Le directeur du Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs), Dr Toiwilou Mzé Hamadi a tenu une conférence à l’Alliance française de Moroni (Afm) intitulée «Les communautés au cœur de la préservation et la valorisation du patrimoine culturel : médina». A cette occasion, il est revenu sur les origines de ces médinas qui sont le fruit d’un brassage de culture issu de différents pays notamment africains, arabes et européens. Un mélange qui aurait fait naître une «Culture d’une richesse inestimable» que l’on retrouve dans les médinas des Sultanats historiques des Comores à travers le patrimoine matériel et immatériel.
«Nous sommes un pays aux multiples origines dont swahili, arabe, européenne. La présence de ces multiples origines a conduit à la diversité culturelle qui constitue, aujourd’hui, une richesse que l’on retrouve exclusivement aux Comores. C’est ainsi que nous avons diverses architectures, swahili et arabe, que l’on retrouve encore au niveau des palais, des mosquées et d’autres monuments. Cependant, les Comores ont une architecture unique dans la mesure où les techniques empruntées ont été adaptées à notre société et ont pris d’autres formes souvent originales», a insisté le Dr Toiwilou Mzé Hamadi.
Dans la mesure où ces patrimoines – que les Comores tentent d’inscrire à l’Unesco sont de plus en plus en danger, le conférencier a appelé les communautés à s’impliquer, dans leur quotidien, dans une action de protection du patrimoine. Il faudrait aussi se poser la question de savoir à quand les lois sur la protection du patrimoine adoptées depuis 2020 vont être appliquées. «Les communautés locales ont un rôle central dans la préservation et la valorisation de nos médinas. Pour y arriver, il nous faut recourir à des méthodes participatives et intégrées. Ces médinas ont été construites pour nous permettre d’exprimer notre vie dans ces espaces fédérateur.
Ils appartiennent à tous les Comoriens.. Alors, aujourd’hui, il faut qu’on se les approprie. Ils constituent, également, des espaces économique et des destinations touristiques potentielles», a martelé le conférencier. Dr Toiwilou Mzé Hamadi a, ensuite, exposé les travaux menés par le Cndrs et ses différents partenaires, notamment l’ambassade de France à Moroni, pour faire inscrire les médinas des Sultanats historiques des Comores au patrimoine mondial de l’Unesco avant de tirer la sonnette d’alarme face à la destruction et la dévalorisation d’élément de ces médinas. Selon lui, cela serait dû «au déficit de sensibilisation et d’implication de la communauté et des autorités politiques».