Les autorités de la Grande Ile ont pris des mesures d’urgences face à la panique qui règne dans la capitale malgache depuis quelques jours suite à l’épidémie pesteuse qui dure déjà depuis un mois.
Hier mercredi, les écoles ont été fermées pour des opérations de désinfection et désinsectisation.

Cette mesure a été prise afin d’éviter une éventuelle propagation de la peste. Outre ces opérations de désinfection des écoles, le gouvernement malgache a pris d’autres mesures comme l’interdiction des rassemblements publics à Antananarivo jusqu’à nouvel ordre.

Selon le dernier bilan publié par le ministère malgache de la Santé, l’épidémie a fait 25 morts, dont 5 à Antananarivo. 141 cas ont été recensés dans toute l’île.

Cette maladie touche habituellement les régions reculées de la grande île, mais cette année, elle est présente dans plusieurs grandes villes, et dans des villes portuaires, ce qui augmente le risque de transmission interhumaine, 

L’Oms est inquiète de la possibilité de propagation ultérieure de la peste parce qu’elle est déjà présente dans plusieurs villes et c’est le début de la saison épidémique, qui va normalement de septembre à avril, a déclaré le Dr Charlotte Ndiaye, représentante de l’Oms à Madagascar.

Christian Lindmeier, un porte-parole de l’organisation, indique que “le risque de propagation de la peste est élevé au niveau national et modéré au niveau régional en raison des vols fréquents vers les îles voisines de l’océan Indien et faible au niveau mondial”.

Les autorités malgaches multiplient les démonstrations de poses de pièges à rats ou les opérations de pulvérisation d’insecticides, la maladie étant véhiculée par les puces. Les pays de la région commencent déjà à prendre des mesures pour la lutte contre la peste. A Maurice le ministère de la Santé a pris les devants et renforcé les systèmes de surveillance à l’aéroport et au port.

Dans un premier temps, une campagne de dératisation y sera effectuée. Des pièges à rats seront placés au port, dans les bateaux qui sont à quai.
Aucune mesure n’est prise au niveau des Comores

En plus les passagers en provenance de Madagascar seront placés en observation dès leurs arrivées au pays.
Au niveau du pays, aucune mesure de prévention n’a été prise, et ce malgré la proximité et le flux entre les deux pays avec cinq vols par semaine, rien qu’avec la compagnie malgache et 6 voyages de bateaux en moyenne par mois.

Ibrahim Mmadi du contrôle sanitaire aux frontières indique qu’aucune disposition n’a été prise pour les bateaux mais qu’une réunion est prévue ce jeudi, pour étudier les dispositifs sanitaires et sécuritaires.

Les citoyens comoriens pointent du doigt les autorités nationales sur leur passivité face à cette maladie qui, durant un mois a fait 25 morts. Hissane Guy gérante de l’agence Cadence Travel pense que nos autorités doivent

contacter d’urgence les autorités malgaches pour au moins s’informer des dispositifs mis en place, mais si rien n’est fait, la suspension des liaisons serait une décision urgente, mais sage.

Elle précise qu’il a des bateaux qui ont fait un accident et on accosté à  Ndzuwani  alors que “l’on sait que la peste est véhiculée par les rats avec une mauvaise situation hygiénique, je crains le pire pour notre pays”.
Idjabou Bakar, souligne que dans tout le pays, il existe un système de veille sanitaire prêt à réagir immédiatement et proposer des mesures idoines, quelques jours après des alertes sur des cas de pestes.

Il regrette que ce ne soit pas le cas chez nous, alors que nous avons des échanges quasi-quotidiens avec nos voisins malgaches. Il déplore  “le manque de réactions et d’informations de la part de nos autorités et estime que c’est inquiétant, tant d’apathie et de laxisme face à une question de santé publique grave et potentiellement dangereuse”.

Pour ce qui est des mesures à mettre en place, il pense qu’il y a des mesures moins contraignantes à mettre en place et que “la fermeture des liaisons aériennes et maritimes doit se faire en dernier recours”.