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Suite à la signature de la feuille de route entre la France et l’Union des Comores par le ministre des Affaires étrangères, Soeuf Mohamed El Amine et son homologue français, Jean-Yves Le Drian, le 12 septembre 2017 au Quai d’Orsay, l’actualité diplomatique entre les deux pays sur la question de Mayotte défraie la chronique. Le Comité Maore a organisé une conférence de presse, le vendredi 6 octobre au restaurant Lulu pour apporter son point de vue par rapport à cette feuille de route et sa teneur.
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La concession des Comores
A cet occasion, le président fraîchement élu du Comité Maore, Faouzi Ahamada, a tenu à rappeler qu’ils restent “fermes et catégoriques” suite à ce qui circule sur une éventuelle gratuité du visa d’entrée à Mayotte. Leur seule et unique position, est la suppression définitive du visa Balladur, qui est responsable de la mort de milliers de comoriens dans le bras de mer séparant Mayotte et les autres îles de l’archipel. Pour eux, la rencontre entre les deux ministres des Affaires étrangères laisse entendre un assouplissement du visa d’entrée à Mayotte, “or que ce n’est pas la question, puisqu’il restera toujours réservé aux élites comoriennes”.
Pour Me Marco Raymond, un renoncement de ce genre de la part de la France a toujours un prix Ă payer ou une concession pour la partie comorienne.
Soit notre pétrole, soit accepter le changement de nom de la Commission de l’océan indien en Communauté des Etats, pour permettre à Mayotte de participer en tant que communauté, ou autre chose, mais, le ministère des Affaires étrangères cache quelque chose aux Comoriens, fait-il comprendre.
Le président du Comité Maore dénonce cette feuille de route, qui selon les commentaires des uns et des autres, stipulerait que des éléments de l’armée française vont renforcer la police aux frontières comoriennes, pour la surveillance des mouvements de la population comorienne entre les îles de l’archipel ainsi qu’une possibilité, que, ce”visa de la mort” soit délivré par le ministère de l’Intérieur.
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Un mépris de l’Etat français
Aux yeux du Comité Maore, ça symbolise un mépris de l’Etat français vis-à -vis du peuple comorien. “C’est suite à ces inquiétudes que nous exigeons que cette feuille de route soit rendue public, pour que le peuple comorien sache à quoi s’attendre de cet accord”, déclare Faouzi Ahamada. Suite aux dernières évènements survenus dans l’île de Mayotte et qui ont conduit les autorités françaises à différer cette feuille de route à la demande des élus Mahorais, Faouzi Ahamada propose la dissolution du Haut conseil paritaire (Hcp), qu’il accuse de ne pas servir les intérêts comoriens.
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La politique du bâton et de la carotte
Pour le Comité Maore, les négociations ne sont pas la voie qui fera revenir l’île de Mayotte dans son giron naturel. Il propose ainsi que la question soit réintroduite à l’ordre du jour du conseil de sécurité de l’Onu. Le président du Comité Maore a fait savoir qu’à l’approche du sommet de l’Onu, une délégation comorienne est toujours conviée au Quai d’Orsay, pour aller calmer les interventions de la partie comorienne à la tribune des Nations Unies.
“Heureusement que le chef de l’Etat a compris la politique du bâton et de la carotte de la France et nous tenons à saluer son discours lors du 72ème assemblée générale, même si lors de sa conclusion, il est revenu sur la question des négociations qui n’a rien apporté, depuis 42 ans”, souligne-t-il. Avant de poursuivre que “on ne comprend pas que la France, qui, suite à la crise catalane, appelle à l’unité de l’Espagne alors que derrière, elle a pris une partie de notre territoire”.
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Une stratégie d’affaiblissement
Pour illustrer le mĂ©pris de l’Etat français envers l’Etat comorien, Ahmed Djaffar est revenu sur les derniers Ă©vènements de l’assemblĂ©e nationale et du sĂ©nat français. Le dĂ©putĂ© Mahorais, Mansour Kamardine est Ă©lu prĂ©sident du groupe d’amitiĂ© France-Comores tandis que le sĂ©nateur de la RĂ©publique en marche issu de l’île de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi, vient d’être dĂ©signĂ© vice-prĂ©sident du sĂ©nat. “Tout ça c’est pour donner de la force aux sĂ©paratistes mahorais et affaiblir la partie comorienne”, dira-t-il.Â
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