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Abdillah Nasslati I «La femme comorienne est une femme intelligente qui a toujours eu à travailler»

Abdillah Nasslati I «La femme comorienne est une femme intelligente qui a toujours eu à travailler»

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Jeune, combative mais surtout créative, Abdillah Nasslati est cette femme qui a toujours cru en ses rêves et qui ne se laisse surtout pas abattre. C’est cette femme qui croit que tout ce dont l’homme peut entreprendre, la femme aussi en est capable. Elle réussira à fonder sa société Ikm Services, une agence spécialisée dans le recrutement et le placement de personnel créée depuis plus de deux ans maintenant. Installée au quartier Mangani en face de Sara Market, la société regroupe un ensemble d’activités et de services répondant aux besoins de chacun de leurs demandeurs d’emplois et de leurs clients qui sont parfois des particuliers ou des entreprises. On y trouve plusieurs services à savoir l’entretien, l’hygiène, l’administration, l’hôtellerie & restauration, la garderie d’enfant et bien plus encore. Elle a accepté de nous livrer son quotidien.

 

Pouvez-vous nous parler de vos activités et surtout vos domaines d’intervention chez Ikm services ?


Chaque jour, nous enregistrons plusieurs demandeurs à la recherche de stage, de formation ou d’emplois, puis nous allons vers les clients pour proposer des profils ou parfois ce sont les clients qui viennent à nous selon leurs besoins. Nous accompagnons non seulement des jeunes (diplômés ou non) mais également des mères et des pères de familles sortis du système scolaire, qui n’ont pas eu la chance d’avoir des diplômes mais qui ont ce besoin de travailler pour nourrir leur famille. Et pour ce faire, nous collaborons avec les meilleurs partenaires locaux pour favoriser ce lien entre chercheurs d’emplois et employeurs.

En fait l’idée est de faire en sorte que chaque demandeur et chaque client se sente écouté et accompagné afin qu’il puisse nous dire ce qu’il recherche réellement, puis nous faisons le chemin avec lui pour l’aider à faire le bon choix et trouver ce qu’il recherche en matière d’emploi ou de recrutement. En ce moment, nous sommes en train de mettre en place d’autres services dans le but de faciliter encore et toujours nos clients mais aussi dans le but de créer le maximum d’emplois pour participer à notre façon à l’élimination du chômage ou du moins à sa baisse.

Quel regard portez-vous sur la femme comorienne qui peine à se faire une place dans les grandes institutions et dans le secteur de l’emploi ?


Pour moi la femme comorienne est une femme intelligente qui a toujours eu à travailler. C’est vrai que le travail n’a toujours pas été le même mais elle a toujours été dans le secteur de l’emploi. En ce qui concerne sa place dans ce secteur, la situation est loin d’être parfaite parce que malheureusement il y a toujours cette inégalité homme / femme qui sous évalue le potentiel de la femme comorienne.


Il existe jusqu’au jour d’aujourd’hui des sociétés qui favorisent soit l’embauche d’un homme, soit celui d’une femme célibataire car pour eux, la femme n’est pas assez disponible parce qu’à côté de son travail, elle doit gérer sa vie de famille, s’occuper des enfants, cuisiner et qu’elle serait plus exigeante sur ses horaires de travail. Ce qui fait que certaines femmes concernées par ces tâches familiales renoncent à postuler ou à chercher du travail. Et donc la plupart du temps, on retrouve ces postes à la portée des hommes. Je pense que personne ne devrait être discriminée en raison de son sexe ou de sa situation familiale dans le travail et je constate que chez nous, il y a les métiers faits pour les femmes et ceux pour les hommes alors que cela ne devrait pas être comme ça.

Chacun est libre de faire le métier qu’il veut. Je constate également que la plupart des dirigeants des grandes sociétés aux Comores sont des hommes mais comme je l’ai dit, la femme comorienne est une femme intelligente qui a elle aussi sa place à la tête de certaines sociétés comoriennes ou étrangères.

J’aimerais voir plus de femmes comoriennes intégrer des métiers à responsabilité, des métiers de pouvoir car nous avons beaucoup de choses à apporter à la société que ce soit en idées ou en créativités. Je peux quand même être fière du progrès et de l’évolution de la femme comorienne dans le monde professionnel. Aujourd’hui on peut trouver quelques femmes comoriennes dans certains postes de prise de décisions mais j’espère que dans un futur proche, elle sera de mieux en mieux formée et de plus en plus active dans certains domaines mais surtout sur la voie de l’entrepreneuriat.

Vous avez récemment signé un partenariat avec la maison de l’Emploi, qu’attendez-vous au juste de ce partenariat ?


La maison de l’Emploi a toujours mis en place un ensemble d’actions, de politique et de programmes permettant d’assurer un emploi à toute personne souhaitant travailler. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons décidé de signer ce partenariat avec la société mère de l’emploi et plusieurs autres entreprises publiques et privées pour qu’ensemble, nous puissions relever ce défi et élaborer les bonnes stratégies pour faciliter l’accès à la formation, au stage et à l’emploi. J’estime que nous avons les mêmes objectifs, les mêmes visions et j’ai d’ailleurs personnellement plusieurs idées et projets en direction de la jeunesse et de l’emploi que j’essaierai de mettre en place avec la Mde pour faciliter le secteur.

Quelles sont vos relations avec le gouvernement ?


Je n’ai pas encore eu à collaborer avec le gouvernement. Et je pense que les seuls partenariats que j’ai, c’est ce partenariat que je viens de signer. Mais si je devais adresser mes souhaits au gouvernement, je lui demanderais d’élargir davantage son plan d’action contre le chômage, d’accentuer la création d’emplois en apportant son soutien aux entreprises et d’intensifier ses efforts non seulement pour la formation mais aussi pour l’orientation des jeunes avant qu’ils ne se retrouvent devant la porte du monde professionnel. Je reste convaincue que le chef de l’Etat à travers son gouvernement va encore et toujours tenir ses engagements envers des hommes et des femmes demandeurs d’emplois pour lutter contre le chômage et remédier aux nombreuses difficultés du secteur puisque l’insertion professionnelle est et a toujours été une priorité pour tous.

Un conseil que vous aimeriez donner ?

J’aimerais dire aux jeunes comme moi que nous sommes avant tout des ambassadeurs de notre pays, nous devons donc tous participer au développement du pays et cela dans n’importe quel domaine d’activité. Je dis souvent qu’il ne faut pas toujours attendre le soutien de la famille, des amis ou attendre d’avoir un million de francs sur notre compte bancaire pour commencer mais qu’il faut commencer là, maintenant et tout de suite avec ce qu’on a parce que si on essaye, on aura au moins 50% de chance de réussir et 50% de chances d’échouer.


Pour ma part, il faut savoir que j’ai deux principes : soit il y a une chance et je la prends, soit il n’y en a pas mais je la provoque. Je ne me laisse jamais abattre par la situation même si elle est difficile. On ne me croit jamais lorsque je dis que je n’ai pas fait mes études en France ou que je n’ai pas vécu à l’étranger parce que pour certaines personnes, c’est étonnant qu’une jeune femme qui n’a pas fait ses études à l’étranger ou vécu à l’étranger puisse accomplir ce genre de choses aux Comores. Moi j’ai eu mon Bac ici et j’ai fait mes études ici. Je suis salariée dans une entreprise ici et j’ai également mon entreprise à côté.
J’apporte à ma façon ma pierre à l’édifice et je contribue à ma façon au développement de mon pays. Ce n’est pas toujours facile et ça ne l’a jamais été mais il faut quand même y croire.

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