Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), en collaboration avec le bureau d’études Milliman, a tenu hier mardi au Retaj, un atelier marquant le lancement officiel de l’Initiative sur l’Assurance et le financement des risques (Irff) aux Comores. Cet atelier représente une étape cruciale dans la mise en œuvre de solutions innovantes pour financer le risque et l’assurance dans le pays. Avec le soutien du gouvernement allemand et en partenariat avec le Forum de développement de l’assurance, « cet événement vise à introduire l’Irff et à discuter des mécanismes permettant de renforcer la couverture assurantielle et les capacités financières des Comores face aux catastrophes. »
Les représentants du secteur privé, des institutions financières, des organisations de la société civile, ainsi que des acteurs clés de la gestion des risques de catastrophe et du secteur du développement, qui ont répondu présent à cet évènement, ont montré à quel point les catastrophes récentes, dont le cyclone Kenneth et divers incidents climatiques majeurs, ont mis en lumière la vulnérabilité des Comores aux chocs climatiques et naturels. Ces événements ont non seulement causé d’importants dommages matériels et humains, mais ont également entravé le développement économique du pays. L’Irff émerge donc comme une initiative vitale, cherchant à libérer les contraintes budgétaires et à promouvoir un environnement plus sécurisé pour les investissements et la croissance durable.
Mise en place d’un fonds d’urgence
Dans son discours, la secrétaire générale adjointe du ministère des Finances, Sitti Salim, qui représentait le ministre, a tenu à rappeler qu’au fil des ans, les Comores ont dû faire face à des défis majeurs en matière de gestion des risques de catastrophes naturelles, soulignant ainsi l’impérieuse nécessité de renforcer leur capacité à anticiper, prévenir et gérer ces risques. «Aujourd’hui, nous nous réunissons avec détermination pour élaborer des solutions novatrices et efficaces qui protégeront nos communautés vulnérables et assureront une reprise rapide après une catastrophe. Depuis 2009, l’inclusion financière a été une priorité grâce au Programme d’appui à la finance inclusive en Union des Comores (Pafic), fruit de la collaboration entre le gouvernement, le Pnud et le fonds d’équipement des Nations unies, visant à améliorer durablement les conditions socio-économiques de nos populations», a fait savoir Sitti Salim.
De son côté, le directeur général de la sécurité civile, Soilihi Abdallah Rafick, a réitéré l’importance de la collaboration de son institution avec le Pnud pour la mise en place d’un fonds d’urgence. «Ce fonds, qui s’inscrit dans le cadre d’un mécanisme de financement et d’accès durable pour la Gestion des risques des catastrophes, renforcera notre capacité à répondre efficacement aux urgences», a-t-il dit. Toujours selon le patron de la Direction générale de la sécurité civile, le processus de mise à jour de la Stratégie nationale de réduction des risques de catastrophe est en cours. «Cette mise à jour, réalisée avec l’appui du Pnud, permettra d’opérationnaliser la plateforme nationale de prévention et de réduction des risques de catastrophe, renforçant ainsi notre capacité à faire face aux défis futurs», a-t-il ajouté.
Et pour sa part, la représentante résidente du Pnud, Vera Hakim, s’est dite consciente des défis auxquels les Comores sont confrontées, notamment ceux liés aux catastrophes et au changement climatique. C’est pourquoi, à l’en croire, l’Irff émerge comme une initiative cruciale pour protéger les populations vulnérables et promouvoir un développement économique durable. «Le Mécanisme d’assurance et de financement des risques (Irff) du Pnud fournira des solutions de protection innovantes dans 50 pays en développement d’ici 2025. Actuellement, le mécanisme est opérationnel dans 34 pays», a-t-elle expliqué.