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Financement de la sélection nationale I Avec quels moyens accompagner les Cœlacanthes ?

Financement de la sélection nationale I Avec quels moyens accompagner les Cœlacanthes ?

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Depuis à peine trois ans, le financement de l’équipe nationale de football revient toujours avec insistance. Des retards de déblocage de fonds sont souvent pointés du doigt et d’aucuns jugent nécessaire de penser dorénavant à un financement à la fois durable et régulier à la hauteur de la dimension que prend l’équipe nationale de football. Certains parlent d’un prélèvement sur les recharges de crédits, d’autres évoquent un prélèvement mensuel lors du paiement des agents de l’État.

 

A chaque victoire et nouvelle performance de l’équipe nationale de football, la question du financement de la sélection revient sur le débat des amateurs du ballon rond et des supporteurs du Gombessa. L’appui financier de l’État ne peut pas être la seule source d’accompagnement. La sélection doit avoir une autonomie financière large qui lui permettra de préparer à temps toutes ses rencontres et être présente à toutes les compétitions, régionales, continentales et mondiales.


Ce sont là les revendications des supporters des Cœlacanthes. Certains parmi eux évoquent la possibilité que le peuple comorien puisse accompagner leurs ambassadeurs et les permettre de les représenter au plus haut sommet du football mondial. C’est le cas de Hadidja Ahmed Saïd qui propose un prélèvement automatique de 50 à 100 francs comoriens à chaque recharge de crédit, pour que cette somme soit versée sur un compte spécial Cœlacanthes qui sera géré par la Fédération de football des Comores (Ffc).

 Pour elle, cette somme permettra à la Ffc d’avoir les moyens nécessaires pour participer à toutes les compétitions, de bien préparer les rencontres amicales et être autonome financièrement. “C’est quelque chose de faisable, puisque on prélève chaque mois 250 francs à chaque paiement d’électricité en faveur de la télévision nationale, pour un service dont 80 % de la population n’en bénéficie pas, puisque pour regarder l’Ortc, il vous faut un abonnement de Canal+, ce qui n’est pas à la portée de tout Comorien”, justifie-t-elle.

 Hadidja Ahmed Saïd a rappelé également qu’une taxe dite fond d’entretien routier est prélevée sur chaque litre d’essence et gasoil vendu, destiné à financer l’entretien des routes. Et ce fond est prélevé par la Société comorienne des Hydrocarbures (Sch) et reversé à l’administrateur du Fonds routier. “Pourquoi ce ne sera pas possible pour les Cœlacanthes avec les recharges téléphoniques”, se demande-t-elle.

Un prélèvement de 50 à 100 francs à chaque recharge

Quant à Mohamed Soulé, il est de cet avis. A l’entendre dire, la population doit mettre la main à la poche pour soutenir l’équipe nationale. Mais pour lui, ce financement doit être fait par ceux qui travaillent et qui ont les moyens. Mohamed Soulé propose qu’à chaque paiement des fonctionnaires de l’État et les agents des sociétés d’État, un prélèvement d’un montant fixe soit décidé pour qu’il soit par la suite reversé sur le compte de la sélection nationale.

 “Certes, toute la population comorienne exprime son amour envers l’équipe nationale, mais ce n’est pas à tout le monde qui a les moyens. C’est à nous qui avons des ressources, de revenus mensuels de donner les moyens à nos vaillants guerriers pour nous faire rêver grand”, déclare-t-il.


Mais toute imposition relève des législateurs, qui sont habilités à fixer toute sorte d’imposition à la population. Pour le vice-président de l’Assemblée de l’Union, Mohamed Ahamada Baco, la subvention de la sélection nationale figure sur la subvention allouée au ministère de la Jeunesse et des Sports. “C’est ce qui permet à la sélection nationale de participer à toutes leurs compétitions.

 Maintenant, il reste à savoir si la subvention allouée est à la hauteur des enjeux. C’est à la Ffc et aux responsables de l’équipe nationale de formuler leurs doléances et leurs besoins et plaider auprès de leur ministre de tutelle, pour que ce dernier puisse le défendre lors de l’élaboration du budget de l’État”, précise-t-il.
 
Une subvention de 500 millions échouée

Par rapport à la possibilité d’un prélèvement automatique en faveur de l’équipe nationale, le vice-président n’a pas épargné cette possibilité, mais pour lui cela dépendra des moyens de l’État et des subventions accordées à la Ffc par la Caf et la Fifa, si elles ne sont pas à la hauteur des besoins de la sélection.


Au cours de la précédente législature, l’ancien député de la circonscription électorale de Hamahamed-Mboinkou, Soulaimana Mohamed, avait cherché à faire adopter une proposition de loi instituant une subvention de 500 millions de francs comoriens par an, en soutien à l’équipe nationale de football.

 Cette idée lui serait venue après avoir constaté la “cohésion nationale et l’engouement populaire autour de cette équipe, et la formidable promotion du pays au niveau planétaire dû aux résultats de l’équipe comorienne de football”. Mais cette proposition n’a jamais vu le jour, jusqu’à la fin de leur législature en mars 2020.

 

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