Ils ont dit

Dans quelques jours, la première pierre pour la construction de la deuxième centrale d’Innovent sera posée à Mitsamihuli. Nous avons également prévu la construction de trois centrales au niveau des trois îles, en attendant la quatrième, à travers le projet Comores Énergies financé par la banque mondiale. Avec le fond Abu Dhabi, nous prévoyons la construction de centrale solaire de six mégawatts. Ces réalisations totaliseraient 27 mégawatts qui rapprochent le pays de l’objectif des 33 mégawatts prévus dans le Plan Comores Emergent (Pce) à l’horizon 2030.»

Azali Assoumani, présidente de la République

«L’avenant N°2 a été conclu entre l’Etat comorien et la société Innovent. Cet avenant a permis à la Sonelec d’éviter de faire fonctionner un groupe électrogène de manière continue afin de lui servir de réserve tournante. La société Innovent s’est engagée à augmenter sa capacité de stockage à travers l’achat de batteries ayant la capacité suffisante pour ses besoins. Cet avenant a également revu le coût de l’énergie à la baisse et permis l’introduction de cadres réglementaires techniques «convention de raccordement» que le producteur devra désormais respecter pour protéger notre réseau électrique. Cet avenant a permis la négociation d’une deuxième centrale photovoltaïque à Mitsamihuli d’une capacité similaire à celle que nous inaugurons aujourd’hui.»

Ali Ibouroi, ministre de l’Energie

«On ne parle pas d’énergie solaire seulement, mais du respect de l’environnement, de bien-être des usagers, de pouvoir d’achat des Comoriens, de maîtrise des finances publiques. Cette centrale entre dans le cadre de votre intervention récente sur la nécessité de renforcer le climat des affaires. Ce que nous inaugurons ce matin va dans ce sens. Cet événement est de bon augure aux événements qui suivront. Heureux que la France y contribue, vous accompagne dans le processus. Donc, l’entrepreneuriat au service du développement».

Sylvain Riquier, ambassadeur de France aux Comores

«Dès qu’il y ait un rayon de soleil, cette centrale produit l’équivalent de mille litres de gasoil par heure. Elle évite de brûler mille litres de gasoil par heure. Elle a employé une centaine de personnes dans la construction. Elle est partie pour exister 40 ans. La deuxième phase est la construction d’une centrale de turbinage de pompage (Step). Le solaire va alimenter un moteur qui va pomper de l’eau pendant la journée vers les montagnes. L’eau va redescendre pendant la nuit et le mini moteur va tourner à l’envers».

Président directeur général d’Innovent