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Uccia. Chamsoudine Ahmed, 100 jours après I «Organiser le secteur nécessite plus d’ordre dans l’exercice du métier»

Uccia. Chamsoudine Ahmed, 100 jours après I «Organiser le secteur nécessite plus d’ordre dans l’exercice du métier»

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Elu à la tête l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture en mai dernier, le président de cette institution et propriétaire des établissements Nassib aborde ici plusieurs sujets sur le climat des affaires, les rapports entre les secteurs privé et public, la pénurie de produits de première nécessité et la flambée des prix, entre autres. Il propose certaines solutions pour “redynamiser le secteur privé et le rendre plus compétitif”.

 

Cela fait presque 100 jours que vous êtes installé à la tête de l’Uccia. Quelles sont vos premières impressions?

C’est une lourde tâche. Les attentes sont nombreuses et importantes aussi bien de la part des opérateurs économiques, de l’Etat que de la population. Il est indispensable de savoir gérer le temps. Tous les jours on travaille. On est supposé passer deux heures de temps par jour ici, cependant, cela est très insuffisant. Je dois faire la navette entre mon entreprise où je suis patron et salarié et l’Uccia où je dois coordonner et superviser les travaux. Souvent, je trouve la journée très courte. Toutefois, avec mes collègues et l’équipe en place, je m’en sors très bien.

Maintenant que vous êtes au four, quel état des lieux faites-vous sur le secteur privé?

Les difficultés rencontrées dans la mise en place du nouvel exécutif de l’Uccia ont mis en exergue l’absence de cohésion et de cohérence des organisations du secteur privé qui leur permettraient de jouer leur rôle dans le dialogue public-privé. Elles doivent être réorganisées, renforcées dans leurs capacités à assurer le leadership des entreprises.


Mon équipe et moi-même n’avons pas été tellement surpris par cette situation. En fait, le diagnostic que nous avions établi avant les élections a été confirmé. A savoir que le grand défi auquel l’Uccia est confrontée est sa capacité à construire avec l’autorité publique les convergences nécessaires pour améliorer la compétitivité économique du pays. Cela passe par un dialogue sincère entre le secteur public et le secteur privé, une évaluation partagée de la situation du climat des affaires.

Quels sont vos grands projets pour améliorer le secteur du commerce?

La préoccupation majeure à ce niveau aujourd’hui est la raréfaction des produits sur le marché intérieur et son corollaire, leur cherté. Aussi nos principaux projets pour améliorer le fonctionnement du secteur sont : l’augmentation des capacités de stockage par la construction d’entrepôts en douane permettant de maîtriser les frais de magasinage et le renforcement de la trésorerie des entreprises pour consolider les capacités d’approvisionnement. Il y a également le respect de la loi sur la concurrence. Cela nécessite plus d’ordre dans l’exercice du métier du commerce, avec le statut du commerçant : importateur, demi-grossiste, détaillant avec le respect des règles et des procédures de chacun.

Des propositions pour rendre le secteur privé plus compétitif?

Nos actions sont claires : doter l’institution de capacités à porter au niveau national, mais aussi au niveau de chaque île comme dans les régions, le plaidoyer avec les autorités publiques. C’est la ligne directrice de notre stratégie pour les quatre prochaines années. Nous pensons avoir trouvé la même volonté au niveau des autorités gouvernementales.


Il s’agit désormais de nous mettre à la tâche pour donner corps à ces ambitions. Cela a commencé par le renforcement de la cohésion et de l’efficacité des actions du réseau consulaire : union des chambres de commerce et des chambres insulaires par une meilleure circulation de l’information. Il y a également la réforme des statuts de l’institution pour consacrer le départ de la section agriculture et renforcer l’ancrage territorial de l’institution par une plus grande visibilité du rôle et des missions des chambres régionales.

Nous visons aussi à compléter et redynamiser les instruments légaux et réglementaires en place pour le dialogue public-privé, comme la plateforme du dialogue public-privé créé par décret n° 20-103/Pr du 12/08/2020, le Comité de conciliation et d’expertise en douane, le Code de passation des marchés et les règles de fonctionnement de la commande publique, la mise en oeuvre de la loi du commerce extérieur et la préservation du label Comores, etc. Autant de chantiers qui préoccupent le secteur privé au-delà bien entendu des thématiques largement connues sur la facilitation de faire des affaires.

Et avec le public?

Avec le public, il y a aussi l’effort à donner à l’institution consulaire les moyens et les outils lui permettant de participer à la mise en place de grands projets structurants prévus dans le Plan Comores émergentes, le Pce : Zones économiques spéciales, villages artisanaux, marchés entrepôts douaniers, ports, connectivités, entre autres. Nous croyons trouver une plus grande disponibilité des autorités publiques en particulier dans les ministères en charge du secteur privé : économie, finances, production, transports, mais aussi au niveau du cabinet présidentiel.

 

La pénurie des produits de première nécessité et la flambée des prix prennent de l’ampleur. Quelle lecture faites-vous de cette situation et que propose l’Uccia pour en sortir?

Depuis quelques mois, les prix des denrées de première nécessité sont en hausse. Cette dernière qui est due à des facteurs exogènes éprouve lourdement le pouvoir d’achat des ménages. L’Uccia a fait des propositions allant dans le sens de la maîtrise des coûts internes. Celles concernant les charges d’exploitations portuaires, les droits et taxes douaniers ainsi que les mesures d’accompagnement des opérateurs pour leur permettre de faire face à la hausse des prix mondiaux et du fret.


Le ministère des Finances a pris un arrêté portant assouplissement des formalités de dédouanements et une maîtrise de la hausse de la valeur en douane. Nous pensons à ce propos qu’il faudrait envisager, à très court terme, l’application de montants forfaitaires sur les droits des douanes des produits de première nécessité. Il est mis en place une cellule de veille et d’alerte avec les acteurs de la chaîne logistique et les opérateurs, ce qui permettra de suivre l’évolution du marché et de proposer des solutions aux problèmes conjoncturels dans les meilleurs délais. Cette cellule permet de suivre aussi l’état des stocks et les prévisions à court terme des approvisionnements

Certains évoquent des problèmes liés à la capacité des commandes des commerçants…


…. Non, il n’y a pas de problèmes proprement dits de capacité de commande dans l’ensemble, mais plus tôt des soucis dans le flux d’arrivée de produits pour correspondre aux programmes de production ou vente des importateurs. Le gouvernement a pris conscience de la situation et actuellement le ministre de l’Economie propose la mise en place d’un Fonds de garantie pour inciter les importateurs à augmenter leur stock histoire de réduire l’impact des retards dans les approvisionnements

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