Sur l’affiche de ce jeudi 20 juillet, cinq artistes étaient prévus, mais seuls quatre se sont produits, le groupe réunionnais de reggae, Natty Dread, ne s’étant pas présenté. En revanche, l’orchestre de twarabu, Saïf El Watoine, et le chanteur, Dadyane, ont brillé par leurs prestations même si la soirée a débuté avec plus de trois heures de retard, ce qui avait nourri les inquiétudes en coulisses quant à la possibilité d’honorer le programme prévu dans les temps. Finalement, la dernière chanson s’est terminée à 4 heures 30 du matin, clôturant ainsi une soirée qui allait de révéler mémorable.
L’orchestre Saïf El Watoine avait ouvert le bal, suivi du groupe Watoro, puis de Zily, de Dadyane et de Goulam, pour finir en beauté avec B-Junior. Vers minuit et quarante minutes, l’excitation avait atteint son paroxysme lorsque les téléphones portables ont été allumés pour immortaliser la montée sur scène de Zily. La diva mahoraise a offert une prestation haute en couleurs de pas moins d’une heure et dix minutes qui ont conquis le public présent à Mtsamdu. Pour certains des fans, ce fut même, là, le clou de la soirée.
Pour l’un des principaux organisateurs de l’événement, Mohamed Mansoib alias Pompidou, qui avait insisté, l’année dernière, sur la nécessité d’inviter des artistes de renom pour cette quinzième édition, la venue de Zily à Ndzuani est un rêve qui se réalise.Le retour triomphal de Goulam dans son pays d’origine a été également, au moins, aussi émouvant : «Cela fait trois ans que je parcours le monde, en pensant chaque jour à mes fans de mon pays et de ma ville natale».
Au total, cette édition tant attendue du Médina festival a offert une grande nuit de musique et d’émotions malgré le fait que les organisateurs ont eu à faire face à d’importants défis financiers et logistiques.En ce qui concerne son organisation, le gouvernement comorien avait promis de contribuer à son financement, comme il l’avait fait l’année précédente. Cependant, jusqu’au concert de jeudi, l’argent n’avait toujours pas été décaissé.
Malgré ces difficultés, Pompidou s’est réjoui d’annoncer la tenue du festival Medina à Moroni à Ngazidja et à Fomboni à Mwali en 2024. «Nous sommes tous des Comoriens et l’identité de l’événement reste ancrée à Ndzuani. Mais le festival aura lieu également dans ces autres îles car Medina festival est une vitrine pour le pays», devait-il insister. Un concert a été programmé cette année à Moroni, mais comme les 22 millions promis par les pouvoirs publics n’ont pu être décaissés, ce rendez-vous pourrait ne pas être honoré. Par ailleurs enfin, contrairement à ce qui a été rapporté dans nos colonnes, il n’était pas prévu que l’entrée à ce spectacle soit libre.