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Mayotte dans “Appels sur l’actualitĂ©â€ : “Trouver la bonne formule pour un mieux vivre ensemble”

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Le contentieux opposant les Comores Ă  la France au sujet de l’üle comorienne de Mayotte a Ă©tĂ© largement dĂ©battu, lundi 14 mai, dans “Appels sur l’actualitĂ©â€, une Ă©mission de la Radio France internationale (Rfi) animĂ©e par Juan Gomez. L’animateur fera d’emblĂ©e une brĂšve historique du contentieux depuis le rĂ©fĂ©rendum d’autodĂ©termination de dĂ©cembre 1974 jusqu’à la tension actuelle.

 

“Entre la France et les Comores, les relations se sont tendues. Sur fonds de conflit territorial, le prĂ©sident Azali refuse de laisser rentrer sur son territoire les citoyens comoriens refoulĂ©s de Mayotte. Du coup, Paris a dĂ©cidĂ© de suspendre la dĂ©livrance des visas aux Comoriens”, expose-t-il sur la page Facebook de l’émission. Une vingtaine de minutes durant, des intervenants de tous bords se sont succĂ©dĂ©s Ă  l’antenne pour faire part de leurs impressions. Le premier appel est venu d’Abdoulhalime, un Comorien qui habite en France.Ce dernier soutient l’appartenance de Mayotte Ă  l’ensemble comorien. Il citera en appui le droit international qui ”reconnait Mayotte comme faisant partie de l’Union des Comores”.

Abdoulhalime insistera par ailleurs sur le fait qu’”on minimise cet aspect-lĂ  dans les medias français. À la limite on passe d’un trait comme si c’était un dĂ©tail, alors que ce n’est pas un dĂ©tail”. S’agissant du rĂ©fĂ©rendum de 1974 et de la dĂ©cision prise par l’ancienne puissance coloniale de considĂ©rer les rĂ©sultats Ăźle par Ăźle, au lieu de les prendre dans leur ensemble, il simplifiera en disant que “c’est comme si,par exemple, on disait que le prĂ©sident actuel ne serait pas le prĂ©sident de Marseille parce qu’à Marseille il n’aurait pas fait la majoritĂ©

Un seul peuple

Au sujet du “droit des peuples Ă  disposer d’eux-mĂȘmes”, notre intervenant rĂ©torque “qu’il n’y a jamais eu de peuple anjouanais, ni de peuple grand comorien, ni de peuple mahorais, ni de peuple mohĂ©lien. Il a toujours existĂ© un peuple comorien”. Et de prĂ©ciser que l’histoire des Comores ne commence pas avec le rĂ©fĂ©rendum de 1974, mais bien avant l’arrivĂ©e des Français. Abdoulhalime s’allie ainsi aux propos du ministre des Affaires Ă©trangĂšres comorien, Souef Mohamed El-Amine, qui avait dĂ©clarĂ© que “les Comoriens qui sont Ă  Mayotte peuvent rester lĂ -bas parce qu’ils sont chez eux”. Accepter que ces dits “clandestins” soient expulsĂ©s reviendrait, dit-il, Ă  “reconnaitre que Mayotte c’est la France, ce qui n’est pas le cas”. Pour lui, la suspension de la dĂ©livrance de visas ne sera pas productive, parce qu’”elle ne fait que renforcer la conviction des Comoriens de l’appartenance de Mayotte Ă  l’Union des Comores”.


Samiya, reprĂ©sentante du Collectif de la 3Ăšme voie, qui appelait depuis Ngazidja, s’attardera sur l’occupation “illĂ©gale” de l’üle de Mayotte par la France.”Mayotte est comorienne de par l’histoire, la gĂ©ographie, la culture, la tradition et mĂȘme les liens familiaux qui unissent les populations des quatre Ăźles. Des faits qu’on ne peut pas nier”, fait-elle valoir. RelancĂ©e par l’animateur sur la volontĂ© des Mahorais de rester Français, la militante du Collectif de la 3Ăšmevoie allĂšgue que “les Mahorais peuvent rester français, tout comme certains Comoriens des autres Ăźles qui ont la nationalitĂ© française, mais le territoire de Mayotte appartient aux Comores”. Elle enverra au passage une pique Ă  la France, laquelle prendrait Ă  contresens l’histoire de l’humanitĂ©, en entretenant une colonisation achevĂ©e depuis 60 ans.

“Mieux vivre ensemble”

Sur ce point, Aziz, un Comorien rĂ©sidant Ă  Paris, “ne peut pas comprendre qu’un membre permanant du conseil de sĂ©curitĂ©, qu’est la France, puisse se permettre de violer un texte des Nations unies”, en l’occurrence la charte sur la dĂ©colonisation, et de passer outre la vingtaine de rĂ©solutions prises par l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. ”Comment comprendre que la France puisse aujourd’hui contester l’annexion de la CrimĂ©e, alors qu’elle se conduit de la mĂȘme façon avec les Comores”, fustige-t-il.Aziz rappellera aux autoritĂ©s comoriennes qu’elles ne peuvent pas se permettre, vis-Ă -vis de leur opinion publique, d’accepter le retour de soi-disant “clandestins” sur leur sol.


“C’est d‘une bassesse indigne d’une grande puissance. Le ministre des Affaires Ă©trangĂšres a raison de ne pas cĂ©der Ă  ce chantage. Il faut qu’il aille plus loin dans sa dĂ©marche, qu’il porte l’affaire devant la Cour pĂ©nale internationale (Cpi) pour les dix milles morts et pour toutes les exactions que subissent les Comoriens Ă  Mayotte. Et demander rĂ©paration”, enjoint Chaima, une franco-comorienne qui habite Ă  Saint-Denis de La RĂ©union, rĂ©agissant par rapport Ă  la dĂ©cision prise par le Quai d’Orsay, le 4 mai dernier, de suspendre la dĂ©livrance de visas Ă  tous les ressortissants comoriens.

Moins emportĂ©, Abderemane, qui appelait depuis la capitale, Moroni, regrettera la tournure des Ă©vĂ©nements, compte tenu des relations historiques trĂšs lointaines entre les deux pays. ”La dĂ©cision de suspendre les visas montre que la France, grande puissance, a Ă©puisĂ© ses recours face Ă  ce contentieux. Il faut un dialogue entre les deux pays,qui impliquera la population mahoraise”, juge-t-il. “La responsabilitĂ© est partagĂ©e”, avancera de son cĂŽtĂ© Salim, un natif de l’üle de Ndzuwani. La solution, observe-t-il Ă©galement, ne peut rĂ©sulter que du dialogue : “il faudra trouver la bonne formule pour un mieux vivre ensemble”.

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