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AprĂšs chaque fin de proclamation des rĂ©sultats, surtout ceux du baccalaurĂ©at, il y a une effervescente curiositĂ© qui sâinvite dans les esprits. Chez les internautes en particulier qui grĂące Ă la vulgarisation des rĂ©seaux sociaux sont animĂ©s par une ardeur ineffable. Celle-ci tourne autour dâune seule question : qui est le benjamin des bacheliers de lâannĂ©e ? Il nâa fallu que quelques heures pour dĂ©couvrir que Soighir Ahamada, natif de Kwambani ya Washili, nĂ© le 20 dĂ©cembre 2003 est le benjamin de tous les bacheliers de cette annĂ©e. Refusant de rĂ©pondre Ă nos questions, notre attention sâest focalisĂ©e sur MzĂ© Hamadi Faidat.
Pourquoi elle ? Mzé Hamadi Faidat est avec Saïd Ibrahim Naguib, tous les deux de la série C, une des deux candidats à avoir obtenu le baccalauréat 2018 avec la mention trÚs bien. La premiÚre est née le 29 avril 2002 tandis que le second est né le 10 novembre 2000. Mzé Hamadi Faidat est donc, du haut de ses 16 ans et trois mois bacheliÚre de la série C avec une mention trÚs bien.
Passionnée des mathématiques
NĂ©e Ă Bondy en France le 29 avril 2002 donc, elle a rĂ©ussi haut la main Ă obtenir le baccalaurĂ©at dans une sĂ©rie rĂ©putĂ©e difficile. Pour pouvoir nous entretenir avec elle, il fallait recevoir lâautorisation de ses deux gĂ©niteurs. Trente minutes Ă©taient suffisantes pour contacter sa mĂšre, Zahariat SaĂŻd MouzĂ© qui, par obligation professionnelle, car se trouvant au travail, nous a dirigĂ© vers son mari, MzĂ© Hamadi Papa, tous les deux originaires de Moroni. Lors de notre entretien avec la petite, chez elle, hier, jeudi, au quartier de la CoulĂ©e, aux environs de 14h, MzĂ© Hamadi Faidat, sâest livrĂ©e comme jamais Ă nos questions.
La rĂ©ponse quâelle nous a donnĂ©e lorsque nous avons demandĂ© quand est-ce quâelle a dĂ©butĂ© sa scolaritĂ©, en disait dĂ©jĂ long sur son intelligence. Au moment oĂč ses parents lâinscrivaient Ă lâĂ©cole privĂ©e francoarabe (Epfa), Ă la petite section, la premiĂšre classe de la maternelle, son ĂągĂ© Ă©tait alors de 2 ans et demi, nous Ă©tions au mois de septembre 2003. Câest dans cet Ă©tablissement, oĂč on lui a prodiguĂ© son enseignement primaire. ArrivĂ©e jusquâen CM1, elle obtient son EntrĂ©e en sixiĂšme Ă 8 ans. Une fois le premier diplĂŽme en poche, celle qui allait devenir huit ans plus tard, la meilleure bacheliĂšre, sâest vu transfĂ©rĂ©e au Groupe scolaire Foundi Abdoulhamid. LĂ -bas, une autre vie commence avec des camarades diffĂ©rents durant les huit annĂ©es qui complĂ©taient le reste de ses Ă©tudes secondaires (collĂšge et lycĂ©e). Elle dĂ©crochera son Bepc au premier groupe avant dâatteindre le summum du baccalaurĂ©at comorien puisquâaucune mention nâest supĂ©rieure Ă celle quâelle a obtenu. Une mention qui fait sa fiertĂ© mais aussi celle de ses parents et sa famille en gĂ©nĂ©rale auxquels elle a tenu Ă remercier chaleureusement.
Aucun redoublement
Sans oublier ses professeurs. Ses matiĂšres de prĂ©dilection ? «Les mathĂ©matiques, la physique et les sciences naturelles. Mes notes dans ses matiĂšres oscillent entre 14 et 16 voire 15 en moyenne», rĂ©pondait-elle avec une voix timide qui a Ă©tĂ© un peu rehaussĂ©e aprĂšs une demande de son papa assis juste Ă cĂŽtĂ© et fier de sa progĂ©niture. «Je dĂ©teste les matiĂšres littĂ©raires. MĂȘme si jâobtenais 13 et 14», nuancera-t-elle. Son grand frĂšre poursuit ses Ă©tudes Ă lâextĂ©rieur. Quant Ă elle, son ambition est de devenir ingĂ©nieur en agroalimentaire.
«Jâaimerai faire des Ă©tudes en agro-alimentaire. Travailler dans les laboratoires, les industries de transformation. Tout ce qui est pĂȘche, Ă©levage, jây tiens Ă cĆur. Je pense que mon pays a besoin des connaissances dans ce domaine pour son dĂ©veloppement agricole», nous at-elle confiĂ©. P
our le moment elle a demandĂ© une inscription Ă lâuniversitĂ© de CrĂ©teil, en France. Jusque-lĂ , tout va bien. Probablement elle ira y vivre avec des membres de sa famille. Obtenir une bourse par contre pour sâassurer des Ă©tudes lui taraude lâesprit. Tel est le souhait de son pĂšre, qui compte inscrire sa fille dans les bourses «Twamaya de la Meck-Moroni». Et la bacheliĂšre de lancer un appel Ă lâendroit du gouvernement pour quâil lui octroie une bourse.
Le redoublement de classe, elle nâen a jamais connu. Cette passionnĂ©e de tout ce qui a trait Ă lâenvironnement, dĂšs son jeune Ăąge, nâest rien dâautre quâune Ă©lĂšve comme les autres. En classe, elle fait toujours partie des cinq premiers de sa classe. Ses moyennes nâont jamais Ă©tĂ© audessous de 15. Son seul loisir, Ă©couter de la musique. «Je conseillerai Ă tous les Ă©lĂšves dâĂ©couter les conseils de leurs parents tout comme ceux de leurs professeurs car ils sont importants», conclura-telle. A voir son parcours et sa rĂ©ussite, suivre son conseil semble judicieux. Bon vent championne !