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Mardi 28 novembre dernier, le directeur de lâAgence nationale pour la promotion des investissements (Anpi), Abdou Katibou, et le coordinateur permanent du SecrĂ©tariat exĂ©cutif des rĂ©formes du climat des affaires, Meznoudi Nizar, sont revenus sur le rapport Doing Business 2017. Ils contestent la plupart des scores attribuĂ©s par le Groupe de la Banque mondiale sur certains indicateurs, oĂč des rĂ©formes importantes ont pourtant Ă©tĂ© faites.
Le Doing Business tient compte de dix indicateurs favorisant le climat des affaires : la crĂ©ation dâentreprise, lâoctroi de permis de construire, le raccordement Ă lâĂ©lectricitĂ©, le transfert de propriĂ©tĂ©, lâobtention des prĂȘts, la protection des investisseurs minoritaires, le paiement des taxes et impĂŽts, le commerce transfrontalier, lâĂ©valuation des contrats et enfin le rĂšglement de lâinsolvabilitĂ©.
Abdou Katibou et Meznoudi Nizar se sont attardĂ©s sur certains de ces indicateurs, quâils estiment ne pas avoir Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s Ă leur juste mesure. Parmi ces indicateurs, le raccordement Ă lâĂ©lectricitĂ©.
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On a eu des points positifs dans ce domaine, mais le Groupe de la Banque mondiale nâa pas tenu compte des rĂ©alitĂ©s actuelles. Cela devait ĂȘtre un de nos indicateurs les mieux notĂ©s. La Banque mondiale ne se concentre pas sur lâĂ©lectricitĂ© en soi, mais sur le dĂ©lai dâattente en vue de la fourniture. Avant, il nây avait pas dâĂ©lectricitĂ©. Le dĂ©lai dâattente Ă©tait donc long. Actuellement, ce nâest plus le cas, explique Abdou Katibou.
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Le score attribué (57.58) ne correspond pas, selon lui, aux progrÚs réalisés dans le domaine.
Sous coté ?
Il y a des indicateurs dont la note a stagnĂ©, comme lâindicateur relatif Ă lâobtention des prĂȘts. La note est restĂ©e bloquĂ©e Ă 40, malgrĂ© les rĂ©formes entreprises par le gouvernement. Le coordinateur de lâAnpi met en avant la mise en place de lâAnacep (Agence nationale de conception et dâexĂ©cution des projets) et de la sociĂ©tĂ© nationale dâinvestissement. âCette derniĂšre certes nâest pas effective, mais le dĂ©cret est dĂ©jĂ Ă©tabli. Il ne reste plus que la mise en application. La Banque mondiale aurait dĂ» en tenir compte dans sa notationâ, ajoute pour sa part Abdou Katibou.
Sâagissant du premier indicateur, celui relatif Ă la crĂ©ation dâentreprises (72.01), Meznoudi Nizar affirme quââune rĂ©forme sur le guichet unique, qui aurait permis de gagner des points, a Ă©tĂ© lancĂ©e mais sâest heurtĂ©e Ă la rĂ©sistance de lâadministration, celle de la Greffe notamment.â Ils comptent cependant relancer cette rĂ©forme. Dâautres ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es dans le domaine, dont la rĂ©duction des frais dâentreprises (68.500 francs actuellement, contre 400.000 francs auparavant) et du dĂ©lai dâattente, passĂ© de 24 jours Ă 72 heures. RĂ©formes qui laissaient prĂ©sager une meilleure notation.
Dans le domaine du transfert de propriĂ©tĂ© (57.66), le score a augmentĂ©. Dans celui du transfert frontalier aussi, mais le score attribuĂ© (66.87) nâest pas celui attendu. âIl yâa eu des amĂ©liorations dans le commerce transfrontalier. LĂ on est en train de migrer du Sydonia++ vers le Sydonia World. Câest un indicateur bien travaillĂ© et pourtant le score ne suit pasâ, dĂ©plore Abdou Katibou. âLe problĂšme est quâil nây a pas eu dâĂ©changes. Les donnĂ©es nâont pas Ă©tĂ© actualisĂ©esâ, regrette-t-il ; espĂ©rant quâĂ lâavenir lâAnpi et la Banque mondiale pourront travailler âen synergieâ, pour une Ă©valuation en phase avec la rĂ©alitĂ©.