logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Sommet Italie-Afrique I Azali Assoumani pour «des partenariats mutuellement bénéfiques»

Sommet Italie-Afrique I Azali Assoumani pour «des partenariats mutuellement bénéfiques»

Rencontre internationale pour la paix Se rencontrer maine loire | - Rencontre avec lenny kravitz   Rencontre femmes istres

image article une
Le président de l’Union africaine a demandé notamment à l’Italie, qui assure la présidence du G7, d’inscrire « la réforme de l’architecture financière internationale » dans l’agenda des futures grandes rencontres avec les grandes puissances de la planète. Azali Assoumani souhaite une augmentation du volume des investissements de l’IDA (Association Internationale de Développement), une filiale de la Banque mondiale, qui intervient dans le financement d’infrastructures diverses en Afrique.

 

À Rome, pour le sommet Italie-Afrique, le président de l’Union africaine a plaidé hier lundi pour «des partenariats mutuellement bénéfiques» entre les deux parties dans un contexte de tensions mondiales et de recomposition des principaux acteurs qui interviennent sur le continent. Le sommet a mobilisé les grandes voix de l’Europe et de l’Afrique : Azali Assoumani et Moussa Faki Mahamat, ainsi qu’une vingtaine de chefs d’Etat du continent, côté africain. La présidente de l’Union européenne, Ursula von der Leyen et le président du conseil européen, Charles Michel, ont donné, côté européen, un éclat au sommet, censé ouvrir « une nouvelle page » entre l’Afrique et l’Italie, selon les mots de Georgia Meloni, la cheffe du gouvernement italien.

Le Plan Mattei de 5,5 milliards d’euros

Des dirigeants des deux parties se sont retrouvés dimanche et lundi dans la capitale italienne pour évoquer les nouvelles bases d’une coopération gagnant-gagnant. Les autorités italiennes, confrontées aujourd’hui à des flux migratoires venant essentiellement d’Afrique, souhaitent bâtir un partenariat nouveau avec le continent pour, d’une part se positionner dans le marché des énergies renouvelables, et d’autre part, soutenir les politiques de développement en Afrique pour espérer contenir le phénomène de l’immigration qui accable l’Europe, l’Italie en particulier principal point de transit des migrants vers l’espace Schengen.Au cœur des échanges, le « Plan Mattei » pour l’Afrique d’une enveloppe de 5,5 milliards d’euros destinée à soutenir une gamme de projets dans de nombreux secteurs potentiels en Afrique, l’énergie en particulier. L’Europe souhaite coupler les projets initiaux de l’Italie avec les siens pour une meilleure harmonisation des programmes d’intervention du Vieux continent en Afrique. Ursula von der Leyen, citée par de nombreux medias, renouvelle un plan d’investissement de 150 milliards d’euros en appui au programme «Global Gateway» lancé il y a deux ans par les dirigeants africains et européens.


« Le partenariat avec l’Italie est hautement apprécié en Afrique et il est essentiel dans le cadre de la mise en œuvre de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAf) et du Plan d’action du Groupe de travail sur la sécurité alimentaire constitué par la Commission de l’Union Africaine, à la suite du Sommet Afrique - Etats-Unis», a d’abord souligné Azali Assoumani en préliminaire. «Ce n’est donc pas un hasard si l’Italie figure parmi les principaux investisseurs européens en Afrique avec des investissements directs estimés à 24,5 milliards d’euros en 2018. Au-delà des relations bilatérales entre l’Italie et les pays africains, l’Afrique place beaucoup d’espoir dans le cadre de la nouvelle présidence italienne du G7 », a-t-il ajouté.


Après avoir salué l’initiative de l’Italie, le président de l’Union africaine espère que la nouvelle forme de coopération entérinée à Rome épouse « des partenariats mutuellement bénéfiques » entre les deux parties. « Il est essentiel de travailler en toute synergie pour mettre à profit les nombreuses richesses naturelles dont dispose l’Afrique pour non seulement développer davantage le continent, renforcer notre partenariat mais aussi et surtout, mettre fin aux flux migratoires souvent meurtriers, des africains ayant perdu tout espoir de vie meilleure, dans leur continent », a souligné Azali Assoumani pour qui tout doit se faire pour les actions prennent « en compte des intérêts économiques collectifs de nos pays».Secteur agricole, énergies renouvelables, infrastructures, le patron de l’Union africaine n’a pas manqué de mettre en avant les potentialités du continent et les fenêtres d’investissements ouvertes pour soutenir les politiques des Etats visant à lutter contre la pauvreté et à créer des emplois au profit de la jeunesse.

Secteur agricole, énergies renouvelables, infrastructures

« J’ose espérer que ce sommet va constituer une opportunité d’encourager l’Italie et nos autres partenaires bilatéraux à contribuer davantage aux efforts de reconstitution des Ressources du FIDA mais également aux autres initiatives visant à renforcer la sécurité alimentaire et à assurer la transformation des systèmes de production alimentaire en Afrique, entre autres», a-t-il souligné. « Il en va de l’amélioration des conditions de vie de millions de personnes à travers le monde et en Afrique en particulier, où la contribution du secteur agricole à la création d’emplois et de revenus demeure essentielle », a ajouté Azali Assoumani.


Pour y parvenir, le président de l’Union africaine a demandé notamment à l’Italie, qui assure la présidence du G7, d’inscrire «la réforme de l’architecture financière internationale» dans l’agenda des futures grandes rencontres avec les grandes puissances de la planète. Azali Assoumani souhaite une augmentation du volume des investissements de l’IDA (Association Internationale de Développement), une filiale de la Banque mondiale, qui intervient dans le financement d’infrastructures diverses en Afrique.


« J’espère que ce Sommet sera également l’opportunité de mobiliser davantage de financements en faveur de l’Association Internationale de Développement, IDA, pour plus de développement en Afrique », a-t-il plaidé. « J’en appelle au soutien actif de l’Italie au plaidoyer de l’Afrique en faveur de la réforme de l’architecture financière internationale et d’une gouvernance économique mondiale, plus juste et plus inclusive reflétant les réalités politiques, économiques et sociales actuelles », a-t-il insisté.

Un appel à la fin de la guerre à Gaza

Georgia Meloni, vantant les potentialités de l’Afrique, dit vouloir mettre son pays au cœur des investissements futurs à engager dans le continent en mettant en œuvre «le Plan Mattei » sans délai. «Je tiens à souligner que cette initiative a le potentiel d’accompagner les ambitieuses initiatives menées par les pays africains pour résorber le déficit en infrastructures énergétiques, physiques, numériques, agricoles, sanitaires et résilientes au climat, et contribuer ainsi à leur croissance économique», lui a répondu Azali Assoumani au nom de ses pairs africains qui insiste encore sur la nécessité de «mobiliser davantage de financements en faveur de l’Association Internationale de Développement, IDA, pour plus de développement en Afrique».


Se disant écœuré par ce qui s’est passé le 7 octobre, les bombardements à Gaza, la mort des civils innocents et les souffrances du peuple palestinien, Azali Assoumani a une nouvelle fois sollicité les leaders présents à travailler en faveur de la paix. «J’appelle la communauté internationale à se mobiliser davantage pour trouver une solution définitive aussi bien à la guerre russo-ukrainienne qu’au conflit israélo-palestinien, qui affectent durement non seulement les pays concernés mais aussi le monde dans son ensemble», a-t-il conclu.

Commentaires