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Programme de citoyennetĂ© Ă©conomique : La Cour suprĂȘme rouvre la boĂźte de Pandore

Programme de citoyennetĂ© Ă©conomique : La Cour suprĂȘme rouvre la boĂźte de Pandore

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En 2013, une mission du Fmi avait levĂ© un coin du voile et montrĂ© l’importance qu’aurait jouĂ©e cette manne dans l’accession des Comores au point d’achĂšvement de l’Ippte (Initiative pays pauvres trĂšs endettĂ©s). C’est ainsi que le Fmi avait donnĂ©, annĂ©e par annĂ©e, la part des revenus issus du Programme de citoyennetĂ© Ă©conomique dans le Produit intĂ©rieur brut de 2009 Ă  2012.

 

C’est ce que l’on pourrait qualifier de rĂ©ouverture de la boite de Pandore. En effet, dans le cadre de son programme d’activitĂ©s pour  l’annĂ©e 2017, la Section des Comptes  de la Cour suprĂȘme va ouvrir des enquĂȘtes sur  les personnes  impliquĂ©es dans la gestion du Programme de citoyennetĂ© Ă©conomique sur la pĂ©riode allant de 2008 Ă  2015. Parmi les personnalitĂ©s qui devront ĂȘtre entendues dans le cadre de  cette enquĂȘte, l’ancien directeur national de la SĂ»retĂ© du territoire au ministĂšre de l’IntĂ©rieur (Dnst) et actuel dĂ©putĂ© de la circonscription de Bandrani Ă  Ndzuani, Abou Achirafi. A cet effet, la Cour suprĂȘme a dĂ©jĂ  saisi le prĂ©sident de l’assemblĂ©e nationale afin que le dĂ©putĂ© soit informĂ© et prenne contact avec le greffe de la section des comptes dans les meilleurs dĂ©lais.


Dans cette affaire de "vente illicite" de passeports d’autres personnalitĂ©s publiques avaient Ă©tĂ© entendues. C’est le cas de l’ancien ministre de l’IntĂ©rieur, Ahamada Abdallah et de son directeur de cabinet, Abbas Mohamed El-Had ou encore de l’ancien consul de l'Union des Comores Ă  DubaĂŻ, Abdillah SaĂŻd Soilihi, pour ne citer que ceux-lĂ .


Ce n’est  pas la premiĂšre fois que cette cour essaye de dĂ©mĂȘler cet Ă©cheveau qu’est la gestion du programme dit de CitoyennetĂ© Ă©conomique. Rappelons qu’en 2013 suite Ă  une enquĂȘte entreprise sur les fonds de la citoyennetĂ© Ă©conomique, l’ex-patron de la Dnst Ă©tait entendu et placĂ© en dĂ©tention provisoire. Cette enquĂȘte  rĂ©vĂ©lait de la vente de sept cent passeports comoriens qu’on soupçonne avoir Ă©tĂ© vendus illĂ©galement Ă  des Ă©trangers pour une valeur d’un peu plus de 2 milliards de francs comoriens. Mais  aprĂšs cinq mois de procĂ©dure, Abou Achirafi allait bĂ©nĂ©ficier, d’une libertĂ© provisoire sous caution. Et se portera l’annĂ©e suivante, candidat aux lĂ©gislatives pour  le parti au pouvoir Ă  l’époque.


 


Le cas le plus retentissant

L’ancien patron de la Dnst n’est certainement pas le seul qui va devoir s’expliquer auprĂšs de la cour. DĂ©jĂ  en 2013, conformĂ©ment aux dispositions de l’article 172 de la loi organique relative Ă  la Cour suprĂȘme, avait entendu  les anciens ministres des Finances et du budget, Mohamed Bacar Dossar et Hassane Hamadi respectivement actuels ministre des Affaires Ă©trangĂšres et gouverneur de l’üle de Ngazidja. La Cour suprĂȘme s’était, en effet, saisie de l’affaire aprĂšs la sortie mĂ©diatique, en aout 2013, de l’ancien prĂ©sident de la RĂ©publique, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, qui avait dĂ©clarĂ© avoir laissĂ© «plus de 11 milliards de francs issus de ces fonds» dans les caisses de l’Etat au «moment de son dĂ©part le 26 mai 2011». RĂ©ponse du berger Ă  la bergĂšre, les vice-prĂ©sidents en charge des Finances et de l’amĂ©nagement du territoire du gouvernement Ikililou Dhoinine, successeur de Sambi, Mohamed Ali Soilihi et Nourdine Bourhane, allaient intervenir Ă  la tĂ©lĂ©vision nationale pour «dĂ©mentir» les propos de l’ancien chef de l’Etat.


Si le cas Abou Achirafi reste le plus retentissant, il ne semble ĂȘtre, nĂ©anmoins, que la partie visible de l’Iceberg dans les malversations supposĂ©es entretenues dans ce programme dit de citoyennetĂ© Ă©conomique en Union des Comores, de puis la promulgation en 2008 de la loi instituant ce systĂšme de vente des passeports comoriens Ă  des Ă©trangers.

Ippte
 
Car il y a le programme «officiel» de vente des passeports comoriens aux apatrides koweitiens (Bidoun), qui aurait Ă©tĂ© pilotĂ© dans l’opacitĂ© totale, car non budgĂ©tisĂ©, par l’homme de confiance de l’ex-prĂ©sident Sambi et patron du Holding Cgh (Comoro gulf Holding), Bashar Kiwan.

De l’argent qui aurait transitait directement dans des comptes dont seul l’homme d’affaire franco-syrien avait le contrĂŽle.Difficile donc de connaitre les sommes exacts gĂ©nĂ©rĂ©es par ce programme durant ces huit derniĂšres annĂ©es. Seuls chiffres jusqu’ici rendus publics de façon officielle : 200 millions de dollars, soit plus de 70 milliards de francs, suite Ă  la vente de passeports comoriens Ă  cinq cent soixante familles Ă©trangĂšres sur les quatre mille prĂ©vues dans le cadre dudit programme. 25 millions de dollars avaient Ă©tĂ© affectĂ©s comme aide budgĂ©taire et 175 millions pour la rĂ©alisation de grands projets d’infrastructure.


Le 20 juin 2009, un accord avait mĂȘme Ă©tĂ© signĂ© par le gouvernement comorien et la SociĂ©tĂ© Combined Groupe Contracting Co (K.s.c.c) pour la crĂ©ation de la sociĂ©tĂ© «Comoros combined groupe», supposĂ©e mener les travaux des infrastructures nationales. La Section des comptes, dans le cadre de ses nouvelles investigations, pourrait ĂȘtre menĂ©e Ă  Ă©claircir ce qui apparait comme un grand flou en Ă©largissant son enquĂȘte au-delĂ  de la casse qu’aurait perpĂ©trĂ© l’ancien directeur nationale de la sĂ»retĂ© du territoire.

 



26 milliards francs

«Les revenus de la citoyennetĂ© ont Ă©tĂ© particuliĂšrement importants en 2012 et ont jouĂ© un rĂŽle dĂ©cisif dans l’accession des Comores au point d’achĂšvement de l’Ippte. Jusqu’à un point que nous n’imaginions pas, mĂȘme dans le courant de l’annĂ©e 2012», s’était risquĂ© Ă  estimer, en mars 2013, le reprĂ©sentant rĂ©sidant du Fonds monĂ©taire international aux Comores, RenĂ© FiĂ©vet.


En 2013, une mission du Fmi avait levĂ© un coin du voile et montrĂ© l’importance qu’aurait jouĂ©e cette manne dans l’accession des Comores au point d’achĂšvement de l’Ippte (Initiative pays pauvres trĂšs endettĂ©s). C’est ainsi que le Fmi avait donnĂ©, annĂ©e par annĂ©e, la part des revenus issus du Programme de citoyennetĂ© Ă©conomique dans le Produit intĂ©rieur brut de 2009 Ă  2012 : en 2009, les revenus issus du programme Ă©taient de l’ordre de 1,5 pour cent du Pib. En 2010, ces revenus reprĂ©sentaient 1,8 pour cent du Pib. 2011, la part de ces revenus Ă©tait de l’ordre de 4,0 pour cent du Pib. Et enfin, en 2012, point culminant de ces recettes exceptionnelles, les revenus du programme ont reprĂ©sentĂ© 5,6 pour cent du Pib. AprĂšs calcul, ces chiffres font ressortir un montant total de plus de 26 milliards francs, soit les revenus issus de la citoyennetĂ© sur la pĂ©riode de 2009 Ă  2012.


L’opinion se souviendra, peut-ĂȘtre, des 6 milliards de francs qui avaient financĂ©s la premiĂšre phase de rĂ©habilitation, soit 41 kilomĂštres de tronçons, des routes au niveau des trois Ăźles. PremiĂšre phase financĂ©e Ă  partir des ressources issues du fonds de la citoyennetĂ© Ă©conomique. Mais cela semble ĂȘtre loin du cas du reste du pactole qui serait «dissimulé» croient savoir certains dans quelques paradis fiscaux.


Le contexte

La loi (n°08-014/Au) sur la citoyennetĂ© Ă©conomique a Ă©tĂ© «adoptĂ©e» de maniĂšre on ne peut plus controversĂ©e le 27 novembre 2008 par le parlement, par dix huit dĂ©putĂ©s sur les trente trois de l’assemblĂ©e nationale. Le texte, dans sa version finale, avait stipulĂ© que “l’acquisition de la citoyennetĂ© Ă©conomique par dĂ©cision de l’autoritĂ© publique rĂ©sulte d’une dĂ©cision accordĂ©e Ă  la demande d’une personne majeure ayant la qualitĂ© de partenaire Ă©conomique du gouvernement des Comores».

Force est de constater que les personnes dont on a vendu les passeports comoriens sont loin d’ĂȘtre les “partenaires Ă©conomiques» indiquĂ©s dans la loi. Ainsi une Commission nationale indĂ©pendante a Ă©tĂ© mise en place au mois d’octobre 2011 (DĂ©cret N°11-215 du prĂ©sident de l’Union).

Composée de sept membres, elle devait recevoir les demandes des potentiels «partenaires économiques» souhaitant acquérir la nationalité comorienne. Mais la réalité est tout autre, la plupart des acheteurs de passeports comoriens ne roulaient pas carrosse comme on a voulu le faire croire.



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