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Patrimoine matériel et immatériel I Il y a urgence à agir !

Patrimoine matériel et immatériel I Il y a urgence à agir !

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La présidente du collectif du Patrimoine des Comores – qui craint qu’elle ne soit conduite à «abandonner le navire» par dépit – appelle les pouvoirs à se ressaisir en toute urgence

 

Depuis plusieurs années, des institutions, telles que le Cndrs, mais aussi des associations telles que «Gardiens du patrimoine culturel» de Domoni, entre autres, ne cessent de tirer la sonnette d’alarme par rapport à l’état de délabrement, parfois avancé, ou encore la destruction de sites patrimoniaux des Comores. Malheureusement, ces avertissements semblent tomber dans les oreilles d’un sourd, et on peut même dire que la situation s’aggrave.


Aujourd’hui, la question est de tenter de saisir les raisons de cette insouciance et pourquoi certains s’acharnent à détruire ses sites patrimoniaux en emportant avec eux l’histoire, la tradition et la culture de tout un pays?


«Nous parlons aujourd’hui d’»émergence» dans le pays, mais y a-t-il plus grand indicateur d’»émergence» que la préservation du patrimoine? Ces biens susceptibles d’attirer des milliers de touristes et développer entre autres le secteur hôtelier. Malheureusement, les Comoriens ne semblent pas si intéressés que ça de préserver et protéger notre patrimoine, autrement dit ce à quoi on peut s’identifier.

Le gouvernement doit mener des sensibilisations pour pouvoir mettre en pratique ces lois qui peuvent nous aider à protéger ces biens», soutenait, désespérément, la présidente du collectif du Patrimoine des Comores (Cpc).

Fatima Boyer – pourtant connue, notamment, pour son travail autour de l’Ujumbe à Mtsamdu ya Ndzuani – craint même qu’elle ne soit conduite à «abandonner le navire car rien ne bouge sur la question de la préservation du patrimoine dans le pays».
A l’heure actuelle, l’essentiel des sites patrimoniaux des Comores ne sont que tas de ruines dans l’indifférence total des pouvoirs publics et du citoyen lambda.

Le pays a-t-il besoin d’assises nationales, de séminaires et d’ateliers de formation pour ouvrir les yeux et comprendre qu’ils dorment sur des mines d’or?
«Le manque d’éducation au patrimoine contribue largement à la destruction et à l’absence d’intérêt du comorien pour le patrimoine national.

Les palais et autres sites patrimoniaux sont laissés à l’abandon et dans la ruine bien que ces sites soient dans la liste des éléments à inscrire au patrimoine mondial de l’Unesco. Tout semblent être au point mort. Il faut chercher à comprendre ce qui bloque ce dossier qui est pourtant sur la table depuis bien longtemps», s’alarme Fatima Boyer.
Aux Comores, il n’y a pas que le patrimoine matériel qui est en souffrance, les sites patrimoniaux immatériels le sont souvent plus, et certains ne sont même pas connus. Ces hauts lieux qui continuent à faire l’histoire des Comores et raconter leur mémoire sont, malheureusement, laissés aux oubliettes. Qui sait, aujourd’hui, ce qu’est le site Marwangoma dans le Hambuu, des Djinn à Mnambani, ou encore le Trimba à Nyumakele?


«Le manque d’empathie de la population vis-à-vis des sites patrimoniaux est largement favorisé par le manque de sensibilisation et l’ignorance à la valeur que revêt cette richesse historique et culturelle du pays. Le manque de financement impacte également la situation du fait qu’aujourd’hui, le Cndrs n’a, tout simplement pas, des moyens suffisants pour sensibiliser davantage sur la protection du patrimoine matériel et pour vulgariser les lois.

Malheureuses les dirigeants ont d’autres priorités que de préserver nos bien, cette richesse aux valeurs inestimables», soutient, amer, l’enseignant en patrimoine à l’Université des Comores, Mohamed Mboreha Selemane.

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