L’auteure ZamZam Elhad a présenté son troisième ouvrage, Plaintes, samedi 25 novembre au restaurant le New Select à Moroni. La native de Mbeni, au nord de Ngazidja, trempe sa plume dans les ténèbres des violences faites aux femmes et aux enfants.Plaintes est sorti à point nommé, pile à la date de la célébration de la Journée internationale contre les violences faite aux femmes, histoire de s’inscrire plus encore dans ce combat commun. On peut déplorer, à ce propos, le public très réduit qui s’est présenté au New Select.
«ça ne s’améliore pas»
Selon la jeune auteure, les choses iraient de mal en pis, la femme est toujours harcelée, violée, humiliée et agressée ce qui l’a conduit à hausser le ton. Elle lance ses «Plaintes» contre une justice laxiste qui «libère les violeurs moyennant des sous», contre une société comorienne «complice» de ces actes ignobles, contre les agresseurs qui «détruisent la vie de ces femmes».
Comme dans l’ouvrage Lettres du bangwe sous la direction de Biheri Saïd, Plaintes est faite de témoignages réels de femmes violées, notamment, dont la vie est aujourd’hui détruite. ZamZam y représente la voix de ces «femmes sans voix» qui n’arrivent toujours pas à libérer leur parole souvent par peur d’être jugées et d’être, ainsi, doublement traumatisées : «le plus dur dans une souffrance est de ne pas pouvoir crier sa douleur. «Plaintes» est une compilation de textes inspirés de témoignages d’actes réels vécus par nous ou par nos proches et d’actes récurrents de faits divers que nous offre la triste actualité de notre pays», crie l’auteure de l’ouvrage Tsandza.
L’oeuvre est composée de six parties. Il y a «Identité volé» un recueil d’épisodes douloureux vécus par une jeune fille, «Cris du silence» qui pointe du doigt ce que l’auteure qualifie de «complicité» de la part de la société comorienne, de proches de victimes et, surtout, de la justice. On y trouve, également, «Les femmes en moi», qui rassemble des témoignages de violences contre des femmes au sein même de leur famille, dans le monde des arts et de la Culture, le cyber harcèlement le du Revenge porn.
Témoignages
«Je suis en colère», qui est un grand coup de gueule par rapport à ce que la femme subit à différents niveaux de la société comorienne.Les deux dernières parties du livre, «Nos nuits» et «Roho», sont un retour sur l’auteure elle-même, son témoignage. «Moi non plus, les violences ne m’ont pas épargnée. Ici, je parle de mes moments de dépressions, de détresse et de profond mal être qui jusqu’aujourd’hui ne me quittent plus. En écrivant ce livre, c’est pour moi, un début de guérison. C’est un pas vers la lumière, parce que certes, je n’ai pas pu libérer ma parole mais écrire pour les autres m’aidait et m’aide à canaliser mes crises d’angoisse».