Dans son édition du 15 mai, votre journal Al-watwan rapportait que le gouvernement comorien s’est dit favorable à la signature d’un accord avec l’entreprise norvégienne, Tgs, spécialisée dans l’exploitation des données sismiques, à des fins pétrolières. Depuis, le sujet a fait couler beaucoup d’encre, sans qu’un responsable ne fasse de détails sur ce qui passera concrètement dès que Tgs, mettra les pieds aux Comores. Mais hier, le directeur général du Bureau géologique des Comores (Bcg), Nakib Ali Mhoumadi, a donné quelques explications sur les étapes de cette collaboration annoncée. Le directeur a d’abord rassuré que pour l’heure, aucun contrat n’a été signé entre l’État et la société norvégienne. «Il faut noter que depuis 2011, nous étions liés à Gx Technology par un contrat. Mais arrivé en 2013, cette dernière a notifié à l’État comorien de sa faillite. C’est la compagnie, Tgs, qui a acheté les actions».
«Parallèlement, il se trouvait que Gxt détenait nos données qui, rappelons-le, sont la propriété de l’État comorien. Donc, l’entreprise norvégienne qui en aucun moment ne pouvait les exploiter est venue vers nous pour solliciter un nouveau partenariat», a fait savoir le patron du Bureau géologique des Comores (Bgc). Une proposition que le gouvernement n’a jamais rejetée. Si le contrat, n’a toujours pas été paraphé, c’est parce que la partie comorienne était en train de travailler dessus, afin de ficeler un contrat gagnant-gagnant qui ne lèserait en aucun moment le pays.
«Depuis 2022, on s’est penché dessus. Une fois signé, le contrat va autoriser dans un premier temps Tgs à s’occuper de la promotion et de la commercialisation des données. Ensuite, la société viendra procéder à l’acquisition de nouvelles données sismiques qui vont permettre d’obtenir des images, déterminant la zone où l’on trouverait du pétrole», a détaillé Nakib Ali Mhoumadi, interrogé par Al-watwan.
Contrat de 10 ans
Ce dernier a précisé qu’après chaque commercialisation de données, l’État touchera 50% des parts issues de la vente. Notons que les contrats négociés précédemment accordaient aux partenaires 90% des parts et laissaient le reste à la partie comorienne. Le directeur du Bureau géologique des Comores n’a pas avancé une date de signature du contrat, mais a précisé que celui-ci s’étalera sur une période de 10 ans. «Tout dépend de la disponibilité des deux parties, le temps de se convenir un rendez-vous pour conclure l’accord aux Comores», a-t-il clarifié. A l’entendre, si le partenaire manque à ses obligations, l’État comorien pourra résilier le contrat. «Tgs, n’est ni une compagnie de forage encore moins d’exploitation. Seulement, ce sera grâce à la promotion des données sismiques que des entreprises de forage vont se manifester. Nous signerons par la suite des contrats avec elles», a complété le chef du bureau géologique, sans pour autant donner de détails sur les blocs qui seront concernés par les travaux de Tgs.
Situées sur le bassin Est du continent africain, les eaux-comoriennes, à l’instar de celles du voisin tanzanien, pourraient regorger des réserves importantes de gaz et de pétrole, selon certaines indiscrétions. Dans un article publié sur son blog, en février 2024, la spécialiste des questions géostratégiques du canal du Mozambique, Laylã, appuyait cette thèse citant la signature depuis 2012, de contrats dans six blocs entre les Comores et des entreprises présentes dans la région à l’instar de Safari Petroleum.
En 2020, le britannique Tullow, confirmait après une prospective 3D, la présence de pétrole de près de 9 milliards de barils, dans les blocs numéros 35, 36 et 37, situés à l’ouest de Ngazidja. Jusqu’alors, aucune date pour le lancement des forages n’a été avancée malgré l’arrivée prochaine de Tgs.