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Ce fut leur premiĂšre dĂ©monstration de force. Le mouvement de la jeunesse âSidekinaâ a organisĂ© une rencontre avant hier matin au Foyer des femmes de Moroni en prĂ©sence du chef de lâĂtat, Azali Assoumani, des membres de son gouvernement, des gouverneurs Hassani Hamadi et Said Mohamed Fazul, du comitĂ© de pilotage des assises et de nombreux jeunes pour justement sensibiliser ces derniers sur leur importance et leur place dans les assises nationales Ă venir.
InvitĂ©e Ă prendre la parole, une Ă©tudiante de lâUniversitĂ© des Comores rĂ©pondant au nom de Nouzlat a tenu Ă rappeler quâen parlant de la jeunesse, âlâUniversitĂ© des Comores a 14 ans dâexistence, six promotions licenciĂ©es mais au final, on constate que ces jeunes sont au chĂŽmage ou au mieux dans des stages Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©eâ. Partie en sanglot, elle parvient Ă affirmer quâaujourdâhui,
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lâuniversitĂ© est devenue une fabrique de chĂŽmeurs ou dâespoirs de visas pour certains qui veulent âfoutreâ le camp.
En effet, les jeunes dĂ©plorent les stages de plusieurs annĂ©es sans espoir si ce nâest quâĂ la fin, âon vous dit de vider les lieux sous prĂ©texte quâon nâest pas du mĂȘme bord politique que les dĂ©cideursâ. Ils fustigent Ă©galement lâattitude des politiques qui ne sâintĂ©resseraient Ă la jeunesse quâĂ lâaube dâune Ă©lection.
DĂ©fendre les rĂȘves de la jeunesse
Prenant la parole au nom de la jeunesse, Djamil Ben Ali estime que la jeunesse ne peut pas cautionner que certains aillent aux assises et tranchent pour elle. âQue les jeunes soient impliquĂ©s dans la gestion de lâĂtat. Le pays est constituĂ© de 65% de jeunes de moins de 35 ans mais dans lâĂ©tat actuel du pays, ces jeunes font face Ă des stages interminables. Au lieu dâaccompagner ces derniers, les institutions financiĂšres ne prĂȘtent de lâargent quâaux riches.
Elles demandent aux jeunes porteurs de projets, des garanties insurmontables Ă lâimage dâune grande quantitĂ© dâor et des terrains. Ces conditions poussent des jeunes pourtant formĂ©s, Ă tenter la route de la mer pour se poser ailleursâ a-t-il dit sans crainte aucune. Le mouvement âSidekinaâ prĂ©voit des ateliers entre jeunes pour proposer un document contenant lâensemble de leurs propositions.
La reprĂ©sentante des femmes pointe quant Ă elle, la propension des femmes Ă rester au foyer pour les sĂ©ries plutĂŽt que de sâimpliquer dans la gestion du pays.
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Les femmes nâont rien Ă envier aux hommes car nous avons les mĂȘmes droits et devoirs. Pourtant, il nây a que les hommes qui dĂ©cident. A titre dâexemple, mĂȘme dans les grands mariages, seuls les hommes ont le statut de notable a rappelĂ©, Dr Layal.
Intervenant en dernier, Azali Assoumani est revenu sur le licenciement de plusieurs milliers de jeunes et sur son slogan de campagne âun jeune, un emploiâ. âUn jeune, un emploi est un engagement que je compte tenir mais il sâagit dâune conception politique, une stratĂ©gie de lutte contre le chĂŽmage durablement. Jâentends vos voix, je partage vos craintes lĂ©gitimes mais sachez que câest Ă vous, de vous et pour vous que je puise ma volontĂ© de faire des Comores, un pays Ă©mergentâ a expliquĂ© le chef de lâĂtat.
Lors de cette premiĂšre rencontre avec la jeunesse depuis son retour aux responsabilitĂ©s, le locataire de Beit-salam se dit trĂšs soucieux âdu contrat social et des engagementsâ quâil a pris auprĂšs de la population comorienne.
âLa jeunesse a toujours Ă©tĂ© au centre de mon combat politique. Vous ĂȘtes les adultes de demain et ces assises sont pour vous. Vous devez aller aux assises et prendre votre place parce que personne ne vous la donnera. Nâacceptez pas quâon vous implique dans un dĂ©bat sur une tournante qui donne le tournis. Vous devez parler dâune seule voix, vous mobiliser sur lâensemble du territoire national et dĂ©fendre votre rĂȘveâ a exhortĂ© Azali Assoumani. Une phrase a cependant marquĂ© les esprits et elle revient au Mufti, SaĂŻd Toihir qui a affirmĂ© que âles assises sont obligatoires et sans elles, nous ne serons pasâ.