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«Moi, sans papiers, dans le canapé» I Un spectacle de Kamar-Eddine Ben-Abdallah

«Moi, sans papiers, dans le canapé» I Un spectacle de Kamar-Eddine Ben-Abdallah

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Sortant d’universités francophones, il pensait trouver l’Eldorado en France. En fait, il n’était «pas en France, mais au canapé»

 

Kamar-Eddine Ben-Abdallah revient avec son texte Moi, sans papiers, dans le canapé – cette mise en scène qui relate la situation pitoyable des Sans-papiers en France – sur les planches avec trois dates au programme.Après le 22 mai à Marseille dans le cadre de la Biennale des écritures du réel, le Comorien va prester le 3 juin à Avignon, toujours dans l’Hexagone, puis le 16 juin. Cette dernière date a été fixée un peu à la hâte après la présentation du premier spectacle joué à guichets fermés.

«Personne n’est Sans-papiers»

Surfant sur cet enthousiaste affiché par le public, Kamar-Eddine Ben-Abdallah et ses acolytes ont décidé de continuer l’aventure avec cette création veut témoigner sur les espérances des sans-papiers mais, également, sur leur souffrance, les épreuves qu’ils traversent et les abus dont ils sont victimes.
«Etre qualifié de Sans-papiers, ce n’est pas digne. Comme je l’ai si bien souligné dans le spectacle, personne n’est «sans papiers», même les animaux. Un Sans-papiers c’est synonyme d’une personne sans droits dans beaucoup de domaines. Même si on sait que nous avons des droits, on n’ose pas les réclamer. C’est déjà compliqué. Pour se trouver une maison, il faut présenter des papiers, ce qui est vraiment très compliqué. Etre sans papiers c’est le frein à toute vie en France. On y mène une vie dans l’incertitude», décrit-il sans concession.


Kamar-Eddine Ben-Abdallah a cru s’être trompé de destination à son arrivée en France : «Etant francophone, sortant d’universités francophones, avec des diplômes et certificats, je pensais rejoindre l’Eldorado, mais je suis simplement devenu invisible. Ma vie ne tournait plus qu’autour du canapé, enfermé entre quatre murs, à regarder la télé, dormir. Je n’étais pas en France, j’étais au canapé», souligne-t-il. Une situation que vit un grand nombre de ressortissants de pays et territoires francophones dans l’Hexagone. Malgré sa situation d’un «soi-disant Sans papiers», Kamar-Eddine Ben-Abdallah admire la France et continue à croire en cette «culture de libertés».

«Auteur et fier de l’être»

Selon l’auteur, être sans-papiers en France est, pour lui, une «expérience personnelle» et il a voulu briser le silence autour de cette question qui, trop souvent, est un tabou. Au niveau de la conduite du spectacle, «Il y a eu quelques mises en forme avec mon metteur en scène, Yves Fravega, surtout au niveau technique. Mais pour ce qui est du style, des idées et de l’esprit du texte, je suis l’auteur et j’en suis fier», affirme-t-il.


Etre un Sans-papiers est un phénomène d’actualité qui touche presque tout le monde et, poussé par son côté «syndicaliste», Kamar-Eddine Ben-Abdallah se dit toujours enclin à défendre les victimes. «Cette fois-ci, je suis aussi concerné, alors je me sens bien à ma place en mettant l’accent sur ce sujet et très à l’aise de porter la voix des Sans-voix», devait-il conclure.

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