Depuis mercredi 2 août, le docteur Ahamed Chacour n’est plus médecin au service de la maternité. Il est désormais à la disposition du ministère de la Santé qui décidera de son sort. C’est à travers un courrier signé par le directeur général d’El-maarouf, que le gynécologue a appris sa suspension pour “faute grave”.
L’histoire ayant conduit à cette décision remonterait au mercredi dernier, 26 juillet. Ce jour là, une patiente originaire de Dzahadjou Itsandra a été transférée à la maternité d’El-maarouf. Arrivée sur place, Ichata Ali qui était hypertendue a donc pu être stabilisée par le docteur Seha.
Quelques heures plus tard, étant enceinte, la jeune femme accouchera “dans de bonnes conditions” selon la directrice des soins, Djamila Bacar. A l’en croire, ce n’est qu’aux environs de 22h que la patiente a commencé à convulser. Les infirmières qui assuraient la garde auraient appelé le Dr Chacour pour l’informer de la situation. Ce dernier aurait donné comme directive, de faire une analyse pour savoir si la patiente n’avait pas contracté le paludisme.
Sanctionné “sans être entendu”
Arrivé à l’hôpital, le docteur aurait donc décidé de la ramener au service de réanimation selon toujours les dires de Djamila Bacar.
D’après le rapport qu’on m’a remis, il était mentionné que le docteur serait arrivé à 01h21. Il décidera donc d’envoyer la patiente au service de réanimation. Le lendemain, 27, la femme s’en est allée
devait-elle ajouter. Si le docteur Chacour ne nie pas cette version des faits, il s’est dit, tout même, stupéfait qu’on l’ait suspendu en l’accusant pour “faute grave” sans avoir cherché à écouter sa version. Hier jeudi, il a relaté les faits comme il les aurait vécus.
“Les instructions que j’ai données émanent de la procédure standard de tous les médecins. Devant un tel scénario, on passe par là. Je vous rappelle également que la jeune avait convulsé deux fois et ce n’est qu’après la deuxième convulsion qu’ils m’ont appelé”, se défend-il. Une fois arrivé sur les lieux, il a constaté que “tout allait bien” et l’envoyer en réanimation n’était rien d’autre”qu’une mesure de prudence”.
“Avant d’envoyer ma patiente au service de réanimation, j’ai tout d’abord appelé le chef de service, le Dr Ridhoine et ce dernier m’a assuré que je ne devais pas m’inquiéter car il allait laisser des consignes” a-t-il fait savoir.
En revanche, “le temps mis par les ambulanciers avant de venir récupérer la patiente n’était pas sans risque”, estime le médecin qui a affirmé que durant le transfert, c’est la patiente elle-même qui s’est relevée sans l’aide de personne pour monter dans l’ambulance.
Durant tout ce temps je n’avais pas remarqué le moindre souci. Par contre une fois au service de réanimation, l’infirmière de garde avait refusé de nous laissé entrer pour deux raisons. La première, elle a dit n’avoir pas reçu la moindre instruction et la seconde, il n’y avait pas un médecin de garde. Alors est ce moi qui suis fautif ?
s’est-il exclamé. Dans toute cette histoire, l’ancien responsable de la maternité de Moroni a révélé un point qui, selon lui, mérite une attention particulière. Il aurait été sanctionné sans être entendu et sans même qu’on lui demande de rédiger un rapport.
Malgré cela, il aurait décidé d’en rédiger son propre rapport qu’il compte remettre aux responsables. “On m’a sanctionné sans que je puisse relater ma version. Ce qui est pire, même le conseil médical de l’établissement n’a pas été consulté dans cette décision”, regrette t-il.
A la fin de son intervention il s’est dit surpris qu’on l’ait informé du décès de la patiente que le 31 juillet soit le quatrième jour après les faits.
Une affaire à suivre…