logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Rencontre entre le ministre Soeuf El Amine et les opĂ©rateurs locaux : «Chaque ambassade disposera dĂ©sormais d’un service Ă©conomique»

Rencontre entre le ministre Soeuf El Amine et les opĂ©rateurs locaux : «Chaque ambassade disposera dĂ©sormais d’un service Ă©conomique»

Prostituée brulée Kovu kiara rencontre | -

image article une
DifficultĂ©s d’accĂšs aux crĂ©dits, un rĂ©gime fiscal presque confiscatoire, un dialogue public/privĂ© balbutiant, des appels d’offres trop sĂ©lectifs qui excluent de fait les entreprises comoriennes, etc., les opĂ©rateurs Ă©conomiques ont profitĂ© de leur rencontre, samedi, avec le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Soeuf Mohamed El Amine, pour parler des contraintes auxquelles elles se heurtent rĂ©guliĂšrement dans l’exercice de leur profession.

 

Le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Soeuf Mohamed El Amine, a rencontrĂ© avant-hier, samedi 9 septembre, plus d’une trentaine d’opĂ©rateurs Ă©conomique nationaux pour les sensibiliser aux multiples opportunitĂ©s que peut gĂ©nĂ©rer l’appartenance des Comores Ă  certaines organisations rĂ©gionales comme la Ligue arabe, le Comesa ou plus rĂ©cemment la Sadc.

 

Nous sommes lĂ  pour servir de facilitateur et d’interface. Je reconnais certaines lourdeurs dans l’administration mais nous allons essayer de les surmonter afin que vous puissiez vendre les atouts dont dispose notre pays Ă  l’extĂ©rieur,

 

a-t-il dit. Selon lui, au lieu de s’occuper exclusivement des difficultĂ©s des Ă©tudiants comoriens Ă  l’étranger, nos missions diplomatiques vont dĂ©sormais accompagner cette dynamique en disposant d’un service d’information Ă©conomique. A plusieurs reprises, le ministre a citĂ© certains pays de la rĂ©gion, dont la Tanzanie, le Kenya et l’Afrique du Sud, qui peuvent constituer des marchĂ©s potentiels pour les hommes d’affaires comoriens.

Il a aussi appelĂ© le secteur privĂ© Ă  ĂȘtre beaucoup plus imaginatif en s’associant, notamment, avec des opĂ©rateurs Ă©conomiques de la zone pour mieux s’épanouir. «Au Zimbabwe, nombreux sont les fermiers blancs qui disposent d’assez de moyens mais Ă  qui on a interdit d’investir. Ne pourrions-nous pas les approcher et leur prĂ©senter les nombreuses opportunitĂ©s d’investissement aux Comores», a-t-il feint de s’interroger.

Les diffĂ©rentes organisations du secteur privĂ© comorien ont chaudement saluĂ© cette initiative du ministre et soulignĂ© les contraintes auxquelles elles se heurtent rĂ©guliĂšrement dans l’exercice de leur profession. «Nous devons d’abord commencer par sĂ©curiser l’environnement Ă©conomique, aujourd’hui minĂ© par le secteur informel», a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident du Modec (Mouvement des entreprises comoriennes), Irchad Abdallah.

Il a aussi proposĂ© la crĂ©ation d’une banque d’investissement, critiquant la frilositĂ© des institutions bancaires de la place Ă  octroyer des lignes de crĂ©dit aux opĂ©rateurs Ă©conomiques locaux. Ce problĂšme d’accĂšs au ‘’nerf de la guerre’’ a d’abord Ă©tĂ© soulevĂ© par Mahamoudou Ali Mohamed, prĂ©sident de la nouvelle Opaco, qui estime qu’

 

on ne peut pas parler d’émergence sans un secteur privĂ© fort.


AbdĂ©rĂ©mane Koudra, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la compagnie Int’Air Iles, s’est, certes, rĂ©joui de cette disponibilitĂ© manifestĂ©e par le ministre Soeuf Mohamed El Amine. Il a, cependant, situĂ© le nƓud du problĂšme dans les ministĂšres sectoriels, pas assez rĂ©actifs. «Nous reprĂ©sentons les Comores au sein de l’association Iles Vanille destinĂ©e Ă  contribuer au dĂ©veloppement des arrivĂ©es touristiques dans l’OcĂ©an indien, mais rien n’a jamais Ă©tĂ© fait au niveau local pour nous accompagner», a-t-il dĂ©plorĂ©.

Pour Hamidou Mhoma, directeur gĂ©nĂ©ral de l’imprimerie Graphica, et Sitti Djaouharia Chihabidine, patronne de Vaniacom, il est grand temps de traduire en actes cette notion de «diplomatie Ă©conomique» tant Ă©voquĂ©e par les prĂ©cĂ©dents rĂ©gimes, sans aucun rĂ©sultat. «Beaucoup d’accords signĂ©s par la partie comorienne auraient pu jusqu’ici insuffler un peu d’oxygĂšne Ă  l’économie nationale, mais ils sont remisĂ©s au placard», regrette Mhoma.

«Le Plan d’investissement public (Pip), dotĂ© de 400 milliards de fc, doit d’abord profiter aux Comoriens Ă  travers le recrutement des entreprises nationales. C’est bien de construire des hĂŽpitaux ultramodernes et des routes, encore faut-il s’assurer que les Comoriens ont les moyens de payer leurs soins et de s’acheter un vĂ©hicule», a-t-il ajoutĂ©.
DifficultĂ©s d’accĂšs aux crĂ©dits, un rĂ©gime fiscal confiscatoire, un dialogue public/privĂ© balbutiant, des appels d’offres trop sĂ©lectifs qui excluent de fait les entreprises comoriennes, etc. les opĂ©rateurs Ă©conomiques en ont profitĂ© pour «vider leur sac» devant un ministre trĂšs attentif qui a prĂ©conisĂ© la mise en place d’un cadre permanent de discussions entre le secteur privĂ© et le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres.
La directrice gĂ©nĂ©rale de l’Agence nationale de coopĂ©ration internationale, Mme Fatoumia Bazi, fait office de rĂ©fĂ©rent temporaire du secteur privĂ© en attendant la mise en place d’une mission Ă©conomique pĂ©renne.

Commentaires