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Bdc - Bfc I Deux administrateurs, une seule mission

Bdc - Bfc I Deux administrateurs, une seule mission

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Les administrateurs provisoires sont appelés à relever les capacités financières des établissements financiers confrontés à un tarissement de leurs fonds propres. Hassane Azali, 68 ans, et Hamada Attoumane (Baumer), 62 ans, deux hauts cadres chevronnés, entrent en fonction à partir de ce lundi 1er juin pour une période de six mois.

La Banque centrale des Comores (Bcc) a dévoilé, vendredi 29 mai, les noms des nouveaux administrateurs provisoires de la Banque de développement des Comores (Bdc) et de la Banque fédérale de commerce (Bfc). La désignation de ces deux hauts cadres chevronnés intervient deux semaines après la décision prise par les autorités monétaires de placer la Bdc et la Bfc sous administration provisoire de la Bcc.
«J’ai l’honneur de vous présenter les nouveaux administrateurs provisoires de la Bdc et de la Bfc, Il s’agit respectivement de Hassane Azali et de Hamada Attoumane», a souligné le docteur Younoussa Imani au cours d’une rencontre avec les medias à la salle de presse de la Banque centrale des Comores. «Les administrateurs provisoires choisis ont pour mission de présenter des plans de restructuration qui doivent avoir pour objectif, la reconstitution des fonds propres de chacun des établissements concernés», indique un communiqué remis aux journalistes.
Administrateur de formation, Hassane Azali, 68 ans, formé à l’université de Lyon en administration et en gestion des entreprises, est un haut cadre qui a fait presque toute sa carrière à la défunte Société nationale des postes et télécommunications (Snpt).


Après la scission en 2003 de la Snpt en deux entités distinctes, Hassane Azali deviendra le doyen naturel de la Société nationale des postes et services financiers (Snpsf) où il continuera à servir dans de nombreux départements jusqu’à devenir auditeur interne de la banque postale. Discret et posé, Hassane Azali est considéré comme l’un des grands connaisseurs du système bancaire du pays en raison d’une riche expérience accumulée ces 20 dernières années. Le doyen a participé à de nombreux plans de recapitalisation, de restructuration et de sauvetage d’institutions financières dont la Snpsf où l’Etat a injecté depuis 2017 de fonds à deux reprises pour aider au maintien des activités classiques de l’établissement.
Economiste de formation, Ahamada Attoumane (Baumer), 62 ans, a démarré ses études supérieures à la Faculté des Sciences économiques d’Aix-Marseille. II est aussi diplômé de l’Institut International d’administration publique (IIAP), de Paris, spécialisé en «Gestion des entreprises publiques et développement».

Des ratios prudentiels au rouge

Le nouvel administrateur provisoire de la Bfc est titulaire d’un diplôme de troisième cycle en « management et consultance » et a poursuivi une formation au Centre d’études financières et bancaires (Cefeb) de Marseille et à l’Institut d’Administration des entreprises (Iae) d’Aix-en-Provence. Il est titulaire d’un diplôme d’Etudes supérieures spécialisées de 3ème cycle (Dess) en Transports maritimes et aériens obtenu à Aix Marseille III.
Ancien haut fonctionnaire et cadre supérieur de l’Asecna, Ahamada Attoumane (Baumer), a été secrétaire général du ministère des Finances, ancien membre du Conseil d’Administration de la Banque de Développement des Comores (Bdc), directeur général de l’Aéroport, représentant de l’Asecna aux Comores, responsable des investissements, chargé de missions puis directeur des ressources financières de l’Asecna au siège à Dakar.
Les administrateurs provisoires sont appelés à relever les capacités financières des deux établissements financiers. Les ratios prudentiels de la Bdc et de la Bfc sont au rouge faute d’un plan de recapitalisation. Les deux établissements réussissent à poursuivre certaines activités mais font face à un tarissement de leurs fonds propres. Les deux banques étaient, jusqu’ici, placées en observation avant d’être mises sous «surveillance rapprochée» par la Direction de la surveillance bancaire et de la règlementation (Dsbr).


«La Banque centrale tient à rassurer les clients de ces deux établissements, leurs salariés, leurs partenariats et la population comorienne sur le bien-fondé de ces mesures, qui n’ont d’autres objectifs que de protéger les déposants et de doter ces établissements de moyens en vue de mieux servir leur clientèle et le système bancaire comorien en général», précise le communiqué de la Bcc.
Le gouverneur de la Banque centrale a fait savoir que des discussions entre les nouveaux administrateurs et les propriétaires des deux banques allaient être engagées pour dégager des pistes de solutions à la recapitalisation. La Bdc, créée en 1982, appartient depuis 2018 au Groupe français Duval (52,5%), l’Etat comorien (35%) et à la Banque européenne d’investissement (12,5%). La Bfc, elle, appartient exclusivement au prince koweïtien Cheikh Sabah Jaber Moubarak Al Sabah. Le capital de départ était estimé à 10 millions d’euros à l’ouverture de l’établissement en juillet 2009.

Par A.S. Kemba

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