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Explosions sur Falk Ndjema I Les rapports sont-ils le bon jeu d’esquive ?

Explosions sur Falk Ndjema I Les rapports sont-ils le bon jeu d’esquive ?

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Les explosions mystérieuses sur le navire Soconam soulèvent des questions. Les rapports tardent, alimentant les suspicions.

 

Après l’explosion mortelle d’un bateau il y a une semaine la société Comorienne de navigation (SOCONAM) n’a toujours pas donné sa version des faits. Certains médias évoquent différentes origines des deux explosions. On parle des explosions liées «à des travaux de soudage», tandis que d’autres évoquent «une origine criminelle liée à des hommes d’affaires de Zanzibar». Ironiquement, le patron de la Soconam, Kamil Issouf, préfère ne plus répondre à nos questions. « Attendez les rapports», a-t-il répondu depuis ce temps-là.

Comment attendre des rapports alors que deux autres personnes sont décédées sur le même bateau quatre jours après la première tragédie, qui avait déjà fait une première victime ? Laisse-t-il entendre que les deux autres auraient trouvé la mort sans qu’un rapport n’autorise ou n’interdise d’y travailler ? Le directeur général de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam), Saïd Salim, fait aussi savoir que les autorités sont en attente des rapports.

«Aucun rond» versé à la Sch

Selon lui, une délégation d’experts est partie cette fois-ci vers Dar es Salam pour effectuer des rapports qui permettront de les comparer avec celui de l’exploitant. «Nous avons aussi saisi les autorités maritimes de Dar es Salam pour faire un rapport à notre nom. Il serait préférable d’aller voir le directeur général adjoint de la Soconam. Il est mieux habilité à fournir de plus amples informations sur les deux explosions », indique-t-il.

 

Par ailleurs, on se demande s’il y a eu un rapport sur le premier incendie qui s’est produit sur le même bateau en juin 2023, toujours au port de Dar es Salam. «Par rapport à cette explosion, il s’agissait de travaux de soudure», rappelle le patron de l’Anam avant de nous confier que pour l’explosion du 28 février, le rapport de l’exploitant a déjà été transmis à l’Anam, sans donner de détails. Inauguré en juin 2022 au port de Mutsamudu, ce bateau a été acquis grâce à un financement de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch) sous forme de prêt à hauteur de 860 millions de francs comoriens.

 

Une source anonyme de la Sch nous indique que la Soconam devait les rembourser dans une durée de trente mois, soit deux ans et demi. «Aucun versement n’a malheureusement été effectué. La Sch a accepté de financer pour assurer le transfert des produits pétroliers entre les îles car nous alimentons Mwali à partir des stocks de Ndzuani. À Ndzuani, il y a une grande capacité de stockage par rapport à la consommation. Et Ndzuani ravitaille également Ngazidja car la consommation est élevée», explique-t-elle. Notre source révèle que l’exploitation de ce bateau à des fins commerciales devait permettre de rembourser le prêt auprès de la Sch.

«La Soconam l’exploite jusqu’à nos jours sans verser un rond à la Sch. Le souci se pose également sur cette période de forte demande. Nous avions prévu de transporter 2 millions de litres de gasoil et de pétrole-lampant de Ndzuani vers Ngazidja pour le ramadan», prévient-elle. Elle estime que des risques de perturbations ne sont pas à écarter sur les produits pétroliers, surtout à Mwali, faute de moyens de transport maritime.

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