Une réunion d’information s’est tenue à la direction régionale de la Santé de Ndzuani hier lundi 6 mai en présence de nombreuses autorités, notamment le gouverneur élu, docteur Zaidou Youssouf. A l’occasion, le préfet de Mutsamudu, Ali Boura a annoncé les mesures d’urgence à mettre en place à compter du jour même. Il s’agit déjà de la fermeture des restaurants, hôtels, magasins, boutiques commerciales et gargotes ne respectant pas les normes hygiéniques requises. Il y a ensuite l’obligation d’avoir un dispositif de lavage des mains à l’entrée de ces lieux et l’interdiction formelle de vendre tout type d’aliments à proximité des écoles.

Il est également interdit de vendre du jus de préparation locale et les vendeurs doivent obligatoirement protéger les aliments contre les mouches. Cette décision préfectorale enjoint de même les poissonniers de vendre leurs poissons uniquement dans les lieux dédiés à cet effet ; et de les exposer sur des présentoirs appropriés, tout comme les pains doivent être protégés dans des récipients couverts. Aussitôt dit, aussitôt fait. Des policiers sont depuis mobilisés pour sensibiliser et faire respecter les mesures dans la préfecture de Mutsamudu, entre les communes de Bandrani et de Mirontsi. Pour le gouverneur élu de Ndzuani, docteur Zaïdou Youssouf, le travail le plus difficile reste l’éducation et la sensibilisation pendant cette période. «Le pays est en guerre. Chacun doit apporter sa contribution pour remporter cette bataille.

L’apport de l’État ne suffira pas. Nous ne manquerons pas de remercier toutes les équipes mobilisées dans la riposte, en particulier celles venues de l’extérieur pour nous soutenir sur le front. La difficulté ne réside pas tant dans l’aspect médical que dans la sensibilisation, qui représente notre plus grand défi», a-t-il estimé. Interrogé sur la fermeture des écoles, ce dernier a répondu : «contrairement à la Covid-19, le microbe du choléra ne se propage pas dans l’air. Les établissements scolaires ne sont pas dangereux en eux-mêmes. Ce qui pose problème, ce sont les vendeurs de produits alimentaires autour des écoles et le manque d’eau dans les toilettes.»

L’élu a rappelé le rôle des forces de l’ordre, à savoir la gendarmerie, la police nationale, avec le soutien de la police municipale qui ont pour mission, «d’éduquer et de sensibiliser sans recourir à des sanctions.» Il a précisé cependant qu’ «en cas de récidive ou de non-respect, des mesures coercitives seront prises par les autorités».

Le directeur régional de la Santé, docteur Ansouffoudine Mohamed, a quant à lui «salué le travail et les efforts déployés par chacun de nous» dans la riposte. «C’est un choc pour notre système de santé. Nous devons, comme nous le faisons actuellement, y faire face. Depuis peu, nous observons une mobilisation générale. Je le répète, notre plus grande force réside dans notre humanité et notre solidarité. Poursuivons dans cette voie. Nous commençons à voir les résultats de nos actions», a-t-il déclaré.