Les détenus de la maison d’arrêt de Moroni ont, jeudi dernier manifesté leur colère. Motifs les mauvaises conditions de vie qui sont les leurs. Cette colère intervient après la mutinerie du dimanche 1er octobre et la tentative de révolte survenue suite au décès d’un détenu, ayant empêché l’extraction des détenus devant assister à l’audience correctionnelle du jeudi 16 novembre dernier. Cet empêchement d’extraction a entrainé le renvoi de tous les dossiers dont les prévenus sont en détention.
Selon une source du parquet, les détenus protestent contre les mauvaises conditions de vie en prison, et “ils ont bloqué l’accès, personne ne pouvait entrer ou sortir de la maison d’arrêt”. Notre interlocuteur a ajouté que
la prison est livrée à elle-même, personne ne s’en occupe, il n’y a pas de toilettes, il n’y a rien.
Ces manifestations, mutineries ou tentatives de révolte des prisonniers de Moroni se font sur la base d’une seule revendication, l’amélioration des conditions d’hygiène en prison. Selon le secrétaire général du ministère de la Justice, Jean Youssouf, tout cela est dû à la surpopulation carcérale. “Il y a urgence de construire des latrines car les anciennes sont hors d’usage. Nous avons donc adopté un système participatif, les détenus se sont volontairement montrés disponibles à creuser eux-mêmes leurs latrines, du côté du ministère, nous avons mobilisé le nécessaire et les travaux vont rapidement commencer”.
Le ministère et les détenus se sont lancés dans la construction de six latrines et deux douches. A en croire le secrétaire général du ministère, “la solution étant trouvée, tout est rentré dans l’ordre”.
Notons que les révoltes à la maison d’arrêt de Moroni sont devenues récurrentes. Après la mutinerie du 1er octobre dernier et la tentative de révolte du 11 septembre, la manifestation du jeudi dernier constitue le troisième mouvement de grève qui a éclaté à la maison d’arrêt de Moroni en l’espace de deux mois.
Lors de l’éclatement de cette mutinerie, le procureur général avait soutenu que les mesures de sécurisation de la prison ont été renforcées. Cependant, les problèmes de la maison d’arrêt de Moroni ne se limitent pas aux dispositions sécuritaires à mettre en place. Au cours d’une entrevue avec la presse effectuée suite à l’éclatement de cette mutinerie, le chef du parquet général de Moroni avait déploré la situation alarmante de la prison où la situation se détériore chaque jour un peu plus.