Les délégués, membres à la Fédération des associations de Madjilis des Comores (Famc), ont tenu une assemblée générale, dimanche 11 mai, au Palais du peuple en présence de diverses autorités dont le directeur de cabinet du chef de l’Etat, chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, le préfet du centre, Abdullah Saad, et l’ancien ministre de l’Education, Dr Abdourahim Saïd Bakar. La fédération, avec 18 associations membres au départ, compte aujourd’hui 58 structures affiliées, formant aujourd’hui le principal réseau des écoles coraniques.
L’objectif de la cérémonie du dimanche était d’élire un nouveau bureau du réseau et raviver la fédération. A l’issue de la rencontre, les 58 associations ont choisi Moustoifa Charian, de l’association «Harakat Islamia» de Maweni ya Mbude, pour diriger la fédération d’ici à mai 2027. Le jeune président a promis de «tripler » les membres du réseau et de vulgariser ses actions sur l’ensemble des îles. «Nous resterons toujours fidèles à nos objectifs, à savoir la défense de la religion, la promotion de nos valeurs culturelles, le soutien à l’éducation islamique et l’accompagnement des écoles coraniques», a-t-il souligné.
La défense des valeurs socio-religieuses comoriennes
Mobilisée pour défendre les préceptes de la religion musulmane, le Madjilis des Comores et les chants religieux (kasuda), la fédération, créée en 2012, souhaite faire des écoles coraniques le berceau d’apprentissage des valeurs socio-traditionnelles. Les associations, principalement issues des écoles coraniques, organisent des concours de chants religieux, s’entraident entre elles, participent au Darsa officiel à la mosquée du palais du peuple pendant le mois de ramadan et déploient des troupes à l’occasion des cérémonies coutumières comme les Madjilis lors des festivités du grand mariage. Les chants religieux (une pratique soufie) remontent au temps du prophète (Psl). Il s’agit, selon la fédération, de garantir «une coordination permanente de leurs actions pour la promotion de la culture comorienne, notamment dans sa composante arabo-islamique ».
A terme, la fédération souhaite devenir « la référence nationale » dans la préparation et l’organisation du Madjilis aux Comores pour garantir sa splendeur, assurer ses codes et faire respecter le protocole religieux associé à cette institution introduite aux Comores depuis le 10eme siècle et qui est devenu aujourd’hui un grand pan du patrimoine culturel national. «Il faut mettre de l’ordre dans l’organisation des Madjilis, il y a des règles à respecter. Nous voulons promouvoir la culture du Madjilis en éduquant, en formant à travers les chants islamiques », explique Moustoifa Charian.
Félicitant le bureau nouvellement installé, le directeur de cabinet chargé de la Défense a appelé la fédération à collaborer avec l’association Wuzuri wa Dini pour définir et mettre en œuvre des actions communes de renforcement des écoles coraniques et de raffermissement des pratiques religieuses dans le pays. «Au nom du chef de l’Etat, Azali Assoumani, je voudrais vous féliciter pour votre engagement à défendre la religion dans toutes ses dimensions. Le Madjilis est une institution très importante. La religion nous unit et renforce notre appartenance à une seule communauté indivisible. Nous allons vous accompagner pour promouvoir l’enseignement coranique et les valeurs de notre pays. L’école coranique sera l’un des thèmes par excellence qui seront débattus lors des prochaines assises sur l’éducation », a souligné Youssoufa Mohamed Ali.
