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Vient de paraitre. Lettres du Bangwe I Un plaidoyer pour la liberté d’expression de la femme

Vient de paraitre. Lettres du Bangwe I Un plaidoyer pour la liberté d’expression de la femme

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“En 2021, prendre la parole publiquement reste un acte de “transgression” et de courage”, déclare la signataire de la préface de “Lettres du Bangwe”, Amandine Gay. Il est vrai que ce n’est pas l’audace qui a manqué à ces femmes comoriennes qui ont bravé les on-dit et mis sur le papier leurs vécus dans ce recueil.

 

Lettres du Bangwe”. Un recueil de quarante-huit lettres écrites à partir d’expérience de vies, racontées par des femmes comoriennes de tous âges. Ces femmes du groupe virtuel, “Bangwe la wandruwashe”. Ces lettres abordent les thèmes de l’amour, du rapport au corps, des douleurs, des souvenirs et de l’identité. Des récits poignants, humains, au singulier qui participent à défaire “ce mythe de la femme comorienne”.

“Lettres du Bangwe est le premier recueil de ce genre dans le pays. Il permet de briser le silence qui entoure les souffrances des femmes comoriennes et donne de l’espoir à la nouvelle génération qui ne demande qu’à en savoir plus sur les mères, les tantes, les koko et les soeurs de la communauté. Connaitre leurs histoires, c’est aussi cela faire société. Lettres du Bangwe est un ouvrage qui se transmettra de mère en fille, d’amie en soeur et qui donnera un peu de force et d’audace à d’autres femmes de se raconter à leur tour. Plus les femmes comoriennes prendront la parole pour se raconter, moins la société pourra les enfermer dans des stéréotypes”, analyse la féministe, Chaïmat Ali-Abdallah.

En 2018, Biheri Saïd Soilihi crée le groupe “Bangwe la wandruwashe”, afin de doter à la femme comorienne d’un espace d’échange pouvant créer et entretenir des liens de solidarité et d’amitié entre elles.Quelques mois plus tard, la fondatrice propose aux membres du groupe d’écrire des lettres. Ce sera le début de la belle aventure qui mènera à la publication de cet ouvrage qui présente des témoignages de vies.

Selon Biheri Saïd Soilihi, lorsqu’on parle de bangwe, on pense systématiquement à cet espace traditionnel réservé exclusivement aux hommes. “Pourquoi dans notre culture, le bangwe devrait-il être exclusivement masculin”, s’interroge-t-elle.“Je crois que prendre la parole, c’est un acte d’amour en soi et d’amour pour la communauté. Écrire nos parcours et nos douleurs, c’est montrer qu’ils existent et nous encourager nous-même à aller vers le mieux”, a conclu Chaïmat Ali-Abdallah.

Mahdawi Ben Ali

 

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