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Ils Ă©taient environ une cinquantaine dâhommes et de femmes, le matin du mercredi 6 aoĂ»t, Ă avoir investi le siĂšge de la sociĂ©tĂ© Dynapharm Ă Chitsangani, dans la ville de Mutsamudu. Parmi eux des «adhĂ©rents», mais aussi des curieux, venus Ă©couter Nsabimana Astere, expatriĂ© burundais et gĂ©rant de ce dĂ©pĂŽt de vente de produits diĂ©tĂ©tiques aux vertus mĂ©dicinales.
AprĂšs trois mois dâactivitĂ©s dans lâĂźle, celui qui se rĂ©clame biochimiste de formation a choisi cette journĂ©e pour prĂ©senter Dynapharm Ă la presse et Ă ses futurs «adhĂ©rents» potentiels.
La séance a été aussi dominée par les interventions de quelques-uns de ces derniers, qui ont expliqué comment ils ont rejoint cette société.
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Moi je suis allĂ© jusquâen Inde pour des soucis de santĂ©. Jâai finalement trouvĂ© ma guĂ©rison dans ces plantes de Dynapharm. Je vous le tĂ©moigne pour que vous y croyiez aussi car ce ne sont pas des charlatans, comme le disent les jaloux. La preuve, cette sociĂ©tĂ© existe mĂȘme en France. Et pour moi les autres profits comptent peu : câest ma santĂ© avant tout,
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a, par exemple, témoigné Abdillahi Sidi Mbaldé, ancien maire de Mutsamudu et adhérent. Dynapharm est, en résumé, une société née en Malaisie au début des années 1980, présente dans de nombreux pays et spécialisée dans la fabrication de produits diététiques à base de plantes.
Mais pas que cela : câest aussi tout un concept entrepreneurial. Astere expliquera, dâailleurs, la devise de la sociĂ©tĂ©Â : «santĂ©, prospĂ©ritĂ©, liberté», par le fait que les «adhĂ©rents» (et non pas «patients») de Dynapharm nây vont pas seulement pour «chercher leur bien-ĂȘtre sanitaire» mais Ă©galement «se faire de lâargent».
Le mĂ©canisme est simple : celui qui sây prĂ©sente pour consultation et achat de produits, adhĂšre en mĂȘme temps et devient vite distributeur et «recruteur» de nouveaux adhĂ©rents, et ainsi continue le processus dâexpansion. Â
Tout ceci se fait avec lâaccord de lâEtat. «Dynapharm International Comores Limited» est, en effet, immatriculĂ© au Registre du commerce et du crĂ©dit mobilier de Moroni, depuis 2014, avec pour objet «la vente et la distribution de complĂ©ments alimentaires Ă base de plantes».
Au niveau de Ndzuani, Astere a obtenu sa carte commerciale, dĂ©livrĂ©e le 29 aoĂ»t dernier par la Direction des affaires Ă©conomiques, et la sociĂ©tĂ© a fait la demande de son agrĂ©ment auprĂšs du Commissariat de la santĂ© de lâĂźle ce jeudi 7 septembre.
En rĂ©alitĂ©, les sociĂ©tĂ©s comme Dynapharm ne sont pas considĂ©rĂ©es comme des fabricants de mĂ©dicaments et leurs gĂ©rants sont loin dâĂȘtre des «docteurs», comme les gens ont tendance Ă les appeler couramment.
Lâapproche a donc peu Ă voir avec les principes Ă©thiques de la mĂ©decine et de la pharmacie, mais elle ne pose pas non plus aucun problĂšme aux autoritĂ©s sanitaires. InterrogĂ© par Al-watwan Ă propos de ce concept, un mĂ©decin de la place ne sâen est pas non plus montrĂ© hostile, sous quelques rĂ©serves.  Â
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A mon avis, lâapproche nâest pas rĂ©prĂ©hensible tant quâelle ne se substitue pas Ă la mĂ©decine et Ă la pharmacie. Câest aux Etats-Unis que lâexpĂ©rience a commencĂ©, puis a Ă©tĂ© copiĂ©e dans dâautres endroits du monde. LâidĂ©e est de proposer des complĂ©ments dâaliments pour amĂ©liorer la santĂ© des gens, mais ce sont des produits qui coĂ»tent cher et par lĂ se crĂ©e en mĂȘme temps une Ă©conomie parallĂšle qui enrichit beaucoup de gens. Il faut, toutefois, sâassurer que ces complĂ©ments alimentaires soient Ă base de plante sans principe actif, et que ceux qui les distribuent nâencouragent pas les personnes malades Ă abandonner leurs traitements et prescriptions mĂ©dicaux,
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explique Dr Anssouffoudine Mohamed, cardiologue. Il ajoutera que «de toutes maniĂšres, dans le monde dâaujourdâhui lâon tend de moins en moins Ă monopoliser la santĂ© dans les hĂŽpitaux ; tout ce qui est reconnu comme pouvant amĂ©liorer la santĂ© des gens est accepté», et regrettera seulement que, dans notre pays, les domaines paramĂ©dical et parapharmaceutique «ne soient pas Ă ce jour rĂ©glementĂ©s».