Le calme est revenu entre Ntsorale et Maweni. Les localités voisines de la région de Dimani qui étaient entrées en conflit depuis le 7 août dernier ont fait la paix même si le bilan humain et matériel reste lourd des deux côtés. A l’heure actuelle, le dossier est entre les mains de la justice qui a déjà ouvert une information judiciaire, d’après Me Moudjahidi Abdoulbastoi, avocat constitué de Maweni. Ce dernier, a d’ailleurs tenu une conférence de presse hier lundi, au Select pour annoncer les actions qu’il comptait mener. Il a ainsi livré par la même occasion la version de la localité dont il défend les intérêts.
Escorter
Après avoir relaté succinctement ce qui demeure, selon lui, “l’origine de ce conflit”, Me Moudjahidi Abdoulbastoi est revenu sur “un geste des hommes en treillis déployés sur place pour maintenir l’ordre” dans les deux localités. “Un acte sans lequel le conflit ne serait peut-être pas embrasé”, dit-il. “On n’aurait même pas eu à déplorer des morts et des blessés aujourd’hui”, croient savoir les habitants de Maweni. Au lendemain de l’éclatement des hostilités entre les deux villages voisins, une délégation de notables de Maweni souhaitait aller rendre visite à des habitants de leur village arrêtés et détenus à la brigade de Kwambani ya Washili après les incendies allumés entre samedi et dimanche.
“Mais au vu de la situation et des tensions qui régnaient, ils sont partis demander l’aide du préfet. Avec le maire de la commune, les deux autorités ont obtenu une réponse favorable de la part des forces de l’ordre déployées dans la zone. Leur chef a accepté de les escorter”, a relaté, l’avocat. Mais une fois que le bus est entré à Ntsorale, le chef du peloton est descendu s’entretenir avec des jeunes qui étaient assis dans une place du village. Quelques minutes plus tard, il est revenu et a demandé à la délégation de Maweni de continuer le chemin sans eux car, aurait-il assuré, il n’y avait rien à craindre. “Le pickup a donc fait demi-tour. La délégation, ne se doutant de rien a fini par reprendre la route même si avec un peu d’anxiété à cause notamment de l’atmosphère.
Responsabilités de l’État
Alors qu’ils n’ont même pas pu quitter Ntsorale, le bus a été attaqué par des jeunes. Ses occupants dont l’ancien commissaire ont été sortis de force. Face à cette attitude, on estime que les forces ont failli à leur principale mission qui est celle de protéger les citoyens. On se demande ce qui les aurait empêchés d’escorter la délégation jusqu’àce qu’elle soit loin de Ntsorale ou du moins jusqu’à Sidju, connaissant les risques “, s’interroge Me Abdoulbastoi. A l’entendre, si l’on compte un mort et des blessés graves (il y en a un qui est évacué à Mayotte), c’est en partie, selon toujours l’avocat, à cause l’absence d’un dispositif rapide devant parer et/ou prévenir ce qui s’est arrivé. Sur ce, la localité de Maweni, via son avocat, a introduit un recours administratif afin que l’État reconnaisse sa responsabilité par rapport à ce qui s’est passé.
“Car les forces de l’ordre représentaient l’État dans cette mission, même si on ne peut en aucun moment affirmer que ce chef agissait sous les ordres de sa hiérarchie. Mais en tout cas, il faut qu’un tel acte ne se reproduise jamais ailleurs “, souligne Me Moudjahidi Abdoulbastoi qui a appelé à “la paix durable entre les deux villages”.
Mais pour que cela soit possible, “Maweni attend que la justice fasse son travail. Pour le moment, il y a le volet pénal qui concerne la mort de l’ex commissaire et ce recours”, souligne l’avocat. Le conflit a éclaté le 7 août dernier entre des jeunes de Ntsorale et Maweni. Ces altercations ont fait un mort et causé d’importants dégâts matériels des deux côtés. Le parquet a ouvert une information judiciaire. En l’absence d’une enquête, Al-watwan n’est pas en mesure de confirmer ou d’infirmer cette négligence évoquée par l’avocat.