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Câest une annĂ©e scolaire qui marquera les esprits Ă jamais. Dââun cĂŽtĂ©, quelques enseignants du secondaire attendent le versement de leurs salaires depuis un an. Le processus de paiement lancĂ© par le gouvernement traine encore pour des raisons Ă©videntes. Seul un nombre infime dâenseignants de Ngazidja, nous dit-on, nâa pas pu percevoir le salaire. De lâautre, des enseignants de lâUniversitĂ© des Comores (Udc) qui ne demandent rien que la tenue du second tour de lâĂ©lection du prĂ©sident de lâUdc aprĂšs la dĂ©mission de SaĂŻd Bourhane au mois de janvier. Pour faire entendre leurs voix devant les autoritĂ©s, les deux camps semblent avoir optĂ© pour une mĂȘme mĂ©thode : ne pas valider lâannĂ©e scolaire. Lâintersyndicale, principal mouvement syndical des enseignants du secondaire, a appelĂ© ses partisans Ă ne pas remplir les trimestres dĂšs le mois de dĂ©cembre. Bien suivi, le mot dâordre reste dâactualitĂ©. Aucun bulletin nâa jusquâ Ă lâheure étĂ© rempli. Du primaire jusquâau lycĂ©e, en passant par le collĂšge. Pourtant lâannĂ©e scolaire sâest achevĂ©e dĂ©but juin. Le syndicat des enseignants de lâUniversitĂ© (Sneuc), qui a dĂ©clenchĂ© une grĂšve, il y a un mois, est allĂ© un peu plus loin. En effet, aprĂšs avoir refusĂ© de corriger les examens de la deuxiĂšme session annuelle, les enseignants ont dĂ©cidĂ© de ne pas valider lâannĂ©e universitaire. Puis sâen est suivi le boycott des concours dâentrĂ©e Ă lâuniversitĂ©.
Dans tous les cas, le gouvernement sâest dit disposĂ© Ă accĂ©der aux requĂȘtes. Quand est-ce que ce dernier rĂ©glera ces deux crises ? Personne ne le sait. Le versement de la part restante du salaire (mois de mai 2017) se fait encore dĂ©sirer. Toujours pas de date.
Si loin si proche
Pour ce qui est de lâĂ©lection du prĂ©sident de lâuniversitĂ©, le ministĂšre de lâEducation expliquait Ă travers son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral quâil sâagissait dâun problĂšme de calendrier ayant engendrĂ© une telle situation. Ce dernier promettait une Ă©lection avant le mois de septembre, donc la rentrĂ©e. Nâest-ce pas trop loin ? Quid des consĂ©quences engendrĂ©es par ces grĂšves. En regardant de prĂšs, les grĂšves ont des ramifications. ElĂšves et Ă©tudiants du secteur public risquent dâen pĂątir. Pour les premiers, câest lâincertitude car ils ne connaissent toujours pas leurs rĂ©sultats. Vont-ils pouvoir passer en classe supĂ©rieure ou pas ? Les bacheliers issus des lycĂ©es publics feront comment pour sâinscrire dans les universitĂ©s sans bulletins de notes ? VoilĂ quelques interrogations qui mĂ©ritent des rĂ©flexions.
On parle dâune solution dâurgence pour ces derniers mais on ne sait pas laquelle.
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Un autre souci se rĂ©vĂšle pour les bacheliers. Celui-ci rĂ©side sur lâorganisation des concours dâentrĂ©e Ă lâuniversitĂ©.
Que faire ?
Estimant que les revendications des enseignants ne trouvaient pas de suite favorable, le Sneuc, a dĂ©cidĂ© de boycotter ces examens devenus obligatoires pour les bacheliers souhaitant sâinscrire dans ces Ă©coles : Iut, Ă©cole de santĂ© et lâIfere. Les apprĂ©hensions ne sâarrĂȘtent pas lĂ pour les milliers dâĂ©tudiants inscrits Ă lâuniversitĂ© au cours de lâannĂ©e 2017-2018, sachant que la grĂšve des enseignants bloque la validation de lâannĂ©e. Ainsi, les premiĂšres victimes sont les Ă©tudiants admis dĂšs la premiĂšre session qui nâarrivent pas Ă Â rĂ©cupĂ©rer leurs diplĂŽmes. Aussi, sait-on que les examens de la deuxiĂšme session ne sont toujours pas corrigĂ©s. Un blocage qui nâĂ©pargne aucun Ă©tudiant de lâUniversitĂ© des Comores. Â
Abdou Moustoifa Â