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Une conférence de presse a été convoquée, le samedi 8 mars, par l’exécutif de l’île de Ndzuani pour «clarifier aux yeux de l’opinion la situation actuelle». Cette situation, c’est la crise qui secoue l’Assemblée de l’Union, née de celle qui a ébranlé, pendant plusieurs semaines, le Conseil de l’île de Ndzuani, à cause de l’absence de majorité, due à la déchéance, il y a quatre mois, de l’un de ses élus par la Cour constitutionnelle (son siège est resté jusqu’à ce jour vacant).
Pour rappel, la dĂ©signation de deux listes diffĂ©rentes (une de l’opposition et une autre du parti au pouvoir Ă Ndzuani)  de reprĂ©sentants du Conseil insulaire Ă l’AssemblĂ©e nationale a provoquĂ©, Ă l’ouverture de la session ordinaire de celle-ci le vendredi dernier, une mĂ©sentente en son sein, qui a abouti Ă une mise en cause de l’actuel prĂ©sident de l’institution parlementaire et de son bureau par une partie des reprĂ©sentants de la Nation.Â
Les confĂ©renciers sont revenus sur ces Ă©vĂ©nements, donnant leur version des faits, Ă l’opposĂ© bien entendu de celle des conseillers de l’opposition. Car selon eux, «la vraie sĂ©ance plĂ©nière pour la dĂ©signation des trois Ă©lus devant aller Ă Â l’AssemblĂ©e nationale s’est tenue dans l’hĂ©micycle du Conseil de l’île, avec Ă l’ouverture la prĂ©sence des Ă©lus du pouvoir comme de l’opposition, tandis que le procès-verbal envoyĂ© Ă l’AssemblĂ©e par les Ă©lus de l’opposition a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© dans un bureau de Comores TĂ©lĂ©com, ou se serait tenue leur rĂ©union», a notamment indiquĂ© le commissaire Daoudou Attoumane, chargĂ© des relations avec les institutions de l’Union.Â
Et d’ajouter : «Nous entendons pourtant que c’est cette deuxième liste qui est en passe d’être admise à l’Assemblée, ce qui est vraiment triste et contre la loi…»
Les questions des journalistes ont, toutefois, tournĂ© autour du curieux personnage d’Abdoulkarim Youssouf, le conseiller de la trente-troisième circonscription Ă l’origine  de la crise  actuelle (ou du moins de sa dernière pĂ©ripĂ©tie), et sur les explications que peut donner l’exĂ©cutif par rapport aux multiples revirements de ce dernier.Â
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Abdoulkarim, c’est pour rappel celui qui a été élu conseiller de l’île en 2015 avec l’étiquette du parti Updc (Union pour le développement des Comores), qui a retourné sa veste le 22 mars dernier (par une déclaration à la radio publique de l’île) au profit du gouverneur Salami, qui a ensuite été revu avec ses anciens compagnons de l’opposition, trois jours plus tard lors d’une conférence de presse, à Moroni pour dénoncer «la violation des textes de loi en vigueur par le gouverneur Salami», et qui a par la suite fourni une lettre de procuration à Saïd Mohamed, un conseiller du parti du même gouverneur Salami, Juwa, pour le représenter à la séance de vote des trois conseillers de l’île devant siéger à l’Assemblée nationale cette année, après avoir déjà fourni une procuration le jour de la conférence de presse à Moroni à l’un de ses amis opposants, Rakib Ahmed.
Un vrai parcours d’agent double, qui ne dérange en rien le pouvoir anjouanais. «L’on n’est pas ici pour parler d’Abdoulkarim comme personne honnête ou pas, mais de la tournure que les choses prennent à l’Assemblée nationale…», a rétorqué la secrétaire générale du gouvernorat, Dhouria Salim.
Avant lui, un conseiller du gouverneur, Ă qui un journaliste a rappelĂ© les propos, accusant le gouverneur d’un homme «prĂŞt Ă tout, quitte Ă corrompre un conseiller»,  tenus par Abdoulkarim Ă la confĂ©rence de presse du 25 mars, a demandĂ© «des preuves sonores» desdits propos, et accusĂ© les journalistes prĂ©sents de «poser des questions qui dĂ©notent leur parti pris». Â