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«Un pur produit du transport aérien». C’est ainsi que se définit Mme Hissane Guy. «C’est mon domaine», dit-elle, fière. Elle a commencé à y évoluer en 1983, après la fin de ses études. «Après avoir été employée par des compagnies aériennes mondialement connues comme Air France, Emirats et la compagnie nationale Air Comores, j’ai estimé qu’il était temps pour moi de m’installer à mon propre compte.
En 2003, j’ai créé Cadence Travel», se souvient-elle. En dehors du transport aérien, Madame Hissane a une passion, l’art. «J’ai commencé par l’agence de voyage où j’ai eu beaucoup de clients et un gros chiffre d’affaires. Et au bout, quand j’ai vu que le chiffre d’affaires me permettait d’ouvrir une autre activité, j’en ai fait ma profession.
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Ainsi en octobre 2010, j’ai ouvert Cad’Art pour partager cette passion, mais surtout pour accompagner les artistes et les artisans». Il s’agit d’un espace dédié aux acteurs de la filière pour leur permettre d’exposer leurs œuvres. Et de citer l’exemple de ce jeune qui fait du recyclage avec des fibres de cocotier. «Ce sont des gens qui introduisent de nouvelles activités et de nouveaux produits et qui assurent la protection de l’environnement».
Si on lui demande le nombre de printemps qu’elle a vĂ©cus, elle rĂ©pond par un «J’ai l’âge de l’expĂ©rience». Assez pour pouvoir gĂ©rer deux activitĂ©s aussi importantes et une vie familiale. «Quand on a quelqu’un de comprĂ©hensif, qui voit que si je m’exprime dans mes ambitions ou dans mes passions, je serais une personne Ă©panouie, c’est un atout. Donc mon mari m’a beaucoup soutenu et me soutient toujours», dit-elle. Â
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Hissane Guy vient d’être Ă©lue prĂ©sidente de la Plateforme nationale Entreprendre au fĂ©minin OcĂ©an indien (Efoicom). Selon elle, la femme occupe une place importante dans l’entreprise aux Comores. «Au marchĂ©, il n’y a que des femmes. Pour le terme entreprenariat, cela fait plus d’une dizaine d’annĂ©es qu’on a commencĂ© Ă parler de la femme entrepreneur. Mais pour moi, une femme qui gĂ©nère des revenus, c’est une femme entrepreneur, quel que soit son niveau. Qu’elle achète des bananes et les revend, elle et gĂ©nère un bĂ©nĂ©fice. Ce sont des entrepreneurs Ă leur niveau, Ă leur Ă©chelle. Tant que leurs activitĂ©s gĂ©nèrent des revenus, ce sont des entrepreneures», insiste-t-elle. Â
Au sujet de l’émancipation de la femme et de la parité, elle indique que «dans l’entreprenariat, on reconnait les compétences aussi bien des hommes que des femmes. Et si vous voyez ces jours ci, 51% des emplois dans le monde sont créés par les femmes. Maintenant qu’est ce qu’on veut faire de la femme aux Comores. Est ce qu’on va continuer à la marginaliser au niveau politique ? C’est la question à poser», s’interroge Hissane Guy.
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Extrait de l'Interview d'Hissan Guy