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Production de médicaments I L’Ocopharma entend «relancer la machine»

Production de médicaments I L’Ocopharma entend «relancer la machine»

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Sept ans après que la Pharmacie nationale autonome des Comores (Pnac) ait suspendu la production des médicaments à Moroni, l’Office comorienne des produits pharmaceutiques ( Ocopharma), entend relancer en janvier prochain, la fabrication des médicaments notamment les produits à usager externe. Plus de 80 millions de fonds propres ont été décaissés pour relancer cette unité de production. Nos reprters s’y sont rendus;

 

A l’entrée de l’unité de production des médicaments de l’Ocopharma, c’est une odeur de liniment, un antalgique, qui vous accueille. Le carrelage d’un blanc immaculé est bien propre. Pour y accéder, tout visiteur est tenu de se protéger. Ainsi, on passe par une chambre pour mettre une blouse, des gants, des lunettes de protection, des chaussures et un cache nez avant d’entrer au laboratoire. On accède directement à la salle de pesée. Et comme son nom l’indique, cette salle sert à peser les matières premières qui vont être transformé en médicament. Ce bureau est équipé de balance de différentes formes, une en kg et une autre en gramme, des récipients et de deux tabourets. Une odeur différente de celle qui vous accueille dehors règne ici.


Le directeur technique chargé de la recherche et la production a tout d’abord jugé nécessaire de rappeler les trois missions de la Pnac, à savoir la fabrication, l’approvisionnement et la vente. Cependant, la Camuc, qui a succéder à la Pnac, avait uniquement comme missions d’approvisionner et de vendre. “Avec Ocopharma et le statut qui le régis, nous avons les mêmes missions que la Pnac : approvisionnement, vente et production”, a-t-il indiqué.

 

“Phase d’essai”

 

Le directeur technique chargé de la recherche et la production, Dr Kamal Abdoulawahab, nous montre comment fabriquer un antalgique : le liniment. Dans la salle de pesée, il nous explique comment préparer ce médicament avant de passer à l’acte. C’est dans la salle de pesée que tout commence. Toute matière première doit être pesée ici. Un bureau à côté contient les petits stocks, mais il y a d’autres stocks dans d’autres salles plus grandes. Il ne peut pas y avoir de pesée en l’absence d’un pharmacien. “Pour le moment, on est en phase d’essai. Vous n’êtes pas sans savoir que cela fait presque 7 ans que la production était suspendue, maintenant on est en train de fabriquer certains produits et on stock en attendant”, a-t-il précisé.

Images : Chaarane Mohamed


Aidé par ses deux assistants préparatoires, les pharmaciens vont nous montrer comment procéder à la production du Liniment, cet antalgique prisé par les Comoriens. Il est utilisé pour faciliter la respiration, contre la toux, et autres maux. Il prend en premier lieu 960 g de menthol et 960g d’essence d’eucalyptus. Avec la pesée de ce second produit, l’odeur devient insupportable, il faudrait beaucoup de résistance pour faire ce travail quotidiennement. Il prendra encore 2.400 g de camphre et 2.400g de salicylate de méthyle et 3.000g de propylène.
A chaque fois qu’il pèse un produit, une odeur différente fait surface. Tous ces excipients seront mélangés dans un autre récipient, beaucoup plus grand.



“80 kilos pour 800 flacons”

 

Ces produits vont être mélangés avec le produit initial, le carboxyle méthyle cellulose préparé la veille et laissé au repos. Ces produits seront associés dans un mélangeur grand format pendant une heure de temps et laissé au repos avant de devenir un produit fini. “Avec ces produits que nous venons de peser, ajoutés au carboxyle méthyle cellulose, nous allons obtenir 80 kg de fabrication, ce qui va nous donner 800 flacons”, a indiqué Dr Kamal Abdoulwahab.


Le pharmacien se lancera ensuite dans l’explication de la fabrication et des produits qui allaient être diminué pour obtenir la quantité voulue. Grâce à un remplisseur doseur, le produit sera versé dans les flacons de 100 ml, déjà installés sur des tables roulants. Une fois remplis, ils mettront les bouchons. Le produit fini sera stocké dans une autre salle où des centaines d’autres flacons de différents produits sont rangés en lots. Suivra ensuite l’étiquetage. Après une dernière vérification, les produits seront envoyés au magasin central. C’est ce dernier qui va distribuer aux dépôts régionaux, qui vont à leur tour vendre aux pharmacies. “Pour le moment, on a un objectif de stock suffisant pour que, une fois lancé, il n’y ait pas de rupture. Donc, on est en train de fabriquer, le maximum de produit possible”, a expliqué le directeur technique.

 

“45 millions injectés”

 

L’unité de production de l’Ocopharma fabriquera également des produits comme le bain de bouche et tout ce qui est usage externe et du coton. Pour le directeur technique, l’Ocopharma fabrique 5 à 20% de ses produits, les autres gros lots sont des produits importés. 45 millions de francs ont été injectés pour l’achat des machines et matériaux, en plus de 40 millions pour l’achat des matières premières.


Pour sa part, le directeur général de l’Ocopharma, Dr Nakib Mbaraka, a fait savoir que trois personnes vont travailler dans cette unité de production qui sera lancé en janvier 2020. “Nous disposons du personnel, il sera juste redéployé. Actuellement, nous sommes en essai avec ses produits qui seront fabriqués ici”, a-t-il fait savoir. Pour le moment, seuls les produits à usage externe seront fabriqués. “La deuxième phase, nous irons vers la fabrication des perfusions, mais ce n’est qu’un début et nous allons progresser petit à petit”, a souligné le directeur général de l’Ocopharman

 

 

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