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Un mois après la signature du décret N°17-115/PR portant nomination des membres du Comité de pilotage des assises dans lequel on retrouve le nom du vice-président de l’Assemblée nationale (Au), Maoulana Charif en tant que représentant de cette institution nationale, les députés de l’opposition ont tenu une conférence hier matin au palais du peuple pour affirmer que l’actuel vice-président de l’Au n’est en rien leur représentant.
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Pour ces dĂ©putĂ©s qui sont contre l’organisation des assises du moins “sous la forme actuelle” ont tenu Ă informer que le dĂ©putĂ© Maoulana Charif Ă©tait prĂ©sent dans le ComitĂ© de pilotage des assises nationales (Cpan) “en son nom propre ou au nom de son parti mais certainement pas au nom des dĂ©putĂ©s”. “La majoritĂ© des dĂ©putĂ©s ne soutiennent pas les assises telles qu’elles sont prĂ©parĂ©es. On ne peut pas concevoir qu’on organise un Ă©vĂ©nement national aussi important et en exclure les reprĂ©sentants de la nation”.Â
Nous saisissons cette occasion pour vous informer que le député Maoulana Charif ne nous représente pas car ni le bureau de l’Au, ni la conférence des présidents ou les groupes parlementaires encore moins l’assemblée générale n’ont pris cette décision. Ajoutons le fait qu’il soit un cadre du parti au pouvoir sans qu’il y ait un autre de l’opposition a avancé, le député Abdallah Tocha Djohar.
Un problème de légitimité
Si les députés estiment qu’aucune structure habilitée n’a pris la décision d’envoyer Maoulana Charif au sein du Cpan, ils estiment par conséquent que ce dernier n’a “ni le droit ni la légitimité de parler en notre nom”. “Nous rejetons catégoriquement notre représentant” chantent ces élus en chœur avant qu’un d’eux à savoir le député Nassim ne signale “qu’on ne nous a jamais saisis officiellement ni pour l’organisation des assises encore moins pour choisir un représentant. Nous déplorons donc qu’on ait écarté les députés seuls habilités à parler au nom du peuple qui les a élus”.
Avant d’aller plus loin, il faut sans doute préciser que bien que disant parler au nom de la majorité des députés, il n’y a eu que 7 conférenciers et un huitième qui a été evoqué.
Toujours est-il que Tocha Djohar continue en expliquant que le Mouvement du 11 août (M11) s’est emparé des prérogatives reconnues aux députés car selon lui, un tel événement d’envergure devait laisser la part belle à la représentation nationale et aux représentants de la nation. Raison pour laquelle, “toutes les voies légales seront empruntées au nom des députés qui ne soutiennent pas les assises. Quatre députés que sont Ali Mhadji, Mohamed Bacar Dossar, Saïd Mohamed Elface et Abdallah Tocha Djohar vont mener le combat pour la place et les prérogatives qui reviennent aux députés” a ajouté le représentant d’Itsandra Sud.
Pour les conférenciers, le M11 et certains membres du Cpan n’ont aucune légitimité car “n’ayant aucune représentativité et ayant subi des revers historiques lors des diverses élections”. Insistant sur la nécessité d’organiser les assises, les députés estiment toutefois que celles-ci doivent respecter les pros pouvoir, les antis pouvoir et les non-alignés.
Pour le député Ali Mhadji, nous allons droit dans le mur au rythme où vont les choses et ce n’est que la suite logique de la suppression de la commission anti corruption, la paralysie de la Cour constitutionnelle que d’aucuns nous affirment que les prérogatives seront transférées à la Cour suprême et l’affaiblissement de la justice. La logique voudrait que le gouvernement accompagne les assises mais au lieu de ça, nous assistons à une campagne digne d’une période électorale.
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Membre du Mouvement du 17 février, le député Saïd Mohamed Elface parle quant à lui, d’un congrès pour la Crc et qu’on a choisi un cadre de ce parti pour représenter l’Au “tout comme ils ont pris quelqu’un qui n’est pas conseiller pour représenter le conseil de l’île de Mwali”. A les entendre, les autorités actuelles ont oublié les autres impératifs de la vie et se sont focalisées uniquement sur les assises.