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Secteur prive et Ă©mergence / Quel rĂ´le pour les uns et pour les autres ?

Secteur prive et Ă©mergence / Quel rĂ´le pour les uns et pour les autres ?

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"On ne peut pas parler d’émergence sans revenir sur son principal acteur, à savoir le secteur privé dont dépend en grande partie sa matérialisation : financement de l’Etat par les recettes fiscales, création d’emploi et de richesse."

 

 

S’inscrire dans la trajectoire de l’émergence impose au gouvernement, au secteur privé et aux citoyens de manière générale des efforts à consentir. Il revient au gouvernement de réaliser une croissance économique forte (autour de 5% minimum), diversifiée et centrée sur le bien-être de la population. Cela suppose, bien évidemment, des investissements importants dans les infrastructures de base (Energie, routes, hôpitaux, TIC), une administration publique intègre, performante, axée sur une obligation de résultats et respectant les principes de bonne gouvernance.
On ne peut pas parler d’émergence sans revenir sur son principal acteur, à savoir le secteur privé dont dépend en grande partie sa matérialisation : financement de l’Etat par les recettes fiscales, création d’emploi et de richesse.
Aussi, un cadre légal incitatif et facilitateur pour les investissements privés et surtout son application, un accompagnement à l’éclosion de l’initiative privé pour tirer parti de la vitalité du secteur. De même, la population doit être au cœur de l’action, une allocation budgétaire importante aux dépenses sociales ( 1/3 minimum du budget ) , en particulier dans les domaines de l’ éducation et de la santé , en mettant l’accent sur l’ égalité des sexes et faire valoir les plus de 50% de la population constituée par le sexe féminin . L’Etat doit promouvoir une gouvernance démocratique, mobilisatrice, consensuelle et inclusive.
De même établir une vision (Comores émergent 2030), un plan stratégique et opérationnel d’émergence, clair, adapté au contexte comorien et accorder une attention accrue aussi bien à sa planification, qu’à sa mise en œuvre. La réussite de la mise en œuvre de plan d’émergence pour les Comores passe par un secteur privé national fort, soutenu par l’Etat et engagé dans le long terme. Elle exige aussi que ce secteur privé participe à la construction, à l’impulsion et à la mise en œuvre des reformes structurelles et des investissements productifs, pour créer des emplois et de la richesse.
L’expérience au niveau régional, notamment au Rwanda, à l’île Maurice … a montré que le gouvernement et le secteur public de manière générale doivent jouer un rôle de catalyseur pour le changement : développement économique et social, croissance du secteur privé, emplois, protection sociale, réduction de la pauvreté et sécurité des citoyens.
Le gouvernement est mis en place pour fournir des prestations de services visant à améliorer le bien-être et la qualité de vie des citoyens , offrir des services sociaux , ainsi que pour faciliter l’accès à l’emploi, notamment des jeunes , par la dynamisation du secteur privé , créer les conditions pour l’ éclosion d’ un secteur privé fort , avec des champions nationaux devant entrainer les TPE et les PME vers le haut . Le gouvernement doit accorder une part de la commande publique au secteur privé nationale, en introduisant une clauses de sous-traitance, de formation et de transfert de technologie dans les gros contrats gagnés par les grosses multinationales , afin d’assurer un nivèlement vers le haut de la qualité des prestations du secteur privé national , qui est aujourd’hui au-dessous des exigences de qualité .

INCLUSION ET REDEVABILITE

Dans cette trajectoire vers l’émergence , il est important que le secteur privé puisse participer à toutes les étapes de l’ élaboration et de la mise en mise en œuvre des stratégies et du plan de développement national pour intervenir sur les déséquilibres des politiques publiques et pour encourager des actions de collaboration en vue d’améliorer l’efficacité des actions de développement.
Cette collaboration public-privé peut favoriser une meilleure implication du secteur privé dans la mise en œuvre des plans d’émergence car elle facilité leur appropriation et réduit les éventuelles stratégies de contournement. Des approches et des systèmes tels que la prise de décision participative , les mécanismes de règlements des griefs , la divulgation d’ informations et suivi par des tiers peuvent être utilisés pour accroitre l’appropriation par les citoyens , qui ne sont autres que les bénéficiaires , au niveau conception et leur permettre de fournir un feedback nécessaire sur la qualité de mise en œuvre et sur les niveaux de satisfaction . L’engagement du secteur privé, des citoyens de manière générale et de nombreuses parties prenantes permet d’intégrer dans la vision stratégique et le plan, les services jugés prioritaires au point de vue des citoyens et par conséquent d’encourager la collaboration indispensable pour une application efficace des politiques publiques. Cette inclusion de toutes les parties prenantes peut être mise à profit pour atténuer les lacunes et les faiblesses de la capacité du secteur public à suivre et évaluer les progrès des performances.
Le gouvernement doit disposer de canaux et de processus clairs pour s’engager avec les acteurs du secteur privé et comprendre comment les politiques publiques proposées peuvent affectées positivement ou négativement le secteur privé, la création d’emploi et de richesse.
De même la fiabilité des réglementations et des institutions et la prévisibilité en l’avenir sont des éléments essentiels pour inciter l’investissement, notamment l’Investissement Direct Etranger. Ainsi le gouvernement a tout intérêt à faire valoir la redevabilité sociale, et l’engagement du secteur privé dans la dynamique d’émergence avec trois objectifs principaux : Assurer la transparence dans la conduite des affaires de l’Etat, la participation de tous et l’obligation de rendre compte . Pour être efficace le dialogue public – privé doit s’appuyer sur l’ouverture d’esprit, la franchise et un véritable partenariat engageant les uns aux autres sans arrières pensées partisanes.
Le dialogue gagnera en réalisme, facilitant l’expression des attentes du privé et des citoyens et créant la confiance. Donner la possibilité au secteur privé et aux citoyens, de manière générale, de réagir permettrait d’assoir la légitimité du gouvernement et d’établir un lien de confiance. PROMOUVOIR LE PARTENARAIT PUBLIC-PRIVE Dans un contexte de faiblesse de l’épargne nationale pour financer des gros projets d’investissement à Moyen et Long Terme, l’Etat doit être innovant et peut se tourner vers le financement du secteur privé, notamment international, à travers le Partenariat Public Privé ( PPP) .
De même le secteur privé national peut se réunir pour atteindre une certaine taille et formaliser des PPP avec le gouvernement, que ça soit dans l’hôtellerie (l’hôtel Al Amal à Anjouan pourrait, par exemple, être repris par le secteur privé national en PPP), dans l’investissement et dans la gestion des infrastructures portuaires et aéroportuaires … etc . Dans notre pays, nous nous réjouissons de la promulgation récente, par le Chef de l’Etat SEM Azali Assoumani, de la loi portant sur le PPP . Les PPP permettent, ainsi, d’améliorer les investissements dans la construction et la réhabilitation des actifs des infrastructures tout en accroissant l’efficacité de la fourniture des services par un secteur privé bon gestionnaire. L’exemple de la construction des autoroutes à péages, du parc industrielle et de la nouvelle Dakar au Sénégal avec des grosses entreprises privées multinationales de renommé est assez parlant.
L’ analyse des contrats de PPP concédés pour le développement des infrastructures en Afrique entre 1990 et 2013 montre que cette méthode de passation rencontre un succès croissant et contribue à satisfaire des objectifs économiques cruciaux telles l’amélioration de l’efficacité des services publics , des capacités de production d’électricité et de l’accessibilité aux services des TIC . Le tout est que le gouvernement analyse bien les risques et les conditions de réussite pour la mise en œuvre de ce type de contrat.
En gros et pour conclure, l’ambition légitime de développement durable de notre cher pays, au-delà des cycles électoraux et au-delà des femmes et des hommes, des changements des têtes dans les Ministères et autres directions administratives, se réalisera si nous nous attelons à promouvoir une émergence fondée sur une gouvernance démocratique et mobilisatrice, parce que éclairée, consensuelle et inclusive.
L’Etat a un grand rôle à jouer dans cette trajectoire d’émergence, notamment dans la planification et dans la mise en œuvre des programmes en matérialisant la vision, cela en impliquant toutes les parties prenantes pour une meilleure appropriation. L’Etat doit de même être capable de fournir les services socio-économiques de base et d’accompagner l’éclosion de l’initiative privée.
Le secteur privé national ne doit pas être en reste dans cette dynamique, il doit s’organiser, développer des synergies, grandir et saisir des opportunités de partenariats stratégiques, notamment avec le secteur privé international pour accompagner le gouvernement dans cette trajectoire, dans ce processus d’émergence du pays.


Fakridine Youssouf Abdoulhalik
Sg de l’Uccia

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