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Hôpital de washili I Le personnel décide de fermer l’hôpital jusqu’à nouvel ordre

Hôpital de washili I Le personnel décide de fermer l’hôpital jusqu’à nouvel ordre

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Une trentaine de jeunes de la ville de Kwambani ya Washili a fait irruption à l’hôpital pour exiger le départ du major et d’une infirmière. Après l’intervention des forces de l’ordre, le personnel a décidé de fermer l’hôpital puis de transférer les patients à l’hôpital de Mbeni pour certains, et renvoyer les autres à leurs domiciles.

 

Le samedi 5 août dernier, aux environs de 10 heures, le centre de district sanitaire de la région de Washili a été le théâtre d’échauffourées. Une trentaine de jeunes issus de la localité de Kwambani a fait irruption à l’hôpital et s’est dirigée directement au bureau du major. Selon un témoin de la scène, le groupe a tenté à maintes reprises de défoncer la porte et faire sortir le major qui se trouvait à l’intérieur. Confrontée à la solidité de la porte, la bande s’est attaquée à la fenêtre. «L’un d’eux est parvenu à ouvrir la fenêtre et s’est emparé d’un ordinateur portable qui était sur la table», raconte notre interlocuteur qui a préféré rester anonyme.  «Ils réclamaient le renvoi non seulement du major mais aussi d’une jeune infirmière exerçant au sein de l’hôpital depuis un certain temps », relate-t-il.

 

Les forces de l’ordre n’ont pas tardé à arriver sur les lieux, et face à la résistance des jeunes, les gendarmes ont dû utiliser des grenades lacrymogènes pour maîtriser la situation puis embarquer tout ce beau monde à la brigade de Kwambani. De retour à l’hôpital, le personnel a décidé de fermer l’hôpital, de renvoyer chez eux « les patients dont l’état ne nécessitait pas un suivi à domicile » puis transférer les autres malades à l’hôpital de Mbeni. «Nous sommes des employés de l’Etat donc nous sommes tenus de faire un rapport pour expliquer tout ce qui s’est passé. Ce n’est pas la première fois mais c’est une histoire qui se répète tous les jours. Une fois, un médecin a quitté l’hôpital à cause de la pression qu’il subissait au quotidien. Cela est aussi arrivé au gestionnaire et aujourd’hui c’est le major et une infirmière qui sont ciblés. Le médecin-chef ne veut pas revenir tant qu’il ne sera pas rassuré que toutes les dispositions sont prises pour une stabilité pérenne au sein de l’hôpital», nous a longuement expliqué notre source.

Un vrai dialogue

Toujours selon les avis recueillis auprès des témoins sur place au moment des faits, la communauté pointe du doigt une mauvaise gestion, la dégradation des conditions de travail et de soins, indexant directement ces deux personnes comme principales responsables. « La communauté manifeste aussi sa colère après qu’un jeune stagiaire de Kwambani n’ait pas été recruté », nous a-t-on raconté.Contacté, le médecin chef de l’hôpital a expliqué que les jeunes en question exigent le départ d’une infirmière et du major. «Mais sincèrement, nous ne connaissons pas la raison exacte. Les éléments de la gendarmerie ont voulu rester pour nous surveiller pendant que nous travaillons mais j’ai dit à mon personnel que nous ne pouvons pas travailler dans ces conditions».

Pour Dr Nassurdine Djoumoi, «l’hôpital est un endroit où l’on doit se sentir en sécurité avant tout. Nous avons été obligés de fermer l’hôpital et attendre qu’un vrai dialogue entre nous et la communauté soit instauré pour ne pas que demain, moi ou un collègue soit agressé, menacé ou persécuté par un inconnu dans la rue ». «C’est regrettable de voir des gens venir exiger le renvoi d’un employé sans savoir comment cet employé a été recruté ni par qui », selon toujours le médecin-chef.A noter que ce dernier a été nommé par l’International Islamic Relief Organization (Iiro), une organisation internationale placée sous la tutelle de la ligue islamique mondiale, l’organisme qui gère d’ailleurs cet hôpital.

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