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Le Syndicat des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) a rencontré jeudi 6 septembre, dans l’après-midi à Beit-salam, le président de la République, Azali Assoumani. Une première victoire ? Tout le laisse croire. Le Syndicat des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) qualifie de «positive» l’entrevue avec le chef de l’Etat. A en croire le secrétaire général du Sneuc, Hassane Youssouf, « presque 90% des propositions sollicitées par le chef de l’Etat pour sortir de la crise, ont été retenues ». A l’en croire, le président de la République n’a pas remis en cause le document. «La première des choses qu’il a acceptées, c’est l’installation d’une période transitoire à l’Université. En acceptant que l’on mette en place un comité pour diriger l’institution, le chef de l’Etat nous a accordé une bonne nouvelle. Cela signifie tacitement que l’intérim que nous dénonçons urbi et orbi touche à sa fin», analyse t-il.
Fin de l’intérim
L’intérim, assuré depuis le mois de janvier par le secrétaire général de l’Université, passe mal aux yeux des enseignants qui réclament sans cesse la fin de «ce pouvoir illégitime». Une doléance écrite noir sur blanc dans le draft des propositions soumises au président. Le choix des noms devant composer le comité reviendra à la réunion élargie. Seuls, selon les suggestions du chef de l’Etat, des enseignants travaillant à l’Université, ayant une connaissance parfaite de la maison et certains membres du Sneuc devaient intégrer ce comité. L’arrêté portant mise en palace de ce dernier devrait être publié d’ici mercredi. «La commission dont la durée de travail ne doit pas excéder les trois mois n’aura pas la tâche facile. Pas même un répit», devait reconnaitre Hassane Youssouf.
Une transition de 3 mois
Dans l’immédiat, la commission devra, dans un premier temps, s’occuper des concours et de la rentrée. Autres points importants qui ne peuvent pas attendre : la révision des textes, les élections, l’élaboration d’un budget, les problèmes quotidiens des étudiants (transport, restauration, hébergement, etc.). Pour ce qui est des réformes des textes, la position des enseignants lors de l’assemblée générale était unanime : hors de question de perdre un des acquis de l’Université. Ils faisaient ainsi allusion à l’autonomie financière et administrative de l’institution. Il s’agit donc des salaires des enseignants, du principe d’élire toujours le président de l’institution.
Pour le second tour, suspendu depuis le mois de mai, à l’origine de cette grève, rien n’a encore été décidé. Deux options se dégagent : la poursuite du processus ou l’organisation d’une nouvelle élection. Une décision délicate qui revient à la commission. Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, l’Université voit la composition de ses instances se chambouler. A titre d’exemple, dans le conseil d’administration siégeaient des représentants des trois commissaires à l’Education. Qui devra les remplacer ?
A en croire Hassane Youssouf, les amendements qui doivent être apportés aux textes tiendront compte des travaux de révision entamés depuis le mois de février. «Notre premier souhait est d’organiser le second tour. Mais encore une fois, il fallait ramener deux propositions auprès du président. C’était un dilemme. Soit on se tait pour que l’on envoie des personnes tierces diriger l’Udc pendant la transition, soit on accepte de prendre les devants. La mise en place d’une commission n’a jamais été notre souhait. Mais nous devions agir», s’est-il justifié répondant à une question sur le choix d’une transition au lieu de l’organisation du second tour. Ce choix n’est-il pas une reddition ? «Non», répond le patron du Sneuc qui laisse présager « un début de dénouement » de la crise. Hassane Youssouf laisse entendre que le président de la République, qui partira bientôt pour New York, a prôné la mise en place d’un calendrier pour des rencontres entre lui, le Syndicat et le ministre de l’Education afin d’échanger sur l’évolution des travaux.