C’est hier, mardi 30 juin, que l’Assemblée de l’Union a clôturé la première session ordinaire de l’année 2020, pour la 10ème législature. Une clôture qui devrait avoir lieu le dernier vendredi du mois comme cela est stipulé dans les textes en vigueur. La cérémonie solennelle a vu la présence de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de l’Intérieur chargé des relations avec les institutions, Mohamed Daoudou, le ministre des Finances et du budget, Saïd Ali Saïd Chayhane, entre autres.
Le président du parlement a prononcé son discours axé sur trois points. Tout d’abord, Moustadroine Abdou a dressé le bilan de trois mois de session. Il a cité, entre autres, l’organisation d’un atelier d’installation, au début de la session, qui a permis aux députés nouvellement élus de prendre connaissance du cadre juridique qui régit l’institution, ainsi que les pratique parlementaires. Le patron de l’Assemblée nationale a annoncé qu’avec la collaboration du chef de l’État et du gouvernement, l’institution parlementaire va commencer bientôt à apurer la dette du personnel contractuel. Il reviendra sur la date du 22 avril dernier, à laquelle le président de la République, Azali Assoumani, s’est prêté à l’obligation constitutionnelle, conformément à l’article 65 de la constitution, en prononçant son discours annuel sur l’État de la nation.
L’élu de la cinquième circonscription électorale de Sima (Ndzuani) est revenu également sur l’agenda de travail de la session parlementaire, avec 11 projets de lois déposés auprès de l’Assemblée pour examen et adoption. «Sur ces 11, cinq ont été adoptés, et 6 sont en examen au niveau des commissions», a indiqué Moustadroine Abdou, soulignant que les députés ont eu à exercer leurs missions de contrôle de l’action gouvernementale, à travers l’invitation de certains ministres devant les différentes commissions, sur des dossiers relevant de leurs compétences respectives, mais également dans le cadre des séances plénières consacrées aux questions orales aux membres du gouvernement. Le président de la 10ème législature a ensuite donné son appréciation sur les grandes questions d’actualité qui ont marqué la session. Il a commencé par la crise sanitaire du Coronavirus, qui au cours du dernier trimestre, a endeuillé beaucoup de famille dans le monde.
Cinq projets de lois sur onze adoptés
Moustadroine Abdou s’est réjoui de la façon avec laquelle le président de la République ainsi que son gouvernement gèrent la pandémie sachant qu’ils ont anticipé et pris les dispositions qui s’imposaient, aussi bien sur le plan sanitaire que social et économique.
Le président du parlement a rendu un hommage appuyé au personnel médical, aux forces de défense et de sécurité et aux volontaires des mouvements associatifs et des communautés villageoises, «qui se sont distingués par leur courage, leur bravoure et leur sens du sacrifice dans la bataille contre la Covid-19». S’agissant de l’affaire de la citoyenneté économique, c’est, pour lui, un procès contre la justice. Ainsi, il a rappelé qu’il s’agit d’un dossier qui attire l’attention de tout le monde. «Pour l’aboutissement de l’enquête parlementaire sur ce dossier, l’exécutif a bien voulu confier son traitement à la justice. Nous restons confiants, et espérons que justice sera bientôt rendue», a-t-il espéré. Le chef du parlement a insisté que «personne n’est au-dessus de la loi, et que nul ne peut donc prétendre pouvoir s’y soustraire, au bénéfice d’un privilège quelconque». Moustadroine Abdou a encouragé les autorités judiciaires à travailler sereinement, à «l’abri de toute influence et ingérence, pour l’intérêt de tous les justiciables, indépendamment de leurs statuts et de leurs positions politiques».
Ouverture et partenariat
L’élu de la région de Sima a abordé la question de 2021 et s’est adressé à ceux qui réclament des élections en 2021. Il leur a répondu que conformément à l’agenda politique en vigueur, issu des Assises nationales, du référendum constitutionnel, les prochaines échéances électorales sont prévues en 2024. «Quiconque voudra transgresser les lois et les règles que le peuple souverain a librement choisies doit se préparer à répondre devant la justice. Nous appelons à l’intransigeance et à la sévérité de la loi, face aux fauteurs de troubles et aux apprentis déstabilisateurs», a-t-il mis en garde.
Par rapport à la diplomatie parlementaire, le président de l’Assemblée a annoncé que le cap est pris en direction de plus d’ouverture de l’institution au reste du monde, avec le développement de nouveaux liens et partenariats, tout en consolidant les acquis avec leurs partenaires historiques, tels que l’Assemblée de la République populaire de Chine. Il a annoncé la tenue, dans les prochains jours par visioconférence, de la cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres du groupe comorien au sein du parlement arabe.