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Des acteurs de l’économie nationale à Mutsamudu pour parler de l’environnement des affaires

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La première journée de cet atelier national, ouvert et clôturé par le président de l’Uccia, Chamsoudine Ahmed, a cependant plutôt servi aux participants à dresser la liste des problèmes rencontrés par le secteur privé en général. Parmi les autres points intéressants soulevés lors de cette première journée d’atelier, celui du riz et de la taxation douanière sur la base du prix d’achat des marchandises.

 

Les opérateurs, les institutions et les organisations économiques du pays se sont retrouvés à Mutsamudu, au siège de la Chambre de commerce insulaire, du 16 au 17 août, pour échanger autour du Pds (Plan de développement stratégique) 2021-2025 de l’Union des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture (Uccia), mais aussi du projet de dialogue public-privé, initié par le secteur privé et le gouvernement il y a deux ans.Le Pds a été présenté à l’assistance, qui devait ensuite l’analyser et l’enrichir. S’en est suivie ensuite un exposé sur le processus du dialogue public-privé, officiellement institué par un décret du chef de l’Etat en 2020, mais qui n’est pas dans les faits était concrétisé par des actions.


La première journée de cet atelier national, ouvert et clôturé par le président de l’Uccia, Chamsoudine Ahmed, a cependant plutôt servi aux participants à dresser la liste des problèmes rencontrés par le secteur privé en général.Une pléthore de plaintes a en effet émané des opérateurs économiques présents. La Scp (Société comorienne des ports) a été beaucoup critiquée dans ses méthodes, jusqu’à être accusée d’”asphyxier” les commerçants et l’activité économique en général.

“La libéralisation du riz”

“Maintenant que la Scp gère le magasin du port, nous n’importons plus. Les taxes sont exorbitantes, en plus elles sont différentes entre les îles. Avant je faisais entrer ici jusqu’à 15 conteneurs ici, maintenant l’on se dispute un seul conteneur à plusieurs”, a déploré Yassir, un navigateur, qui a aussi dénoncé la forte taxation douanière.
Les griefs dressés contre la Scp ont été même partagés par le président de l’Uccia : “les problèmes de la Scp sont les mêmes dans les trois îles : des tarifs exorbitants. Le rôle de la Scp est négatif dans l’économie du pays”, a reconnu Chamsoudine Ahmed.


De leur côté, les exportateurs de girofle et les représentants des entreprises de Btp (Bâtiments et travaux publics) se sont plaints de “l’envahissement du marché comorien par des étrangers”.“Nous étions dix-sept exportateurs [anjouanais] de girofle il y a quelques années, maintenant nous ne sommes que deux. Il n’y a plus de travail. Les étrangers viennent juste au moment de la récolte, font leurs affaires et s’en vont, jusqu’à l’année prochaine encore. C’est un manque à gagner pour le pays aussi”, a regretté Ousseine Mansoib, commerçant.“Nous, le secteur des Bpt, n’avons plus aucun marché. Tout est accaparé par les chinois, même un mur à redresser, c’est eux”, s’est plaint, de son côté, un dirigeant d’une société de construction.


Parmi les autres points intéressants soulevés lors de cette première journée d’atelier, celui du riz et de la taxation douanière sur la base du prix d’achat des marchandises. “Il faudrait penser à libéraliser le marché du riz. L’on prend l’argent des commerçants et on leur promet de leur livrer du riz, mais à la fin on ne le leur livre pas. Cela créera des conflits dans le futur”, a noté un cadre de la direction insulaire de l’économie.De son côté, Ismaël Idarousse, un commerçant, a estimé que “certains produits de consommation courante devraient bénéficier d’une taxation unique”, et non pas être taxés à partir de leur prix d’achat, car cela fausserait parfois les calculs des douaniers et nourriraient les suspicions de favoritisme.

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