Dès 17 heures, les chansons du mythique orchestre musical, Saif El Watwan, retentirent en boucle en attendant septuagénaire. Le public était constitué de jeunes, de femmes, de cadres et de personnalités du pays qui chantaient et dansaient au rythme du twarabu des oeuvres de l’orchestre. L’expression «Aimons-nous vivant» a trouvé tout son sens dans cet événement auquel la légende elle-même a pu assister malgré son état de santé.
Béquille à la main, le roi du jour arrive en costume et en lunettes. Il a fait son entrée «escorté» avec plein d’émotions. Le célèbre chanteur a chanté, les larmes aux yeux, le non moins célèbre Djamila. «Les jeunes ont fait ce qu’ils devraient faire. J’ai voulu être là, même si ce devait être sur brancard. J’ai attendu venir ce moment toute la vie. Je suis comblé. J’ai toujours vécu en de bons termes avec les gens. Aujourd’hui, voilà les résultats. Mes sincères remerciements à tous», devait-il lancer.
Le président de l’association des Jeunes du patrimoine des Comores (Jpc) et responsable du palais Citadelle, Ehsenn Mansour, a fait savoir : «la question qu’il faut se poser, c’est pourquoi lui, aujourd’hui et exactement à cet endroit». Et de répondre : «c’est un lieu historique, le twarab et la personne elle-même sont des patrimoines. Nous sommes fiers, joyeux du déroulé de l’événement. Le public est là, et la légende est là».Moussa Abdou est un chanteur phare de l’orchestre, Saif El Watwan, qu’il intègre six ans après sa création. Il est le premier à recevoir un tel hommage après celui raté au légendaire Omar Fadjou. Un événement inédit pour un chanteur inédit de l’orchestre.
A personnalité exceptionnelle, hommage exceptionnel
Nassor Nafion, chanteur depuis 1986, rappelle : «Moussa est un chanteur à la fois dévoué et charismatique. J’étais très jeune, je le voyais chanter dans les twarab. Nous avons pu réaliser cet événement. Il est fier et nous sommes heureux. Beaucoup de jeunes qui l’ont vu aujourd’hui garderont en mémoire son humilité».
Le contrôleur général de l’association, Abdallah Mohamed Dzoudzou, lui, revient sur son amitié et son histoire avec Moussa Abdou : «C’est un ami de longue date depuis Majunga en 1960. Il était populaire et brave même à l’époque. Ses amis étaient surtout des femmes. Dès qu’il a intégré le groupe, il avait déjà une voix exceptionnelle. Il n’y avait que lui et Saïd Omar Fadjou», confie-t-il.
Hommage et merci pour tout!
Récit et image : Ahmed Zaidou (Stagiaire)
