Alors que la rentrée universitaire était prévue pour le lundi 9 octobre, 132 soutenances de l’année précédente sont passées aux oubliettes, suscitant l’indignation des étudiants. Selon Yasser Mohamed, président de la coopérative des étudiants, cette crise affecte de nombreux étudiants, dont la plupart ont soit choisi de quitter le pays sans valider leurs diplômes, soit préfèrent changer de filière en sacrifiant deux années d’études à cause d’une soutenance qui ne prendrait qu’une journée par groupe.

Laisser la place aux nouveaux étudiants

Pour tenter de trouver une issue favorable à cette crise, le président de la coopérative s’est adressé à l’administrateur provisoire de l’Université des Comores, Ibouroi Ali Toibibou, qui ne lui promet rien de bon, car selon lui, il n’y a pas d’argent dans les caisses de l’université pour la réalisation de ces soutenances. Le seul fonds dont il disposait a été utilisé pour payer 3 mois d’arriérés aux enseignants de l’Iut.

Yahaya Ali Djoumoi, étudiant en statistiques, qui parle au nom des étudiants, propose deux solutions : la correction systématique de leurs mémoires de soutenance pour valider l’année et laisser la place aux nouveaux étudiants, ou bien que les enseignants acceptent de travailler bénévolement pour la réalisation de ces cent trente-deux soutenances. Si ces deux propositions ne sont pas acceptées, selon Yahaya Ali Djoumoi, les étudiants n’auront d’autre choix que de mener une grève pacifique, en occupant les mêmes bancs pour perturber la rentrée des nouveaux étudiants.

Lors de cette rencontre avec la presse, le président de la coopérative de l’Iut a lancé un appel au gouvernement, notamment au ministre de l’Éducation nationale, pour trouver une solution à cette crise. Le syndicat des enseignants de l’université a réagi à cet appel et a organisé une réunion de discussion avec les étudiants concernés le mercredi 11 octobre à l’École de Santé pour aborder à la fois le problème des soutenances et le retard pris dans la rentrée universitaire.

Par Said Toihir