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Comment garantir des élections crédibles le 24 mars prochain ? Depuis la publication du calendrier électoral, c’est désormais la question que tout le monde se pose. Même si les organes de gestion des élections promettent de respecter la loi, les candidats demandent plus de garantie. S’il y a un mécanisme appelé cadre de concertation dont la mise en place est en cours, pour justement s’assurer que les votes se déroulent dans un climat de transparence, les missions d’observation, elles aussi, auront un rôle à jouer dans ce processus. Ces dernières ont fait leur preuve au cours de ces dernières décennies.
En 2016, il y a eu la présence de la plateforme comorienne de veille citoyenne (Pvc). Malgré une couverture assez limitée lors des dernières élections (50% sur le terrain) celle-ci compte renouveler cette expérience en couvrant tout le territoire national. Contrairement au précédent scrutin, cette année, l’institut Gorée apportera son expertise technique à la plateforme. L’expertise nationale prendra le relai. «La plateforme prévoit de déployer des observateurs permanents à raison de 1 personne par bureau. Nous serons présents dans les 740 bureaux du pays. Un canal sera mis en place, l’histoire de garder le contact avec nos hommes, ils feront le point en temps réel. Ils y seront jusqu’à récolter les résultats. De notre part, nous les compilerons avant de les confronter avec ceux qui seront annoncés par la Commission électorale nationale indépendante et la Cour suprême», a indiqué le coordinateur national de la plateforme, Salim Soulaimana.
La mobilisation des partenaires se poursuit, a-t-il fait savoir. Le Pnud et l’Union européenne ont accepté le principe. L’Ue va mettre la main à la poche. Elle a promis une enveloppe de 300.000 euros.
Recueillir les résultats
en temps réel
La Ceni a donnĂ© son feu-vert pour que la plateforme comorienne de veille citoyenne obtienne le statut d’observateur. «Nous voulons obtenir les rĂ©sultats des bureaux quelques secondes après la fin du dĂ©compte. Il faut savoir que ce scrutin est irrĂ©gulier. Nous n’avons eu que trois mois au lieu de neuf pour se prĂ©parer. Il y aura surement quelques soucis. En tout cas, nous sommes entretenus avec la communautĂ© internationale, nous leur avons exposĂ© la situation actuelle des choses», a ajoutĂ© le vieux syndicaliste. Â
Le processus de recrutement du personnel d’appui est sur la bonne voie, d’après Salim Soulaimana. Il prĂ©cisera qu’en ce moment la Pcv, composĂ©e de 27 organisations et plateformes, procède Ă une rĂ©actualisation de ses bases de donnĂ©es. «Il sera intolĂ©rable de recruter un observateur qui, au final, se rĂ©vèlera ĂŞtre un partisan d’un tel candidat. «Cela risque d’entacher l’image de notre travail et notre crĂ©dibilité», a insistĂ© le coordinateur. Sur le plan technique, le GorĂ©e institue est attendu Ă Moroni sou peu. Sa mission aura un sĂ©jour d’au moins deux mois. Celle-ci assistera les Ă©quipes de la plateforme, dans de nombreux domaines. «La Ceni doit jouer pleinement son rĂ´le. On constate les intimidations ici et lĂ . Cela ne favorise pas notre rĂ©putation en termes de dĂ©mocratie. Les choses ne vont pas dans le bon sens. J’interpelle les membres des bureaux de vote et les responsables des Ceci et des Ceii Ă s’en ternir sur le respect strict des règlements. Ils ont prĂŞtĂ© serment. La paix dans notre pays dĂ©pend de leurs comportem                Nous voulons que les rĂ©sultats qui seront publiĂ©s par la Cour suprĂŞme reflètent de la rĂ©alitĂ© des urnes», a-t-il rappelĂ©.Â
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Abdou Moustoifa