L’association Seaview Artwork a ouvert la première édition du Pica Festival de la photographie hier, 24 octobre au Palais du Peuple à Moroni sur le thème d’«identité».A travers, le président de ce dernier des grands rendez-vous des arts, de la culture et de l’artisanat, Ali Ahmed Mahamoud, interroge ce que représente l’»identité» de nos jours, qui sommes-nous face aux relents actuels d’universalisme, du globalisme et d’uniformité : «je serais tenté de dire que nous sommes la somme de nos expériences et de notre histoire et, justement, cette histoire nous mène aujourd’hui au premier photographe Comorien Mbaraka Sidi qui sera le témoin vivant d’une époque révolue mais dont l’œuvre surtout constitue aujourd’hui une des rares sources de repères nécessaires à une jeune nation naissante comme la nôtre», a-t-il soutenu.
«Pour un musée de la photographie»
Pendant près d’une semaine, du 24 au 30 octobre, les amateurs de photographie auront l’occasion d’assister à des expositions, prendre part à des ateliers, des conférences, des tables rondes*.Pour donner un avant-gout de ce qui attend le public lors de cette première édition, une exposition photo est déjà visible dans le hall du Palais de Hamramba, offrant quelques fragments du patrimoine bâti des Comores ou encore des modes vestimentaires.
«Nous tenons à mettre en lumière le dynamisme que les organisateurs insufflent dans la promotion des Industries culturelles et créatives aux Comores. Par cette initiative, nous leurs apportons notre soutien, et mettrons tout en œuvre, en collaboration avec le Centre national de documentation et de recherche scientifique pour qu’un musée de la photographie aux Comores prenne corps dans un avenir proche» a déclaré la directrice générale des Arts et de la Culture qui a salué le choix des organisateurs de rendre hommage à Mbaraka Sidi «tout en tenant compte de la thématique du genre». Cela démontrerait, «s’il en était besoin», toujours selon Wahida Hassani qu’ils ont «conscience du rôle important que joue la femme comorienne dans la société».
Ali Ahmed Mahamoud – par ailleurs tout nouveau vice-président du Congrès culturel panafricain – soutient qu’à l’heure actuelle la photographie est mise à rude épreuve par le numérique et, de plus en plus, par l’Intelligence artificielle.
«Malgré cela, il subsiste encore une âme dans la photo, cette même âme qui nous a conduit à ce Festival aujourd’hui et à son thème, l’identité», qui «représente nos différences tout comme ce qui nous rassemble» devait-il apprécier.
«J’aime à croire que cette édition n’est que le début d’un rendez-vous unique qui rassemblera les talents de l’Océan Indien qui clamera notre indianocéanie et notre afrodescendance comme a su le distinguer la Région Réunion et l’Iconothèque Historique de l’Océan Indien que je tiens à remercier pour leur appui technique et financier».