Dès l’aube, les forces de l’ordre, la Cour suprême, la Ceni, ses démembrements et le matériel électoral étaient en place. A Mutsamudu, les 39 bureaux, ainsi que les 11 de Mirontsi, ont ouvert les portes à 7h00, et les premiers électeurs ont émargé à 7h30. Malgré une pluie persistante, les bureaux de vote, notamment à Mirontsi, ont enregistré une forte affluence. Cette météo défavorable n’a pas découragé les électeurs de cette commune. En revanche, au collège de Shiwe Hapandre, le taux de participation est resté faible, pendant toute la journée contrairement aux 5 bureaux de l’école de Misiri où l’affluence était forte. Cependant, des accusations « de bourrages d’urnes, d’intimidations, de trahisons et de menaces d’exclusion des bureaux» ont été rapportées par des électeurs, des candidats et leurs suppléants. Aucune preuve n’a été apportée. Ces nombreuses dénonciations, bien que fréquentes, n’ont pas été étayées par des éléments matériels concordants, mais se basent sur des témoignages factuels. Les bureaux de Gungwamwe, Hapanga, Hamumbu et Shitsangani ont été particulièrement cités comme étant «là où il y a eu le plus fraudes», selon des candidats, des mandataires et quelques électeurs.
Aynoulhouda Jaffar, candidat indépendant, a exprimé son indignation face à un processus électoral qu’il qualifie d’»injuste et nuisible». «Les accréditations de mes mandataires ont été délivrées au nom de mon directeur de campagne, ce qui a retardé leur accès aux bureaux de vote. À leur arrivée, des urnes étaient déjà remplies. Mes mandataires ont été intimidés et menacés d’exclusion pour permettre à des tiers de bourrer les urnes. Face à cette situation, je m’en remets à Dieu pour la suite», a-t-il déclaré. De son côté, Madiane Moufidhou, un autre candidat indépendant, partage des observations similaires, qualifiant les faits de «profondément troublants». Il a déploré un manque présumé de transparence. «Les urnes étaient déjà remplies à l’arrivée de mes mandataires. Dans certains bureaux, les procès-verbaux ont été signés avant la fin du vote. Les mandataires ont été menacés d’expulsion. Pourtant, nous avions initialement confiance dans le processus électoral», a fait savoir le candidat.
De son côté, Saïd Yacine Saïd Hachim, le troisième candidat indépendant, a tenu un discours plus mesuré : «tout s’est bien passé», a-t-il affirmé, tout en reconnaissant que «certains mandataires l’ont trahi».
Le candidat a affirmé n’avoir pas constaté «de fraudes ni lors de ses tournées ni via ses mandataires». Il est à noter que dans certains bureaux, comme Gungwamwe 1 et 2, le dépouillement a commencé dès 16h00. Lors du scrutin, la présence de deux structures d’observation a été notée. C’est celui de la Force en attente de la région Afrique orientale (Easf) et la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl). Par ailleurs, le collectif Karalala – les Sentinelles des urnes – a appelé ses membres à signaler tout cas de fraudes.