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Banque Centrale des Comores I Entre promesses récurrentes et défis persistants

Banque Centrale des Comores I Entre promesses récurrentes et défis persistants

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La Banque Centrale des Comores a dévoilé son rapport annuel 2023, mettant en lumière une croissance économique de 3,3 %, en hausse par rapport aux 2,6 % de 2022, et une inflation réduite à 9 %, contre 12,4 % l’année précédente. Le déficit du compte courant s’est lui accentué à 15,1 milliards FC, tandis que le secteur bancaire a vu sa masse bilancielle progresser de 5 % soit 211,6 milliards de francs. La consommation des ménages a augmenté de 3,8 % et celle publique de 9,5 %. Pour 2024, une croissance de 3,8 % est prévue, soutenue par des perspectives d’exportations en hausse.

 

Le rapport annuel de la Banque centrale des Comores (Bcc) a été présenté aux médias samedi dernier dans la matinée à la salle de conférence de l’institution. Accompagnée de la vice-gouverneure de la Banque centrale, Faouzia Radjabou, Dr Younoussa Imani, le gouverneur de ladite institution a durant près d’une heure parcouru le document avant de répondre aux questions des journalistes.


Balance des paiements : un déficit préoccupant

«L’économie nationale a enregistré une croissance de 3,3 % en 2023, marquant une progression par rapport aux 2,6 % de 2022. Cette performance est soutenue par une demande intérieure robuste, avec une augmentation de la consommation des ménages de 3,8 % et une flambée de la consommation publique de 9,5 %». Cependant, cette embellie économique est tempérée par une inflation encore élevée, bien que réduite de 12,4 % en 2022 à 9,0 % en 2023. «La guerre en Ukraine et la persistance de l’inflation alimentaire mondiale pèsent toujours sur les prix, malgré des prévisions optimistes pour 2024, où l’inflation devrait descendre à 2,5 %», a-t-on souligné.

 

Le déficit du compte courant s’est creusé, atteignant 15,1 milliards FC en 2023. Cette détérioration s’explique par une balance commerciale déficitaire et une augmentation des importations, stimulées par des investissements publics dans des infrastructures essentielles comme les hôpitaux. Les exportations, quant à elles, ont chuté après une année 2022 exceptionnelle, marquée par des déstockages. Cette situation met en lumière les vulnérabilités économiques du pays face aux fluctuations des échanges commerciaux internationaux.

Finances publiques et secteur bancaire : entre progrès et défis

Du côté des finances publiques, la mobilisation des recettes de l’État a augmenté de 9,6 %, tandis que les dépenses d’investissement ont explosé de 66,2 %. Le secteur bancaire continue également à se développer, avec une croissance de la masse bilancielle de 5 %, atteignant 211,6 milliards FC en 2023. La modernisation de la politique monétaire a également été un axe majeur pour la Bcc, avec l’instauration d’un guichet de prêt marginal et une révision du principal taux directeur à 3 % en juillet 2023.

Inclusion financière et modernisation : des promesses récurrentes

L’un des objectifs récurrents de la Bcc est l’inclusion financière. Le gouverneur Younoussa Imani a réitéré l’ambition d’atteindre un taux de bancarisation de plus de 50 % d’ici 2025. Pourtant, sur le terrain, la décentralisation des services bancaires avance lentement, entravée par des contraintes infrastructurelles et une faible confiance de la population envers les institutions financières. La promotion de la microfinance et des services bancaires mobiles figure parmi les initiatives phares pour surmonter ces obstacles.

Perspectives 2024 : une croissance sous conditions

Les perspectives pour 2024 sont relativement optimistes, avec une croissance économique prévue à 3,8 %, soutenue par tous les secteurs d’activités classiques. Les exportations devraient également repartir à la hausse, de 4,1% et ce malgré les incertitudes internes et géopolitiques. La position extérieure du pays devrait s’améliorer, avec une couverture en devises suffisantes pour huit mois d’importations, renforcée par une augmentation des avoirs de réserve.

Des défis persistants

En dépit des avancées notables et des promesses renouvelées, la Bcc doit faire face à des défis structurels persistants. La fragilité du système bancaire, les contraintes infrastructurelles et la nécessité de réformes structurelles sont autant d’obstacles à surmonter pour assurer une croissance économique durable. La gestion de la dette publique, la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du développement restent des enjeux majeurs pour l’avenir de l’économie nationale.

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