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Secteur bancaire I Le directeur de la Bdc démissionne dans des circonstances encore floues

Secteur bancaire I Le directeur de la Bdc démissionne dans des circonstances encore floues

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Gervais Atta expédie les affaires courantes en attendant la nomination de son successeur par le Conseil d’administration de la banque. La Bdc, qui avait frôlé la cessation de paiement, se remet petit à petit après des années noires marquées par des litiges aux multiples rebondissements entre les actionnaires et des gros clients.

 

Le directeur général de la Banque de développement des Comores (Bdc) a remis sa démission après près de deux ans à la tête de l’institution. On ignore à quand remonte la démission. La nouvelle est tombée ces derniers jours. Contacté par Al-watwan, Gervais Atta n’a pas souhaité faire le moindre commentaire. «Je ne veux pas m’exprimer sur le sujet», a-t-il indiqué hier après-midi au téléphone.
La démission n’a pas un effet immédiat. Le banquier d’origine ivoirienne continuera à expédier les affaires courantes en attendant la nomination de son successeur par le Conseil d’administration dont nous ignorons encore la date de sa prochaine session. «Le gouvernement a été informé de la démission du directeur de la Bdc», indique une source proche de la Banque centrale des Comores (Bcc).

Une sérieuse crise de liquidité

Nommé en juillet 2018 pour succéder à Marc Athiel dans le cadre de l’entrée du groupe français Duval dans le capital de la Bdc, Gervais Atta avait fait bonne impression de redonner un nouveau souffle à un établissement confronté à une sérieuse crise de liquidité, obligeant l’Etat à voler à son secours pour éviter une cessation de paiement. La première banque des Comores aurait été victime «de choix hasardeux» et «de nombreuses concussions» qui ont contribué à sa décroissance, d’après des connaisseurs des milieux bancaires du pays.

Le jeune banquier, bardé de diplômes, est considéré comme le magicien de Holo, la banque mobile, aux multiples services, lancée en septembre 2019 et qui a permis à l’institution de projeter sa seconde vie après des années noires marquées par des litiges aux multiples rebondissements ayant contribué à sa débandade. «Jusqu’à maintenant, personne ne sait pourquoi il a décidé de démissionner, il faut lui poser la question», a souligné hier un cadre de la Bdc qui a requis l’anonymat. Alors que l’Etat attend toujours l’investissement promis par Duval, la démission de Gervais Atta est de mauvais augure surtout que le groupe français laisse encore planer des doutes sur le projet de rachat de la banque et le plan d’affaires tant attendu et qui devrait permettre à l’établissement de prendre un nouveau rebond. «Nous ignorons encore ce qui se cache derrière cette démission mais nous avons pris acte», affirme, de son côté, une source gouvernementale qui s’interroge encore sur l’opportunité de la décision de Gervais Atta qui était censé mené l’opération de rachat de la banque à son terme.

Le capital de la Banque de développement des Comores (Bdc) est aujourd’hui détenu par trois actionnaires : le Groupe Duval (52,5%), l’Etat comorien (35%) et la Banque européenne d’investissement (Bei) qui détient 12,5%. Duval a repris en 2018 les actions du groupe français Investisseurs & Partenaires (I&P) qui avait posé ses valises aux Comores avec une promesse d’investissement d’un milliard de francs comorien annoncé en août 2014 à l’hôtel Le Retaj.

A.S. Kemba

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