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Le fragile statut des spĂ©cialistes d’El-Maarouf

Le fragile statut des spĂ©cialistes d’El-Maarouf

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Non seulement ils exercent sous le fragile rĂ©gime des contractuels, mais ils perçoivent aussi des salaires de misĂšre. Ils, ce sont les mĂ©decins spĂ©cialistes dont la plupart ont bĂ©nĂ©ficiĂ© dune bourse d’Etat pour parfaire leur formation.

 

Le Centre hospitalier national El-Maarouf souffre d’un dĂ©ficit de spĂ©cialistes. Pourtant, ce ne sont pas les ressources humaines qui manquent. Nombreux sont, en effet, les mĂ©decins ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une bourse de l’Etat comorien pour parfaire leur formation et qui, une fois de retour, sont condamnĂ©s Ă  l’oisivetĂ©. 
Les plus chanceux se voient proposer un contrat de travail Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e ; ils finissent par se fatiguer et partir sous d’autres cieux plus clĂ©ments. On peut citer l’exemple du Dr Charif, anesthĂ©siste-rĂ©animateur, qui a exercĂ© pendant plusieurs annĂ©es Ă  El-Maarouf, avant de mettre le cap sur Mayotte, dĂ©motivĂ© par un salaire extrĂȘmement bas et des conditions de travail alĂ©atoires.
Aujourd’hui, cinq spĂ©cialistes exercent Ă  El-Maarouf, soit sur la base d’un contrat interne ou sans contrat du tout.

Besoins réels et urgents

Parmi les premiers, certains seraient touchĂ©s par la note du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ministĂšre des Finances portant suspension des avancements et titularisations. Le plus ancien de ces mĂ©decins est Abbas Ben Ahmed, seul neurologue Ă  El-Maarouf ; il compte neuf annĂ©es pleines sous ce fragile statut. Le tout nouveau, c’est Abdillah Mdahoma, anesthĂ©siste-rĂ©animateur, en stage depuis trois mois. Le dossier de ce dernier serait entre les mains du ministre de la SantĂ© et devrait faire l’objet d’un examen en conseil des ministres.

Selon toujours nos sources, le seul anesthĂ©siste-rĂ©animateur en exercice, le Dr Ridhoine, travaille au-delĂ  des heures normales et sans congĂ©. L’hĂŽpital est obligĂ© de le «motiver» avec des primes Ă  la clĂ©. «Nous avons des infirmiers anesthĂ©sistes, mais ce ne sont que des assistants ; il doit y avoir des anesthĂ©siste-rĂ©animateurs.  À un moment donnĂ©, nous avions de sĂ©rieux problĂšmes car le seul anesthĂ©siste en poste Ă©tait le mĂ©decin du prĂ©sident. Lorsqu’il partait, il faisait appel au Dr Charif Ă  Mayotte, mais c’était un arrangement  entre les deux mĂ©decins», nous a confiĂ© le directeur des ressources humaines Ă  El-Maarouf, Mahmoud Maoulida.

De son point de vue, «chaque fonction a ses risques. Et quand on travaille avec les produits de drogue, on risque d’ĂȘtre trop affectĂ©. D’oĂč la nĂ©cessitĂ© d’avoir d’autres anesthĂ©siste-rĂ©animateurs au Chn El-Maarouf». On peut ajouter Ă  cette liste de spĂ©cialistes non affectĂ©s les deux biologistes nouvellement arrivĂ©s Abdou Moindze et Tadjidine Youssouf.

Ces mĂ©decins-spĂ©cialistes-contractuels toucheraient un salaire de 150.000 fc par mois, alors qu’ils devraient toucher presque le double pour leurs spĂ©cialitĂ©s respectives.

Conditions précaires

«Normalement, parmi les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, la santĂ© et l’éducation devraient ĂȘtre prioritaires dans la fonction publique, donc ces mĂ©decins ne devraient pas faire partie des mesures gĂ©nĂ©rales, surtout les spĂ©cialistes, d’autant plus qu’ils ne sont pas recrutĂ©s politiquement, mais pour les besoins de la santé», estime un responsable d’El-Maarouf, qui dĂ©plore le fait que l’hĂŽpital a fonctionnĂ© plusieurs annĂ©es sans biologiste...


Ces mĂ©decins-spĂ©cialistes-contractuels toucheraient un salaire de 150.000 fc par mois, alors qu’ils devraient toucher presque le double pour leurs spĂ©cialitĂ©s respectives.

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